any last advice ? stay alive.

if we burn, you burn with us.

 

« Prologue. »

"THIS PLANET'S OVERRUN."

Je levais la tête en direction du ciel. La nuit est si belle, c'est peut être la première fois que je contemple le ciel en pleine soirée. Habituellement, je n'ai jamais le temps de le faire. Mes clients m'attendent, m'attrapent et m'emmènent jusqu'à leur demeure close. Alors, je n'ai que comme paysage, de beaux draps blancs pour les plus riches et sinon, un vieux matelas dur, vieux et sale pour les plus pauvres. Mais jamais je n'eus la satisfaction d'admirer les étoiles. Un ciel si beau que je me demande comment nous, au District 12, nous pouvions prétendre avoir le même ciel que les Carrières ou le Capitole. Oui, toutes ces boules de flammes brûlant à des milliers de kilomètres ressemblent aux diamants que l'on conçoit dans le District 1. Ils ressemblent également à tous ces flashs provenant des appareils photos des Capitoliens. Mais en rien aux charbons que l'on trouve dans nos mines. Au fond, je me suis ainsi demandé... Si nous réussissons à partager un ciel aussi beau, pourquoi n'arrivons donc pas à nous partager le travail et la nourriture ? Pourquoi n'arrivons-nous pas à nous mettre tous ensemble sur un même pied d'égalité ? Est-ce que la vie fonctionnait de la même manière sur les autres planètes - s'il y en a - ? Tant de choses qui me tracasse et dont je n'ose pourtant pas exprimer. Parce que je ne veux pas que l'on me prenne pour un rebelle... Et je ne veux encore moins être punit sur la place publique. Pire. Je ne veux pas être muet. Certaines personnes penseront que je suis encore l'un de ces moutons n'osant affronter le Capitole et entravant à la montée de la Rébellion. Mais j'ai toute une famille que je dois nourrir et protéger. Mon père se tue à la tâche. J'essaye de ramener un peu de quoi nourrir les miens et ma sœur. Je n'aimerais pas mettre les miens en danger à cause de ma faute. Qu'importe ce qui passe chez les voisins d'à côté ou d'en face tant que nous, nous arrivions à survivre. Chacun y met la patte. Et nous nous sommes promis que jamais nous prendrons de Tesserae, même si la mort est prête à nous tendre les bras... Nous voulions point voir l'un de nous moissonné comme j'eus faillis l'être, je m'en souviens. J'avais à peine douze ans...

 

« Why me ? »

"THEY'LL LAUGH AS THEY WATCH US FALL."

Nous voilà rassemblé, comme des bêtes. Je vois à côté de moi des copains de classe. On se tient la main comme pour nous soutenir. Cela nous paraît si irréel alors qu'autrefois, nous étions trop jeune pour pouvoir jouer à ce drôle de jeu qu'ils appelles Hunger Games. Cela nous effraie et nous excite à la fois. Mon cœur bat à tout rompre et on peut voir aisément à mon expression que j'ai si peur. Mais je tente de me ressaisir et je souris, en me disant finalement que cela ne peut être mon tour. Mon nom n'y est qu'une fois tandis que les plus grands ont plusieurs fois leur nom dans les bocaux. Non, cela ne peut être possible. Ni moi. Ni mes amis. Ni les autres. Il n'y en aura qu'un seul de tirer. Pas deux garçons, ni trois. Et puis, nous sommes beaucoup au District. Il y a peu de chance que cela soit un ami, et encore moins que ça ne soit moi. Pauvre garçon...

« - ...Le tribut mâle choisit pour ces Hunger Games est Lullaby Eden Bluebird ! »

Je reste là. A regarder le ciel, comme si en réalité, je n'avais pas entendu mon nom être prononcé. En fait, je suis comme demi-conscient. En état de choc. Je ne sais comment faire, ni quoi dire. Je peste le Capitole et je me demande ce que j'ai bien plus faire pour qu'ils m'en veuillent autant et m'envoie à la boucherie. A moins que je n'ai une tête de guerrier et qu'ils me pensent adéquat pour le combat, mais ils se trompent. Je ne suis qu'un pauvre gamin. La face blafarde et la peau sur les os. Je ne veux pas y aller. Je ne veux pas. Un grand silence pèse tandis que sur la scène on me cherche du regard. On m'ordonne d'avancer mais je reste à ma place. Vient alors les Pacificateurs qui se fraient un passage entre les autres gamins pour me saisir violemment. De leurs bras puissants, ils m'entourent la taille comme un serpent et me serrant méchamment le ventre. J'ai envie de vomir, mais je me retiens. Au lieu de cela, je fond en larme, je cri et je me débat comme une véritable furie. J'ai même mordu la main de l'homme qui me tenait trop fort. C'est alors que j'entends des hurlements et des protestations ; ici, un enfant à beau venir de la Veine ou non, à un âge aussi jeune, c'est ainsi mal vue de le voir être sélectionné. Un adolescent d'ailleurs vient de nous dépasser, moi et le pacificateur qui le regardent ébahis. Lui, il se dirige vers la scène sans piper mot. Son acte est suicidaire, il le sait. Mais j'ai foi lui alors que je le décris du regard. Il a l'air maigre mais ses muscles démontrent un entraînement poussé. Il a la figure sale tout comme ses vêtements. Pour moi il est puissant et je crois qu'il va gagner... Qu'il va vaincre les carrières. Et pourtant, il ne tiendra qu'à peine quelques minutes après l'entrée en jeu, mort pendant la boucherie.

 

« Pretty thing. »

"BUT I HAVE FINALLY SEEN THE LIGHT."

Après cet évènement passé. Personne ne me vit autrement que comme le pauvre gosse sauvé de justesse. Je remarquais que mes parents firent également plus attention à moi et que l'arrivé d'une nouvelle créature dans la famille signifiait peut être qu'ils avaient peut être prévu d'élever un autre enfant si je me faisais tué pendant les jeux dont je faillis participer. Cela ne me choqua, ni même ne me vexa pas pour autant. Je me disais qu'après tout, ils avaient raison en quelque sorte. Il fallait quelqu'un d'autre pour qu'ils fassent mon deuil s'ils devaient le faire. Bien que je trouvais égoïste de faire un autre enfant en sachant qu'il pouvait à tout moment se faire moissonner tout comme je faillis y passer. Jamais je ne regrettais sa naissance néanmoins. Si jeune, elle était déjà si jolie. Un vrai petit ange tombé du ciel ! Une douce créature dont on n'oserait jeté la pierre... C'est ma petite sœur. Ma petite sœur dont je compte bien évidemment protéger comme il se doit ! Je ne cessais de m'en occuper après les cours. A chaque fois, je demandais à ma mère de me la passer pour que je la garde quelque temps et que je puisse la bercer pendant qu'elle s'occupait de faire le ménage ou le dîner. Je me suis alors juré à ce jour que jamais ni même personne ne pouvait se permettre de lui faire du mal, personne...

 

« Love hurts. »

"YOU COULD BE THE ONE I'LL ALWAYS LOVE."

Plus le temps passait et l'on nous voyait fleurir, grandir et mûrir. Je me dirigeais peu à peu en direction de la majorité tandis que ma sœur devait bientôt aller à l'école. Chaque année, nous craignons pour qu'un évènement tel que j'avais connu lors de la Moisson ne recommence, mais jamais je fus appelé de nouveau, par chance. Il fallait alors que je m'occupe précautionneusement de mes études. Du charbon. De la mine. De la faim. La soif. La famille. Survivre. Mais non. Je me suis juré que jamais je ne deviendrais mineur comme mon père. Je ferais peut être autre chose. Qui sait boulanger ou bien, je m'occuperais de vendre quelques trucs à la Plaque. Qui sait peut être que je serais médecin... Mais pas mineur. Malheureusement, pour un gars venant de la Veine, il y avait peu de chance que je puisse continuer longuement mes études. J'étais condamné pensais-je. Condamné à faire ce que je ne voulais pas réaliser. Peut être allais-je mourir à cause d'un coup de grisou, mon corps enterré à l'avance...

Plusieurs fois je voulais fuir à cet époque où les hormones fusent, où l'on réfute toutes formes d'autorité que ce soit celle des parents ou du Capitole. Je voulais être libre. Arrêter tout pour voyager ou faire autre chose, mais je voulais m'échapper de ce destin si funeste. Mais une seule chose me poussa à continuer à faire mes études. Faire les visites à la mine et accepter la domination du Capitole. Une chose qui me fit oublier tout le reste ; l'amour. Néanmoins, bien qu'extraverti, je restais toujours réservé face à ce genre de sentiment et jamais je n'eus été voir la belle fille que je convoitais. Si magnifique, j'avais l'impression d'être si horrible et petit à côté d'elle... Elle ne pouvait me mériter, non, elle ne le pouvait pas. Et que dirais mes copains de classe, moi qui adopte l'allure d'un maudit chat errant ? On se moquerait de moi. Et il ne fallait pas que cela se passe comme ça. Aussi, je ne faisais que de profiter du spectacle en l'espionnant de loin, l'admirant comme on admire une biche sauvage...

 

« Metro, work, sleep. »

" UNTIL YOU SACRIFICE IT ALL."

Finalement, me voilà adulte. Il faut que je fasse un choix, et tout le monde pense finalement que je vais devenir mineur, à mon plus grand malheur, mais au lieu de cela, je promets de gagner ma vie autrement. Mes parents craignent le pire lorsqu'ils entendent ça. Peut être serais-je capable de voler, ou de commettre une toute autre acte illicite. Je leur dis de ne pas s'en faire, tandis que je file à l'extérieur ou je me trouve un coin et j'attends, la chemise à demi-ouverte, la tête basse. Comme un manque pressant d'amour, voilà que j'ai décidé de devenir une tapin et pourtant, c'est tout autre chose qui me poussa à aller dans cette voie. Bien sûr, il y a le fait que je me suis dis que peut être je n'intéresserais personne ; j'étais pauvre et bon pour les mines. Il y avait des tonnes de gosses de riches dans les quartiers plus beaux qui captiveraient bien plus que moi je ne l'étais. Mais il y a aussi cet homme qui me lorgna dans un coin de rue alors que je ne faisais que de me balader en chantonnant. Il m'a interpellé et sans vraiment chercher à comprendre ce qu'il me voulait, je me suis rapproché. C'est alors qu'il m'a fait une offre ; je le rejoignais chaque soirs à un endroit précis pour quelques relations douteuses et en échange, il m'offrirait tout ce que je désirais. Au départ, j'ai vraiment hésité. Je n'ai eus déjà aucune relation amoureuse avec qui que ce soit et je tenais un minimum à mon honneur. Mais lorsqu'il me dit qu'il était prêt à me donner même du gibier comme je n'en aurais jamais mangé, alors... j'ai finis par accepté. J'ai pensé à ma sœur et mes parents. Mon père essayera sans doute de travailler pour deux dans les mines, mais moi, j'allais ramener de quoi pour que l'on puisse tenir aussi bien les étés que les hivers, je pensais qu'ils allaient être réellement fier de moi et c'est ce qui se passa ! On décida de fermer les yeux sur mes pratiques. Tout ce qui comptait, c'était surtout que cette personne me traite bien et que personne ne sache - surtout les pacificateurs - que je puisse ainsi me vendre pour de la viande sûrement procurée illicitement.

 

« And now ? »

"YEAH I'M ENDLESSLY CAVING IN."

A présent, j'ai vingt cinq ans, pratiquement rien n'a changé, je mène toujours le même métier que j'eus débuté autrefois alors que je venais à peine d'atteindre la majorité, outre le fait que j'ai plus de clients, plus d'argents et plus de nourritures. Nous ne sommes du coup, plus aussi pauvre par le passé bien que nous ne sommes pas autant aussi riche. A part ça, ma sœur a, à présent, 12 ans, ce qui fait qu'elle est dorénavant une fille prête pour les Hunger Games, chose que tout le monde redoute dans la famille. On ne veut pas qu'elle soit moissonnée si jeune - ni même jamais. -, elle est à présent une gentille petite fille modèle aux cheveux, couleurs de feu. Je fais en sorte de passer un maximum de temps avec elle, lorsqu'elle est en dehors des cours et moi en dehors de mon boulot. Je la protège contre tout danger, et profite de mon existence à ses côtés tant qu'il en est encore le temps...