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 When things explode ☆ Scylla & Luther

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MessageSujet: When things explode ☆ Scylla & Luther   When things explode ☆ Scylla & Luther EmptyDim 23 Fév - 17:02



   
   
   

When Things Explode ☆

Scylla & Luther

Je sais où je vais. Peu importe le temps que cela va prendre, les détours qu'ils vont emprunter pour m'y amener, je connais l'endroit où je vais atterrir. J'y suis déjà allé auparavant, pour moi-même ou pour mon frangin, puni et châtié pour insubordination. Les mêmes circonstances en somme. Les querelles entre les pacificateurs et notre famille ne sont pourtant pas quotidiennes, mais nous voir l'un ou l'autre sur la Grand-Place n'est pas un phénomène nouveau. Jusqu'à présent, nous n'avons eu droit qu'à des sévices corporelles. J'en sortais affaibli, mais bien vivant. Pourtant, j'ai l'infime pressentiment que ce qui risque de se produire un peu plus tard, quand nous y serons, sera sensiblement différent des autres fois.
Ce sont les circonstances de l'arrestation qui me font penser ainsi. Il n'y a pas eu d'avertissements, ni de sommations. Cette fois-ci, ils n'ont pas pris le temps de me mettre en joug et ont abattu une pluie de coups de crosse. Assez important pour m'entailler une lèvre et un sourcil. Un passage à tabac qui ne s'est pas fait dans les règles même si je l'ai inévitablement cherché. Désormais ligoté des mains et tenu des deux côtés par des pacificateurs, je sais que je me dirige vers une deuxième punition. Exemplaire cette fois-ci. Publique.
Un léger brouhaha est perceptible à un pâté de maison plus loin. La nouvelle d'une punition sur la Grand-Place a probablement donné lieu à un rassemblement plus ou moins important de la population du district douze. Leur présence n'est pas plus de la curiosité mesquine qu'un besoin intense de se rassurer, afin de voir qu'il ne s'agit pas d'un fils, d'une sœur, d'un père, etc. Le peuple du d_douze sera rassuré dans un moment de constater qu'il ne s'agit que de moi, Luther Crowley le maudit. Mais moi aussi, quelque chose me rassure. Je sais qu'à l'heure actuelle, Enzo est au travail et ne risquera pas de débarquer pour se mettre dans le pétrin. Qui sait ce qu'il pourrait faire en me voyant attaché comme un animal, prêt à subir les coups de fouets, ou autre torture, d'un tortionnaire inébranlable ?
Un autre indice qui me rend perplexe quant à l'idée que cette punition sera différente, c'est le port d'une sorte de tissu qui couvre ma tête, jusqu'à mes épaules. En pénétrant dans la Grand-Place, la situation a imposé le silence. Pas même un chuchotement ne traverse la foule pour lancer une rumeur quand à l'individu sous la cagoule. Je marche, où plutôt, je traîne les pieds, tentant par à coup de me dégager de l'emprise des pacificateurs. En vain. Je n'arrive même pas à émettre le moindre son tant le silence me pèse également. Et je finis attaché sur le poteau principal, les mains en l'air pour être plus présentable aux tortionnaires.

L'un des pacificateurs a commencé un baratin pro-Capitole afin d'expliquer mes torts. Hors, mes torts n'ont rien à voir avec une prétendue incitation à la révolte. Si je pouvais m'exprimer pour répliquer à cet homme en uniforme, je lui répondrais que la dernière fois, on m'a interdit de frapper un pacificateur. C'est pourquoi j'en ai frappé trois, avant de me faire frapper à mon tour. Je crois pas que ça fasse grosse différence à ses yeux Luther. Tu es très loin d'être un bon avocat, surtout quand il s'agit de la défendre Elle. D'un geste brusque, un autre m'a arraché ce que j'avais sur la tête. Il faillit m'arracher le seul vêtement convenable que j'avais dans ma penderie également. « Hé, fais gaffe à mes fringues toi. » Malgré le dessein qui se trame autour du poteau des châtiments, j'arrive encore à me moquer de l'ordre établi. De toute manière, je vais payer pour avoir voulu défendre une ancienne gagnante du district douze. Autant être châtié pour quelque chose de concret.
Seul au beau milieu de la Grand-Place, croyez-moi, ça fait légèrement flipper. Quand on est spectateur, on éprouve des émotions allant de la tristesse au dégoût, voir à de l'approbation pour certains. D'ailleurs, les quelques personnes qui me considèrent comme un aimant à la peine, risquent de supplier que les coups portés me suppriment. Au moins, je n'engendrerai plus de pertes, ni de morts dans mon entourage. Personnellement, j'ai beau vouloir retourner le Capitole à moi tout seul, je n'en mène pas long actuellement. Ma respiration s'accélère progressivement, tandis que je serre déjà la mâchoire en prévision à la douleur. Et le premier coup tombe assez rapidement. Trop même car je ne peux réprimer un gémissement plaintif lorsque le poing fulgurant d'une armoire à glace s'abat sur ma joue gauche. Je ne l'avais pas vu venir celle-là. Mais la douleur, elle, je l'ai parfaitement ressenti à travers toute la mâchoire. Ça a recommencé. Encore. Plus dans l'abdomen qu'au visage, même si, en fin de compte, je n'étais épargné d'aucune partie de mon corps. Je tire aussi fort que je peux pour détacher mes mains, et de répliquer. Mais je ne peux pas. Je sang l'odeur du sang dans ma bouche. Je le sens couler sur mon torse également. Successivement, les gémissements font place à des plaintes vocales. Et au bout d'une longue attente, ma vision se fait trouble alors que je fais de mon mieux pour observer mes assaillants d'un air de défi. Quoi, c'est tout ? Tout ce que vous avez ? Je ne parle pas. Je ne souris rapidement plus. Genoux au sol, je ne demande qu'à m'évanouir. Mais c'est impossible. Un visage me hante à nouveau, même les yeux clos. Je ne suis plus maître de rien, et ne demande que la fin de tout. Et cette fin pourrait vite arriver. Je discerne devant moi celui qui paraît être le chef de la bande, long couteau à la main. Je vais peut-être mourir, finalement.
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MessageSujet: Re: When things explode ☆ Scylla & Luther   When things explode ☆ Scylla & Luther EmptyDim 23 Fév - 19:57

Lights will guide you home And ignite your bones, I will try to fix you
Je n’ai pas pour habitude de quitter le village des vainqueurs. On me dit sèche et brutale, mais face au regard de la foule, je deviens une enfant apeurée qui cherche à fuir le moindre contact. Aussi, lorsque je m’avance dans cette rue commerçante, j’ai l’impression que chaque murmure comporte mon nom. J’avance vite, je fends la foule avec cet air sévère qui décourage bien souvent quiconque de m’aborder. J’achète les provisions dont j’ai besoin, pressée par l’envie de retourner entre les quatre murs sécurisants de ma demeure. Mais bientôt, la rumeur enfle. Un châtiment sera bientôt délivré sur la grand-place. Les curieux et les autres se déplacent bientôt d’un même mouvement pour connaitre le sort réservé à une victime encore inconnue. Emportée par la masse, je ne peux que suivre le mouvement. Je ne sais pas ce que je fais là, au milieu de ces gens qui m’observent d’un œil étonné. Cette place, je l’ai en horreur. C’est là que ma vie a basculé. C’est là que chaque année, le spectacle des jeux reprend. Je n’y viens jamais, d’ordinaire. Et je sens mon estomac se nouer rien qu’en regardant autour de moi. Les Pacificateurs tentent de dresser un périmètre autour du parvis où la sanction sera donnée. La foule est dissipée, pour encore quelques instants. Car brusquement le silence se fait, lourd et effrayant, tandis qu’un homme au visage masqué s’avance, encerclé par ses futurs bourreaux. Je reconnais immédiatement Luther. Cette démarche fière, même dans cet instant critique, le trahit à mes yeux. On l’attache, on le frappe. Je regarde sans rien dire, comme le reste de la foule, qui observe habituée. Je mords ma lèvre inférieure en entendant ses cris, je sens mon cœur se serrer à l’idée qu’il souffre et que personne ne puisse rien pour lui. Personne ne mérite cela, et lui certainement moins que les autres. Bientôt, le chef de cette bande de pacificateur sort un couteau. Un frisson parcourt la foule. Tout le monde sait jusqu’où ce spectacle va aller.

« NON ! » le cri m’échappe, et déjà je sens le regard de la foule se détacher de Luther pour se poser sur moi. Mais pour une fois, il m’indiffère. Je ne vois que Luther en sang, encerclé par ses bourreaux. Sans même m’en apercevoir, j’avais avancé d’un pas, prête à fondre sur eux pour les arrêter avant qu’ils ne commettent l’irréparable. Stupide, je sais. Quelle résistance pourrais-je opposer face à une horde armée jusqu’aux dents ? Mon statut d’ancienne gagnante m’offre une notoriété qui ne dure que quelques semaines par an, lorsque ma route croise à nouveau celle du Capitole. Le reste du temps, je ne suis que cette fille fragile, abimée par les jeux, montrée du doigt pour ce qu’elle est devenue. Je n’ai même plus le privilège d’être la dernière gagnante en date dans ce district. Si les pacificateurs voulaient me punir pour être sortie des rangs, rien n’aurait pu les en empêcher. Je prends soudainement conscience de mon erreur, et je sens le poids du monde s’abattre sur mes épaules. Mais il est trop tard pour faire demi-tour, et la peur de voir Luther plier sous un nouveau supplice l’emporte sur ma propre lâcheté. Tremblante, j’essaie de me faire aussi humble que possible. Les pacificateurs aiment savoir qu’ils dominent, et je fais tout mon possible pour que mon bref instant de courage ne passe pas pour un acte de rébellion. L’homme au couteau me dévisage. Bien entendu, il sait qui je suis. Il connait les tares qui sont désormais miennes, et sait qu’en général, je ne m’écarte pas du sentier. Je suis soumise à Panem, au Capitole, à l’idée que je leur appartiens corps et âme. « Tu voudrais qu’on l’épargne, Scylla ? Qu’est ce qui peut bien t’intéresser chez un homme aussi insignifiant ? » Je ne réponds pas, le fixant de ce regard vide d’expression qui me colle à la peau. Je parviens à peine à calmer mes tremblements. Le pacificateur abaisse son couteau, et me fixe avec un sourire narquois qui me met mal à l’aise. Son regard me sonde et me fait me sentir vulnérable. Les secondes semblent durer des heures, alors que j’attends son verdict. « Très bien. Occupe-toi de lui, apprends-lui les bonnes manières. Ou la prochaine fois, nous le saignerons comme l’animal qu’il est. » Je pousse un soupir qui s’achève presque en sanglot. Je tiens ma victoire, aussi surprenant que cela puisse être. Un murmure inaudible parcourt la foule, que les autres pacificateurs commencent déjà à disperser. Une guérisseuse, qui avait pris l’initiative d’apporter quelques bandages en prévision des soins inévitables qu’engendraient un châtiment des pacificateurs, dépose un petit sac à mes pieds. Je ne lui adresse pas un regard, pas un mot de reconnaissance.

Peu à peu, la place se vide, et ne reste bientôt que Luther et moi. Maintenu attaché dans l’indifférence générale. Personne parmi les spectateurs n’a osé le défaire de ses liens. Personne parmi les pacificateurs pour s’en soucier davantage. A quelques dizaines de mètres de lui, je ne bouge pas d’un cil. La tête rentrée dans les épaules, j’ose à peine poser mes yeux sur lui. Il fait peine à voir, recouvert de son propre sang, des plaies ouvertes par les coups portés. Enfin, je me décide à aller vers lui. Il n’y a plus personne pour lui venir en aide, seulement moi. Moi, Scylla, l’improbable secours. Partout dans le district, le bruit devait déjà avoir fait son chemin. Je ramasse le sac posé à mes pieds, et marche dans sa direction. Je sors un petit canif qui ne me quitte plus, bien que je n’en use jamais. Depuis ma sortie des jeux, je le conserve près de moi, rassurée par la présence d’une arme. Avec peine, je coupe la corde qui retient ses poignets au-dessus de sa tête. D’une main posée sur son épaule, je le soutiens du mieux possible pour éviter qu’il ne s’écroule. Je pose un genou à terre et évite toujours son regard. Il m’intimide, et chaque fois que je le capte, je me sens coupable. Je ne suis pas celle qu’il aurait voulu retrouver à mon retour des jeux. Et le temps n’arrange rien à l’affaire. Je repense au sac que la guérisseuse a eu la bonne idée de me confier juste avant de suivre le reste de la foule. Je plonge ma main dedans, en ressort des compresses un peu abimées. Au Capitole, on aurait déjà fait disparaitre ces vilaines plaies. Mais ici, c’est à peine si l’on a de quoi désinfecter les blessures les plus bénignes. Je sors le flacon de désinfectant. Un produit fait maison, irritant, qui brûle les plaies, mais qui a le mérite d’être efficace. Bientôt, toujours sans lever la tête vers lui, je m’emploie à nettoyer les blessures de Luther. Je ne sais pas à quand remonte une telle proximité entre nous. Il persiste à vouloir me rendre visite, à garder vivant ce fragile lien qui nous unie encore. Et même si je suis incapable de lui témoigner ma reconnaissance, je sais que sans lui, mon monde serait encore un peu plus sombre. Peut-être était-ce pour cela que j’avais crié, tout à l’heure : parce que faire face à la peur de le voir mourir sous mes yeux m’était tout bonnement insoutenable. Je me concentre sur mes gestes, ils m’évitent de trop penser. Toujours possédée par ces tremblements nerveux, j’appose un nouveau morceau de tissu sur son torse, poursuivant ma besogne. Et priant presque pour qu’il n’ait plus l’énergie de m’adresser la parole.

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MessageSujet: Re: When things explode ☆ Scylla & Luther   When things explode ☆ Scylla & Luther EmptyLun 24 Fév - 18:34

Malgré un visage de plus en plus rougeoyant, mes yeux sont restés rivés sur la lame en acier du plus gradé de la troupe des pacificateurs. Depuis des années, je fais preuve d'impétuosité envers les autorités de Panem. Très longtemps je n'ai tenu ces gens là que comme des mercenaires sans pitié et prêt à tout pour le Capitole. On m'a pourtant dit qu'il existait des exceptions dans leur rang. Paraît même qu'il y en a des biens. A croire qu'ils ne sont jamais là quand il s'agit d'histoires me concernant. Même à cet instant, encore une fois, je me retrouve entre les mains des pires du district douze. Quant au châtiment, il est désormais clair dans ma tête : la mort. Et lorsque l'on y fait face, visiblement, soit le cerveau réfléchit plus vite, soit le monde est plus lent. Dès que la lame a surgit devant moi, mon esprit s'est embrouillé de multiples pensées. Tout aussi futile que l'aide que pourrait m'apporter une mouche à l'heure actuelle. Enzo a eu raison finalement. Rester et m'accrocher à son souvenir, à ce qu'elle était, m'a mené à ma perte. J'espère seulement qu'il ne sera jamais mis au courant des raisons qui m'ont mené ici. Et s'il l'apprend, j'espère qu'il comprendra que c'était tout bonnement insurmontable de rester figer et les entendre la dénigrer de la sorte. Scylla. C'est bien elle la raison principale de ma présence à l’échafaud. C'est pour elle que je me suis fait refaire le portrait à plusieurs reprises déjà, depuis plus d'une décennie. C'est aussi son visage que j'aperçois, se confondant avec le couteau de combat aiguisé du pacificateur hostile. C'est un songe, je le sais. C'est pourquoi, dans un dernier sursaut d'orgueil, je regarde fixement mon bourreau. Et je baisse la tête, sans quitter des yeux mon assassin qui s'approche.

Aucun son, aucun cri, plus rien n'émerge. Pas plus de la foule que de mes propres lèvres. Même les pacificateurs assistent à la scène, silencieux, certains avec ce petit sourire sur le visage alors que d'autres gardent le regard ailleurs. Le seul son que j'entends, c'est le battement de mon cœur, ralentissant au fur et à mesure que les secondes défilent. Alors, ça y est? Je mentirai si je vous dis n'avoir pensé qu'à des personnes proches car ce n'est pas le cas. La seule pensée, à l'article de la mort, c'est un vide total. Un néant effrayant, à vrai dire. C'est bien l'une des premières fois que je suis seul, à l'intérieur de ma tête. Tête qui fut sauvée de quelques instants, lorsqu'une voix forte s'est faite entendre pour intimer l'arrêt de la scène. Aussi étonnant que ça puisse paraître, je prend immédiatement peur. Il n'y a qu'un proche pour souhaiter me venir en aide. Alors je pense à Enzo, évidemment, avant d'atténuer le bourdonnement dans mon crâne et remettre les pièces dans le bon ordre. Ça ne se peut pas. Ce n'est pas sa voix Luther. Enzo est loin d'ici. Seule cette pensée me tient encore loin de la scène qui se déroule sur la Grand-Place. Il me faut un effort exceptionnel pour faire abstraction de la douleur, des battements sourds de mon cœur, et des pacificateurs étonnés autour de moi. La voix que j'ai entendu, comme un écho dans le lointain, était féminine. Là-dessus je n'ai aucun doute. Mais elle me semble, pour ainsi dire, inconnue.
Mon crachat de sang sur le sol passa inaperçu. Les tortionnaires, après cette pluie de coups sur diverses parties de mon corps, se sont retournés vers la personne qui est intervenue. Au fil du temps, j'arrive à effacer le flou de ma vision, mais celle-ci reste encore nettement dérangée par le liquide grenat dû à la plaie sur mon sourcil. Je peine également à entendre clairement la discussion qui s'impose, indépendante de mon cas. Je ne peux rien faire de toute manière. Ni m'enfuir, ni parler. Je n'arrive même pas à y voir distinctement à plus de deux pas devant moi. Je m'abandonne même aux liens qui me garde prisonnier, les pieds traînant, les yeux au sol.

Je ne me souviens pas des actions ayant lieu entre l'arrivée inespérée de la voix féminine, et l'instant où j'ai pu rouvrir les yeux. Je pense avoir perdu connaissance l'espace d'une bonne minute. L'attraction de mes mains ligotées vers le haut cessant brutalement, j'ai repris contenance avec un gémissement plaintif. A la place de m'écrouler au sol, j'ai l'impression d'être maintenu par l'épaule. Ce qui ne m'empêche pas de finir agenouillé sur la terre granuleuse. Brutalement, je prend conscience de ce qui vient de se produire : quelqu'un vient de me sauver la vie. Au point où j'en étais, les pacificateurs m'auraient finalement tués comme un animal. Avec un prix coûteux de douleur, je relève la tête avec lenteur. Féminine. De longs cheveux bruns. Un visage d'une beauté angélique, bien qu'hermétique à toute émotion. « … Scylla ? » Et là, j'ai mal. Pas à cause de sa présence, mais par les brûlures que causent un liquide contre les plaies ouvertes sur mon torse. Je sens le désinfectant, invasif, à l'assaut des bactéries causées par les coupures et autres griffures. Pourtant, la douleur est bonne. Elle est différente de celle ressentie quelques dizaines de minutes auparavant, sous les coups de pieds, poings, barre de fer et autres objets durs. Elle me réveille, elle me stimule. Cela me rend plus vivant, plus alerte au monde avoisinant et surtout, à la personne chère que je perds un peu plus chaque jour. « Sur une échelle de un à dix... A quel point c'est moche ? » Je crispe la mâchoire tant les picotements se font plus présent à chaque geste de la brunette. J'ai beaucoup de mal à imaginer un dialogue posé avec elle depuis qu'elle est revenue des jeux. J'ai essayé, pourtant. Sans succès. Je ne sais pas pourquoi c'est si difficile de se retrouver, de se reparler comme avant. Mais pour l'heure, je n'ai qu'une seule parole de plus à lui adresser, qui vaille réellement le coup cette fois-ci. Alors, tentant de capter son regard, sans doute sans succès, je prend un ton réconfortant avant de détourner les yeux vers l'extérieur. Parce que j'imagine que cela doit-être difficile pour elle, d'être là, à mes côtés, après tant d'années à être restée à l'écart. « Merci, Scy'. »
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MessageSujet: Re: When things explode ☆ Scylla & Luther   When things explode ☆ Scylla & Luther EmptyMar 25 Fév - 1:38

Je ne suis pas à ma place. Cette impression me saute à la figure, à chaque minute, chaque instant. Mais en ce moment très précis, elle semble plus forte que jamais. Je ne sais plus ce que c’est que de prendre soin de quelqu’un. Avant, j’étais une amie, une sœur, une confidente. Aujourd’hui je ne suis plus que l’ombre de moi-même, une coquille vide. Une pauvre âme brisée qui l’espace d’un instant s’est retrouvée un semblant de compassion. Ca ne durera pas. Ca ne dure jamais bien longtemps. Ces maigres fulgurances de celle que j’étais ne font que rappeler aux autres à quel point ma chute fut brutale. Mais cet instant n’est pas le mien. Il est celui de Luther, et je n’ai aucun droit de le laisser seul, de redevenir cette femme égoïste qui préfère s’isoler que de se montrer vulnérable. Il a besoin de moi, et lui tourner le dos maintenant serait un crime que je n’arriverais pas à me pardonner. Il me faut trouver le courage de dépasser mes peurs, et accepter d’être pour quelques minutes encore une épaule sur laquelle s’appuyer. J’ai été cette fille, fut un temps. Je saurai trouver la force de l’être encore pour quelques minutes. Avant de redevenir cette Scylla froide et distante, celle qui n’agit ainsi que pour mieux se protéger d’un monde qui ne tourne plus rond. Je sens le regard de Luther se poser sur moi. Je feigne de ne rien remarquer, persiste à détourner mon regard du sien. C’est plus facile ainsi. Il murmure mon prénom, et je sens à sa voix cassée que les pacificateurs l’ont abimé plus que je ne le pensais. Ses blessures sont impressionnantes, mais Luther en a vu d’autres. Il en verra d’autres aussi, je ne me fais guère d’illusions. Il voue pour eux une haine sans bornes, et son caractère impossible le contraint à toujours s’attirer des ennuis. Seulement cette fois, il a poussé la barre d’un cran, et cela a bien failli lui coûter la vie.

Il reprend la parole. Je ne peux pas l’ignorer ainsi pour toujours. Et puis, il me facilite la tâche. Même blessé, diminué, il semble comprendre qu’être à ses côtés ne m’est pas si facile, et prend bien soin de ne pas m’en faire la remarque frontalement. Il préfère aller sur son terrain, et sort l’une de ces remarques qui me faisaient rire autrefois. Je sais qu’il souffre le martyr, et lui préfère presque en rire. « Suffisamment moche pour qu’il estime en avoir fini avec toi. » Ma voix est étonnement posée, en contraste totale avec mes mains tremblantes. Mes nerfs semblent avoir lâché pour de bon, l’adrénaline est retombée. Je continue inlassablement à nettoyer des plaies qui ne semblent pas vouloir cesser de saigner. Le pacificateur l’a vraiment bien amoché. Et c’est la seule raison pour laquelle il a abdiqué. Parce qu’il ne pouvait pas porter davantage de coups, la mort était la seule alternative qui lui restait. Et il a trouvé plus amusant de confier Luther à cette pauvre fille perdue qui suppliait qu’on l’épargne. Sadique jusqu’au bout.

Mon travail avance bien. Mais je découvre au fur et à mesure des cicatrices plus anciennes. Certaines que je reconnais, qui datent d’avant, quand lui et moi partions à l’aventure, et revenions couverts d’hématomes et de blessures qui laissaient d’inévitables cicatrices. Nous étions des têtes brulées. Mais il semblerait qu’avec les années, Luther ait décidé de continuer à accumuler les meurtrissures. Je connais sa réputation de bagarreur et d’impétueux. Je sais qu’il n’en est pas à son premier coup d’éclat contre les pacificateurs. Les gens parlent dans ce district. Et même moi, j’entends les bruits de la foule lorsqu’elle évoque l’un des siens. Je laisse mes yeux détailler son corps abimé et réalise que ma vie loin de la veine m’a épargné ce genre de chose. Un mal pour un bien, d’une certaine manière. Mais Luther ne se réveille probablement pas en hurlant en pleine nuit, les rares fois où il trouve le sommeil. Il semble qu’au douze on ne puisse pas troquer sa place dans la veine sans faire des concessions durement payées. Luther coupe court à mes pensées. Deux mots, deux simples mots qui me font vaciller un bref instant. Un merci formulé du bout des lèvres, avec une étonnante douceur que je n’attendais pas. Et puis ce surnom que l’on n’employait plus. Il n’y avait guère que mon frère et ma sœur pour encore l’employer sans m’arracher un haussement de sourcil. Je sens le rouge me monter aux joues, voilà l’instant que je redoutais. Je sens son regard appuyé sur moi, et je ne peux m’empêcher de relever la tête. Nos regards se croisent réellement, pour la première fois depuis bien longtemps. « Ne me remercie pas. J’ai été chanceuse, il aurait pu me tuer pour être aussi stupide. » Cela sonne comme un reproche. Mais il n’est pas pour Luther, il est pour moi. J’ai été imprudente, moi qui met tant de soin à rester dans les petits papiers du Capitole. Je veux qu’ils sachent que je ne suis pas une menace. Mais avec ce genre d’attitude, je remets en cause quatorze ans de travail. « Tu devrais les laisser tranquille. La prochaine fois, tu n’auras pas autant de chance. » Je détourne mon regard, lui colle la compresse rouge de sang dans une main pour qu’il puisse lui-même s’occuper de son visage aux nombreuses plaies ouvertes. Son arcade n’est pas belle à voir, et le sang et la terre se mélangent sur ses traits fatigués. Mais ça n’est plus mon problème, désormais. Je refuse de m’occuper de son visage, de risquer de voir ses prunelles se saisir des miennes, sonder mon être comme il savait si bien le faire avant. Il lisait en moi comme dans un livre ouvert. A présent, c’est à peine si je peux supporter son regard sans me sentir coupable. Je ne devrais pourtant pas. Ce sont les jeux qui m’ont rendu ainsi, il le sait, et s’il ne l’accepte surement pas, je pense qu’au moins, il le comprend. « Tu… Tu as besoin d’aide pour tes bandages, ou tu t’en sortiras tout seul ? » Il a le choix. Me garder quelques instants et profiter d’une scène qui ne se reproduira probablement plus, ou me donner une porte de sortie.
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MessageSujet: Re: When things explode ☆ Scylla & Luther   When things explode ☆ Scylla & Luther EmptyJeu 27 Fév - 22:08

Tu ne vois pas Luther ? Tu ne vois pas qu'elle souffre d'être là à tes côtés ? Depuis son retour, elle n'a de cesse de se détourner de la moindre main tendue que tu lui offres. Si Enzo te dis qu'elle te traîne vers le fond, ce n'est pas par simple plaisir ! Je n'ai pas la moindre force dans les jambes pour me mettre debout. J'en possède encore moins pour rentrer chez moi comme si rien ne s'était passé. Pour les habitants, peut-être que c'est le cas, après tout. Peut-être qu'il ne s'est réellement rien passé de surprenant sur la Grand-Place, tant il semble courant de voir des châtiments et des punitions. Ce genre de scène n'est pourtant pas quotidien. On sait tous par ici qu'il n'est pas bon d'énerver les autorités du district. Il arrive néanmoins d'avoir des périodes de pointes, avec divers punitions à la suite, marquant beaucoup plus les esprits que pendant les temps calmes. Cela fait probablement un moment que la plèbe n'a pas assisté à un tel spectacle. Surtout aussi poussé que la correction que l'on m'a infligé quelques instants auparavant. Scylla elle-même n'a peut-être pas été témoin d'un tel acte des pacificateurs envers un individu de son district. Mais une chose est pourtant certaine : elle en a vu bien pire, ça se lisait aisément sur son visage. Je me suis fais à cette expression close. Cette petite brunette la possède désormais en toute occasion. Même là, à supposer qu'elle est présente depuis le début des hostilités, cela signifie qu'elle a vu le gars avec qui elle traînait lorsqu'elle était petite, en train de se faire démolir physiquement, couvert de sang. En ajoutant cette indifférence en s'appliquant à soigner mes plaies, mon cerveau aurait facilement pu dévier du simple remerciement et la confronter à cette attitude inhumaine envers moi. Mais comme je vous l'ai dis, je m'y suis fait.

La douleur est encore présente dans chaque partie du corps atteinte par les coups. Les bras, le dos, le torse, le visage, évidemment. Scylla s’attelle à prendre soin des blessures, m'arrachant ça et là quelques gémissements. Parfois, les picotements sont tolérables. Quand mon corps émet un mouvement, c'est tout l'inverse. Sa main tremblante me donne envie de la saisir avec douceur afin de la rassurer. Mais en ce moment, c'est mon corps, et peut-être aussi mon cœur, qui a besoin d'être réparer. Ma vision, elle, est redevenue tout ce qu'il y a de plus parfaite. Les traits du visage baissé de Scylla m'interpelle littéralement. Cela fait très longtemps que je ne l'ai pas vu d'aussi prêt. Bien sûr,on s'échange encore quelques mots. Je lui rend visite de temps en temps. Elle m'accueille lorsqu'elle le veut. Mais rien qui n'indique une proximité comme en ce moment. Alors je profite. Je laisse mon ressenti de côté pour apprécier l'instant, tentant de lui accrocher un regard.
Ses yeux s'attardent enfin sur les miens. J’entrouvre les lèvres par instinct, cherchant les mots pour répondre à ses paroles qui n'en demandent peut-être pas, je l'ignore. Tout ce que je peux faire, c'est écouter le son de sa voix, bien trop terne et monotone de celle qui, dans mes souvenirs les plus lointains, a toujours eu un timbre vivant. De plus en plus, je vois l'ancienne gagnante des Jeux entouré de désespoirs. Or, je ne sais pas comment réagir face à ce comportement, tant je ne le comprends simplement pas. C'est vrai, je ne comprends pas. Tu es revenues chez nous, survivante d'un jeu stupide qui devait te laisser pour morte au milieu d'inconnu. Et pourtant tu es revenues auprès des tiens, même si parfois, tu dois rejoindre le Capitole. Alors pourquoi n'as-tu jamais réussi à revenir. A revenir vraiment.  « Ce n'est pas... Tu... » J'ignore comment répondre.

D'ordinaire assez éloquent pour enchaîner de véritables paroles touchantes, cette fois ci je n'y arrive pas. J'ai besoin de plus de temps pour continuer la discussion. Quelques secondes, tout au plus. Mais est-ce que je vais les avoir ? La belle m'a laissé la compresse dans la main en se détournant. Ça y est. Ça recommence. Quelques secondes tout au plus avec l'espoir de voir Scylla agir comme si elle n'était jamais partie. J'ai beau y être habitué, cela me fait toujours un léger pincement au cœur. Je ne peux rien faire de toute manière, juste attendre et me dire que la prochaine fois, ce sera la bonne. La prochaine fois, elle restera. La prochaine fois... Et si la prochaine fois, je suis mort ? Car c'est bien ça, le sujet de conversation. « Ça va aller. Désolé de t'avoir imposé ça. » Je ne lui en demande pas plus. Si elle ne peut pas rester dans les environs sans être atteinte par un quelconque mal, je préfère qu'il en soit ainsi. Et puis, ça ne doit pas être si dégoûtant et si difficile de se soigner une arcade saignante à souhait. Avec précaution, j'applique lentement l'une de mes mains au dessus de mon œil droit. Mais je soupire, longuement, sous la pression douloureuse qui fait jaillir un nouveau flot de sang. « Je ne peux pas les laisser tranquille. Pas quand je ne le peux simplement pas. Tu sais que j'agis toujours pour une raison... » J'ai probablement fait une mauvaise manipulation sur cette foutue arcade, car le liquide rougeâtre a jailli encore plus fort que précédemment. J'ai besoin d'être recousu, ça ne fait aucun doute. Me mordant la lèvre inférieure, je m'aide de mes jambes pour reculer jusqu'au poteau et essaie alors de me lever. Sans succès. Mon hostilité pour les pacificateurs s'agrémente d'un soupçon de désinvolte, comme si c'était naturel, pour moi, d'agir de la sorte. Alors que quiconque réfléchirait à deux fois avant de foncer tête baissé sur ces gens là. « Même si celle-ci est ridicule. Ce qui est pourtant loin d'être le cas pour ce qui me vaut d'être ici, devant toi. » Je mise sur une nouvelle tentative, délaissant la blessure à l'oeil, tout comme les autres, pour mettre mes deux mains dans mon dos et me relever lentement. La tête baissée en avant sous l'effort, c'est sur la terre de la Grand-Place que le sang est allé se loger. Et moi, une fois en faut, ce sont des vertiges qui se sont installés, m'obligeant à rester agrippé au poteau.
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