Debout derrière son comptoir ou plutôt appuyé dessus, Eytan attendait que ses clients habituels ne se montrent. La plupart étant des mineurs, ils arrivaient en fin de journée, après avoir achevé leur dur labeur et ayant bien besoin d'un remontant. Certains d'entre eux étaient même fidèles à l'établissement, si bien qu'ils étaient devenus des amis de l'actuel gérant qu'était Eytan. Celui-ci justement, fidèle à lui-même rêvassait en attendant qu'un client ne vienne lui donner sa commande ou qu'un pacificateur effectuant sa ronde quotidienne ne pose des questions. Il pensait à sa vie, si mouvementée et pleine de tristesse, comme celle d'à peu près tous ceux qui habitaient le district d'ailleurs. La seule différence entre lui et la plupart des actuels résidents du district 12 venait du fait qu'Eytan n'était pas originaire d'ici. Alors que la plupart des gens naissaient, passaient leur vie et mourraient dans le même district, l'actuel barman ne venait pas de ce district. Il avait été conçu ailleurs, était né ailleurs et avait entamé une petite vie paisible ailleurs au sein du, maintenant fait de ruine, district 13...
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Pour espérer comprendre l'histoire de cet homme, il fallait remonter un peu plus de 30 ans en arrière et changer de district... C'est à l'époque où une jeune femme du nom de Liana, une habitante du district 13 dont l’activité principale était la médecine par les plantes, tomba amoureuse d'un beau jeune homme comme on en trouve tant dans les livres d'enfants. Seulement, à la différence que leur histoire n'avait rien d'un conte de fées... Lui, se prénommait Joshua et habitait le même district, mais ce n'était pas là où il avait grandi. Ce jeune orphelin était devenu la propriété du Capitole après avoir perdu le dernier membre de sa famille, sa tante qui fût sévèrement punie pour avoir franchie les limites de son district dans le but de braconner... De sa famille, il ne restait donc plus que lui et quand il eut atteint un certain âge, celui où on le déclara assez fort pour être un homme, on le fit devenir un pacificateur. Un bien triste destin pour un jeune garçon qui avait vu sa famille disparaître des mains d'hommes effectuant ce métier. Joshua, pourtant, au lieu de se rebeller et risquer de perdre la vie, avait coopéré, du moins en apparence. Il punissait quand il le devait mais laissait courir lorsque les crimes commis étaient moindres et qu'il en était le seul témoins. Malgré les personnes dont il recevait ses ordres, il demeurait un homme bien et c'est comme ça que l'on s'en souvient.
Liana et lui tombèrent fou amoureux l'un de l'autre durant leur folle jeunesse, lorsqu'on attribua à Josh un poste dans le treizième district. Il était une sorte de héros aux yeux de la jeune enfant qui, encouragée par la dureté du monde dans lequel elle vivait, rêvait d'une sorte de sauveur avec qui elle pourrait s'enfuir loin de la réalité. Elle ne se rendait pas compte de la naïveté dont elle faisait preuve lorsqu'elle avancé de tels propos, mais à force que l'on les lui reproches, elle finit par se taire. Beaucoup ne comprirent pas son choix et continuaient de se méfier du jeune garçon, mais l'adolescente qu'elle était encore ne pouvait empêcher ses pulsions amoureuses, qui lui priaient de retrouver Joshua dès qu'il n'était plus là, d'exister... Mais même si les deux jeunes gens étaient fières de cet amour, ils devaient néanmoins le garder secret pour ne pas risquer des sanctions qui leur serraient fatales...
Ils se contentaient donc de s'aimer au jour le jour et se montraient leurs sentiments dès qu'ils le pouvaient. Bien sûr, il fût un temps où, ni les mots ni les baisers volés ne s'avéraient assez forts pour exprimer à quel point leur amour à l'égare de l'autre était puissant. C'est alors qu'un beau jour, ne pouvant freiner cet élan de passion, les deux amants se donnèrent l'un à l'autre de façon charnelle. Tous les deux gardaient un merveilleux souvenir de cet instant qui fût pour eux bien plus puissant que tous les mots du monde. Durant ce moment, il avaient oublié la froideur de ce monde et l'impossibilité pour leur amour de s'épanouir au grand jour ; ils s'étaient contentés de s'aimer et de s'aimer encore jusqu'à ce que la nuit ne tombe.
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C'est de cet amour qu'est né Eytan et il ne connaissait que trop bien l'histoire qui suivait le jour de sa naissance... Rien que de repenser à cette période fît hérisser les poils de ses bras, il n'aimait pas tellement en parler mais y repensait souvent. Il considérait ses parents comme des Roméo et Juliette, les amants maudits qui durent choisir entre vivre et aimer... C'est comme ça qu'il se souvient de son père, un homme qui aimait tellement, qu'il à dût renoncer à sa vie. Laissant Liana seule avec son fils, il avait fait en sorte de les éloigner d'une morte certaine qui se préparait sous leurs yeux.
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En effet, alors qu'Eytan était âgé de six ans, la révolution éclata dans le district 13. La population, qui n'en pouvait plus de souffrir, voulait que les choses changent et ils avaient choisi la manière forte pour se faire entendre. Malheureusement, cette rébellion ne leur apporta rien de bon, ni à eux, ni aux autres district. C'est à cette révolte qu'on à donné le nom Jours Sombres et à laquelle on doit des événement comme celle de la moisson... Le Capitole ayant prit ce mouvement pour une défiance à leur contrôle, il à décidé de raser le district entier et d'y laisser périr ses habitants. Les seuls survivants, comme Eytan et sa mère, se sont dispersées dans différents districts et restent discret sur leur passé, surtout ceux ayant participé aux événements. Ceux là risquaient de fortes représailles pour ce qu'avait causé leur envie de changement aux autres districts qui n'avait pas bougé d'un poil. C'est pour montrer le modèle que le Capitole dameur si impitoyable, pour montrer que qui conque qui osera s'opposer au pouvoir subira de lourdes conséquences, lui et toute sa famille.
Joshua, qui avait eut pour ordre, de rétablir le calme au sein du district et d'abattre tous ceux qui se tiendraient travers de son chemin, comprit bien vite que cette situation ne pouvait finir que d'une manière et que celle-ci impliquait beaucoup de sang. Il fit alors en sorte d'envoyer sa famille le plus loin possible de la violence, en gardant l'espoir de les revoir un jour. Ce qui, malheureusement, ne se produisit jamais. N'ayant jamais plus entendu parlé de lui, Liana dût se rendre à l'évidence, l'homme de sa vie était bien décédé, même si elle n'eut jamais voulut le dire en ces termes. Mort en héros, Joshua resta dans la mémoire de son fils, un exemple, un modèle à suivre. En grandissant, le jeune garçon se demanda toujours ce que son père aurait fait dans telle ou telle situation et il faisait selon son instinct. L'une plus grandes difficultés pour lui, fût de s’intégrer dans un nouveau district et de s'inventer un autre vie pour que celle-ci soit moins dure que la précédente. Il ne fût plus autoriser à perler du district 13, bien que ses origines furent bien vite découvertes et dévoilées au grand jour ; mais le sujet tabou demeura bien entendu la profession de son défunt père que l'on fît passer pour un simple ébéniste. Lorsqu'Eytan se souvient de cette époque, il se rappelle que c'est quand les moqueries étaient les plus blessantes que son secret était le plus dur à garder, c'est une chose bien compliquée pour un enfant de cet âge...
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Alors qu'Eytan était plongé dans ses pensé, un barbu qui n'avait pas vraiment l'air amical, vînt le ramener à la réalité.
« Une bière bien fraîche. » lui dit-il d'un ton autoritaire. Le barman connaissait bien ce genre d'homme et savait qu'il ne fallait pas lui en vouloir d'être désagréable, la fin de journée était proche et personne ici ne menait une vie facile. Il lui servit donc sa bière bien fraîche comme l'homme l'avait commandé et retourna à sa place initiale. L'homme, qui s'était installé au bar ne ressemblait pas à ceux qu'Eytan servait tous les jours, ceux qui, éreintés par une journée au travail, bien souvent à la mine, avait besoin de passer du temps ici avant de retrouver leur famille ou de se retrouver seul chez eux ; cet homme là avait leur regard perdu dans le désespoir, un regard qu'Eytan connaissait bien, un regard qu'il avait put voir dans les yeux de sa mère étant enfant et qu'il avait lui même ressenti quelques années auparavant. En bon commerçant et soucieux du bien-être de son client, le trentenaire se risqua à lui poser la question.
« Tout va bien monsieur, dure journée ? » s'enquit il tout en essuyant quelques verres qui traînaient encore. L'homme ne leva pas la tête et fît mine de ne pas avoir entendu qu'on lui adressait la parole. Il ne semblait pas avoir l'intention de s'attarder sur ses problèmes et c'était tant pis pour lui, Eytan avait proposé d'écouter ses malheurs avec compassion, comme il le fait chaque fois que quelqu'un à besoin d'une oreille attentive, et l'inconnu avait refusé.
Mais plus tard, après quelques verres de plus, l'homme ressenti le besoin de se confier.
« As-t déjà connu l'amour mon garçon ? Le seul, le vrai, celui dont on pense qu'il va durer toute une vie ? » Le fait que quelqu'un puisse encore le qualifier de garçon déclencha à léger rictus chez Eytan qui ensuite, fût touché par la suite de la question. Bien sûr qu'il avait connu le grand amour, son âme sœur comme il aimait l'appeler et bien sûr qu'il pensait cet amour éternel.
« Oui monsieur. » lui répondit-il alors curieux de savoir quelle était l'histoire de cet homme, il en avait déjà tellement entendu... Mais l'homme attendit une nouvelle fois un long moment avant de rompre le silence, laissant le temps au barman de rêvasser ou plutôt de repenser à l'amour, celui qu'il avait connu et duquel l avait apprécié chaque moments.
« Moi aussi... » ajouta le barbu puis il renchérit.
« Du moins c'est ce que je croyais... Je viens d'apprendre que la femme à qui j'ai lié ma vie durant les dix dernières années m'était infidèle... » Encore une histoire d'adultère se dit Eytan, non il n'était pas sans cœur, il avait simplement eut l'habitude d'entendre ce genre d'histoire à longueur de journées et avait apprit que ça ne servait à rien d'être trop compatissant, cela ne fait qu'enfoncer les personnes dans leur chagrin. Il en avait apprit bien plus derrière le comptoir de son bar qu'il ne l'aurait fait en faisant des études, un luxe auquel il n'avait de toute façons pas accès. Il était par exemple capable d'établir plusieurs possibilités pour qu'une femme finisse par tromper son mari. Premièrement, leur mariage n'était peut-être qu'un tissus de mensonge et le pauvre homme assit au bar était leur avec de réels sentiments, il est aussi possible cet homme n'est pas été un bon mari, peut-être même qu'il était infidèle à sa femme avant même qu'elle ne le soit envers lui ; une autre possibilité est que cette femme soit une nymphomane... Mais Eytan savait bien qu'aucune de ces possibilités n'étaient prêtes à être entendu par un homme encore sous le choc.
Ensuite, aidé par l'alcool qui envahissait son système, l'homme continua son récit. Il raconta à quel point il aimait sa femme et ses enfants qui seraient sûrement les premiers à souffrir de cette rupture. Il évoqua aussi un chien, ou un chat... Le reste de l'histoire reste flou pour Eytan qui s'était de nouveau plongé dans des souvenirs bien plus joyeux que les précédents...
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L'évocation du sentiment amoureux avait réveillé en lui les mémoires de son passé, celles où lui-même avait connu cette puissante émotion pour une personne. Celle-ci s'appelait Mellie et c'était, comme il aime se le dire, la plus belle jeune femme de tout le district. Lors de leur rencontre, les deux jeunes gens n'avaient gère plus de dix ans et n'avaient jamais osé s'adresser la parole ; jusqu'au jour où, Eytan dût une nouvelle fois subir les moqueries de ses camarades ainsi que de nombreux coups... Le jeune garçon avait l'habitude de ce genre d’accueil auquel il avait droit chaque semaines depuis son arrivée, il encaissait sans rien dire se disant que résister ne servirait à rien. Il avait plusieurs fois tenté de rendre les coups qu'on lui portait mais en vain, il était seul contre le reste du monde... Mais un jour, lassée de regarder sans rien faire et impuissante, la jeune Mellie se décida à se mettre en travers du chemin des bourreaux de son camarade. Bien que celle-ci ne fasse le poids contre aucun d'entre eux, elle voulait montrer à Eytan qu'il n'était pas seul. Grâce à elle, d'autres enfants se dirent qu'il était temps de choisir un camp et prirent parti du jeune garçon qui n'en revenait pas. Il avait fallut qu'une fille vienne à son secourt pour que d'autre se décident à en faire autant.
C'est depuis ce jour que les deux enfants étaient devenus meilleurs amis. D'ailleurs, des amis, Eytan s'en était fait des tas, des bons et des moins bon mais parmi les plus loyal figurait Sullivan, celui qui devint son meilleur ami. C'est ce même meilleur ami à qu'Eytan perdit, plusieurs années après, durant les jeux... Depuis, le barman garde toujours sur lui la photo de son ami auquel il tenait tant.
Mellie a elle aussi beaucoup souffert pendant cette époque, les deux adolescents se sont alors rapprochés plus que jamais jusqu'à former un couple. Leur chagrin commun et leur histoire partagée les avaient amenés à s'aimer, ce qui était déjà le cas depuis le premier jour où leur regards se sont croisés, mais à l’époque, ils avaient étés trop jeunes pour s'en rendre compte.
Les deux jeunes s'aimaient passionnément et contrairement à ce qu'avait vécu les parents d'Eytan, ils pouvaient afficher cet amour au grand jour. Ils étaient fières de sortir main dans la main et d...
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« Eh ptit ! » lança alors le vieillard face au regard perdu d'Eytan. Cela faisait déjà plusieurs minutes que celui-ci avait terminé son récit et cherchait à regagner l'attention du barman pour obtenir une seconde tournée de bière bien méritée selon lui.
« Je suis désolé monsieur, je me suis égaré en court de route... » s'excusa alors le trentenaire tout en attrapant le verre de l'homme face à lui alors qu'un autre faisait son entrée dans la salle. Eytan salua donc ce nouveau client le laissant lui aussi prendre place sur un des sièges en bois du bar. Cet homme, le barman avait l'habitude de le voir passer dans son établissement et de lui servir toujours la même chose : que liqueur de framboise qu'Eytan ne tardait jamais trop à lui servir. En effet, s'il le voulait, cet homme pouvait faire de sa vie un enfer car il était de ceux qui régnaient sur le district, c'était un pacificateur. Celui-ci, néanmoins n'était pas de la même sorte que ceux qui punissaient et confisquaient sans pitié, il n'était pas si mauvais et pouvait même s'avérer être de bonne compagnie.
Eytan le respectait d'autant plus que lors de l'arrestation de Mellie, alors qu'elle tentait d'acheter des vivres à la Plaque, c'est lui qui avait osé s'opposer à son supérieure lorsqu'il jugea que la punition choisie par celui-ci pour elle était trop cruelle face au délit mineur qu'elle avait commit. Malheureusement pour la jeune-femme, les mots ne changèrent rien et elle reçut sa punition sur la place publique, devant le district entier. C'est devant une foule de gens trop apeurés pour réagir qu'elle subit les coups de plus en plus secs de ses bourreaux, laissant échapper des hurlements de douleur avec l'espoir que quelqu'un vienne mettre un terme à son cauchemars. Cependant, personne ne vint l'aider. Et quand les coups s’arrêtèrent enfin de pleuvoir sur son corps meurtri, elle n'eût plus la force de se relever. Durant tout ce temps, Eytan était resté impuissant face à la horde de pacificateurs qui le retenaient... Il avaient tout vu, avait ressenti chacun des coups et vu les gens partirs uns à uns laissant sa femme à son triste sort.
Et lorsque les hommes décidèrent enfin de lâcher prise et de laisser Eytan accourir vers Mellie, celle-ci était écroulée au sol et avait perdu la force d’attendre l'arrivée de son mari. Une fois à ses côté, le jeune-homme eut beau la prendre dans ses bras et hurler son nom, elle ne réagit pas, c'était trop tard... Il resta alors des heures au centre de la place, essayant de redonner la vie au corps inerte de celle qu'il aimait mais rien ne put la sauver. Chaque fois qu'Eytan repensait à ce moment, ce qu'il essayait d'éviter, il ressentait toujours la même chose : le vide qui s'était formé au fond de son cœur depuis la disparition de sa femme.
Revenant à la réalité, Eytan fit alors mine d'être à court de sirop d'agrume, pour se réfugier dans la réserve, refermant la porte derrière lui. Il n'aimait pas montrer ses faiblesses et encore moins devant ses clients, mais quoi de plus normal que de pleurer la mort de sa femme, même lorsque celle-ci remontait à huit ans... A l'époque, Eytan s'était tout de suite demandé ce qu’adviendrait de sa petite fille -fruit de la première nuit qu'il avait passé avec Mellie alors qu'ils n'avaient que dix-huit ans-. C'est pour elle qu'il ne s'était pas rebellé, il savait ce que s'était de perdre un de ses parents et ne voulait pas que sa fille ne le perde lui aussi parce qu'il avait bêtement voulut se venger. Heureusement pour lui, sa mère était toujours là pour l'aider avec la petite Olessya âgée de quatre ans lorsque Mellie perdit la vie. C'est donc Liana qui prit la relève et s'occupa de sa petite fille lorsque son fils ne le pouvait pas lui apprenant tout ce qu'elle savait sur les plantes médicinales que la fillette maîtrise très bien aujourd'hui.
Lorsqu'Eytan reprit ses esprits, à peine une minute plus tard, il essuya son visage du revers de la main puis passa de l'eau sur son visage pour effacer toutes traces de larmes. Il attrapa ensuite une bouteille à volée et retourna derrière son comptoir.
Il constata alors que le premier homme était parti, laissant derrière lui un joli pourboire pour le barman. Il était rare que cela se produise, les gens du district ayant à peine de quoi se nourrir, ils économisaient en général la moindre pièce qu'ils pouvaient... Eytan ramassa donc l'argent pour le placer dans la caisse puis débarrassa le comptoirs avant de l’essuyer d'un coup de chiffon.
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Plus tard dans la journée, à l'heure de la fermeture, Eytan s'empressa de tout mettre en ordre avant quitter les lieux en direction de son habitation. Tous les soirs se ressemblaient, il fermait son bar plus ou moins tard selon les jours, puis il rentrai chez lui pour y retrouver sa fille et sa mère. Olessya, la plupart du temps, faisait ses devoirs au moment où il rentrait et il l'aidait du mieux qu'il pouvait. Il voulait ce qu'il y avait de mieux pour sa fille puisqu'elle était tout ce qu'il avait avec Liana. Sa petite fille était sa raison de vivre et il faisait de son mieux pour être le meilleur des pères. Lorsque son moral était au plus bas, c'est à sa fille qu'il pensait pour aller mieux.
Cependant, depuis quelques mois, il n'arrivait pas à chasser certaines pensées de sa tête. La jeune Olessya venait d'avoir douze ans, un âge fatidique puisque c'est l'âge à partir duquel un enfant était susceptible d'être appelé le jour de la moisson et cela durerait jusqu'à ses dix-huit ans. A partir de maintenant, Eytan aurait chaque année la peur que sa petite fille ne soit appelée pour la bataille, ce qui était le cauchemars de tous les parents. Elle était trop jeune, elle était trop faible, elle était sa fille... Et il ne pouvait pas laisser une telle chose se produire, pourtant il n'aurait pas le choix et si jamais le capitole venait à la désigner comme l'élue femelle du district douze, il n'imagine même pas de quoi il serait capable. Jusqu'à la prochaine moisson, il se contente de la protéger de mieux qu'il le peut.