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 scylla + live fast, die young, bad girls do it well

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scylla + live fast, die young, bad girls do it well Vide
MessageSujet: scylla + live fast, die young, bad girls do it well   scylla + live fast, die young, bad girls do it well EmptyLun 17 Fév - 18:23

Scylla Charlotte Lethbridge
Death will not be the end of your suffering.

papiers d'identité.
nom : Lethbridge, un nom désormais tristement connu comme celui d'une gagnante des jeux. prénom(s) : Scylla, Charlotte surnom : Gamine, on l'appelait Scy. Rares sont ceux suffisamment proches d'elle pour lui donner un surnom aujourd'hui âge : Vingt-neuf ans. district de naissance : District douze. quelques traits de caractère : méfiante, agressive, fragile, solitaire, cynique. groupe : We fear the rules. métier/occupation : Ancienne gagnante des jeux, elle officie comme mentor auprès des tribus du district. Le reste du temps, elle reste cloitrée chez elle, à peintre d'immondes croûtes qui s'arrachent comme des petits pains au capitole. personnage : inventé. sous le visage de : Emilia Clarke. crédits avatar : Myrtille.

sous le masque.
pseudo : pawnee. prénom : Violaine. âge : 24 ans. pays : France. ton avis sur le forum : j’aime, j’adore, j’en redemande ! Mais je doute d’être très objective ! un dernier mot : Puisse le sort m’être favorable !

Code:
<t>Emilia Clarke</t> ≈ scylla lethbridge.

may the odds be ever in your favor.
que penses-tu du capitole ? Le Capitole ? Je me fige un instant, avant de jeter un œil à droite et à gauche. La peur qu’ils m’écoutent hante toujours mes paroles. D’ailleurs, loin de moi l’idée de dire la vérité. On ne sait jamais à qui l’on parle. Alors ce que je pense du Capitole, je me garderais bien d’en faire part. Ils me terrorisent, et ce depuis que mon nom a été clamé haut et fort sur la grande place. J’ai pu voir de mes propres yeux, de districts en districts, ce dont ils étaient capables. J’ai survécu à l’Enfer et depuis, je ne vis que pour leur bon vouloir. La vie est trop fragile, et ils en jouent sans le moindre remord. Le Capitole n’est que pouvoir et cruauté. Mais dire cela à haute voix, c’est signer son propre arrêt de mort. Alors je prends mon plus beau sourire, et regardant la caméra dans les yeux, pour que tous les spectateurs puissent croire que c’est à eux que je m’adresse, je m’exclame « Le Capitole prend soin de moi. Si je suis à l’abri du besoin, aujourd’hui, c’est grâce à eux. Je leur en suis infiniment reconnaissante. » Le président doit sourire, quelque part. J’ai bien appris ma leçon.

et les jeux, tu as un avis dessus ? Comment pourrais-je ne pas avoir d’avis sur les jeux. Ils ont bouleversé mon existence. Avant, je n’étais qu’une pauvre gosse née dans la veine, condamnée à rejoindre la mine pour y trimer tant bien que mal, à ne manger que lorsque je trouvais les ressources nécessaires pour y parvenir. Peut-être que ma vie était insignifiante, mais je ne me réveillais pas la nuit en hurlant, confrontée à mes souvenirs les plus sombres. J’ai vécu les jeux, j’en suis sortie sans trop savoir comment. Je me souviens de chaque seconde, je tremble à l’évocation des noms de mes concurrents. Depuis mon retour, mon train de vie est plus aisé, mais à quel prix ? J’ai tout fait pour survivre à l’arène, et si c’était à refaire, je ne suis pas certaine que j’aurais la même rage de vaincre. Les jeux sont le poison de notre monde. On n’en prend vraiment conscience que lorsqu’on entend son nom résonner sur la grande place, ou lorsque sa propre famille est à jamais décimée par la mort. Mais là encore, toute bonne interview destinée au Capitole ne saurait approuver une telle réponse. Je parviens plus difficilement à me contenir. Mon visage se brouille, ma lèvre inférieure tremble. Mais ma réponse est mécanique, apprise par cœur et récitée sans erreur. « Ils sont nécessaires. Pour nous rappeler nos erreurs du passé, pour que nous nous rappelions toujours de ce que le Capitole peut faire, si l’envie lui en prend. Nous devrions plutôt remercier le président pour sa mansuétude, car ces jeux ne sont qu’une mince démonstration de son immense pouvoir. »

la plaque, tu connais ? tu y vas de temps en temps ou pas ? Quand j’étais gosse, je vendais tout ce que je trouvais. Des animaux morts, des fringues délavées… Tout. Tout ce qui pouvait me rapporter un peu d’argent. Je voulais aider mes parents du mieux que je pouvais, rapporter un peu d’argent pour nourrir mes proches. Et éviter d’avoir à souscrire des tesserae. Ça n’a pas été très efficace. Et depuis mon retour des jeux, je n’ai pas vraiment eu de raisons d’aller à la plaque. Ça ne m’a pas empêché de m’y rendre de temps à autre, pour me procurer un peu de viande ou quelques objets qu’on ne trouve que là-bas. Mais comme partout ailleurs, j’ai l’impression que je dérange. Sûrement une énième crise de paranoïa de ma part, peut-être pas.

imagine, on t'offre un souhait. quel serait ton vœu ? Des vœux, j’en ai pas mal. Le premier d’entre eux aurait été de revenir en arrière, que jamais mon nom ne sorte de cette urne. J’aurais préféré rester celle que j’étais avant. Cette gamine de seize ans enjouée et rieuse, loin de la femme sinistre que je suis devenue depuis les jeux. Une vie simple plutôt que ce semblant d’existence qui ne rime à rien.  


Dernière édition par Scylla Lethbridge le Jeu 20 Fév - 1:23, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: scylla + live fast, die young, bad girls do it well   scylla + live fast, die young, bad girls do it well EmptyLun 17 Fév - 18:23


any last advice ? stay alive.
if we burn, you burn with us.

Le miroir renvoi à Scylla un reflet qu’elle n’aime pas vraiment. Elle est trop fluette, son teint trop pâle est accentué par ses cheveux sombres. On la croit malade. A dire vrai, dans son district, on lui pose trop souvent la question. Scylla est pourtant en parfaite santé. Peut-être un peu trop mal nourrie, mais elle est loin d’être la seule dans ce cas. Sa robe trop grande pour elle, héritée de sa cousine, n’aide pas vraiment à lui donner confiance. « SCYLLA » dans la pièce d’à côté, elle entend sa mère. Il aurait fallu être sourde pour ne pas l’entendre. Elle ne fait que hurler, se plaindre à longueur de temps. De son mari, de ses enfants, de ce chien qui salit sa maison. L’enfant tourne la tête en direction des cris. Par la porte entre ouverte, elle croise le regard de sa mère. « Ce garçon, il est encore là pour toi. » Elle glisse cette phrase avec suffisamment de dédain pour faire comprendre à sa fille qu’il n’est pas le bienvenu. Et elle le dit suffisamment fort pour qu’il l’entende depuis le pas de la porte. Scylla sourit, habituée. Elle renonce à arranger sa tenue, et file en direction de la porte d’entrée, attrapant sa canne à pêche au passage. Dehors, vêtu d’un tee-shirt abimé par le temps, probablement récupéré d’un membre de sa famille lui aussi, Luther l’attend en silence. Il a l’habitude des remarques de la matriarche Lethbridge. Tout le district s’en amuse. Elle ne sait que hurler en permanence. Bientôt, ils filent vers le bord du lac. Le seul point d'eau à proximité du district. Certains chassent. Eux ils pêchent, et ils refont le monde dans la foulée. La mère de Scylla n’aime pas Luther. Elle croit qu’il porte malheur. Son père est mort dans un coup de grisou, quelques années plus tôt, son grand père, ivre, a été tué après avoir bêtement attaqué des pacificateurs. Et surtout, son frère ainé débutera les jeux de la faim dans quelques jours. Scylla se souvenait du regard paniqué de Luther alors que le nom de son frère était déclamé haut et fort sur la place principale, ce jour-là. Elle se souvenait des larmes de sa famille, et d’une partie du district, compatissant. Entre le jour où ils avaient fait leurs adieux et le jour où les jeux commenceraient, le temps semble affreusement long. Scylla fait de son mieux pour occuper son ami. Ensemble, ils vont pêcher, aident sur le marché, réparent tout ce qui mérite d'être réparer. Dans la veine, il y a toujours du travail pour ceux qui veulent s'en donner la peine. Mais elle sait que Luther a l’esprit ailleurs. Son frère n’a que peu de chances de s’en sortir. Il est condamné d’avance. Luther fini par briser le silence, la voix tremblante. « Et si ta mère avait raison ? » Scylla ne peut s’empêcher de rire. C’est bien la première fois que quelqu’un pense que sa mère puisse avoir raison sur quelque chose. « Luther, personne ne porte malheur. Le sort s’acharne sur ta famille, mais ça n’est pas de ta faute. Personne n’est responsable. Et les gens qui pensent le contraire sont des idiots. » Scylla plante son regard dans celui de Luther. Elle veut qu’il comprenne chaque mot, qu’il s’imprègne de leurs sens. Sa mère, et ceux qui pensent comme elle, peuvent se montrer blessants. Mais elle refuse de voir son ami souffrir à cause de leur bêtise. « Et ton frère n’est pas encore mort, à ce que je sache. C’est un battant, il a ses chances. » La conversation s’arrête là. Elle le sait, ses mots ont visé juste. Pourtant, elle ignore encore que le frère de Luther comptera parmi les premières victimes. Et que quelques années plus tard, elle sera couchée sur la liste des tribus à son tour. Emportant avec elle jusqu’au Capitole l’idée que, peut-être, Luther porte malheur après tout.

***

Elle lève ses mains devant elle, recouvertes du sang d’un autre. Elle titube, regarde partout autour d’elle. Elle a gagné. Elle sent des larmes couler le long de ses joues, elle respire difficilement, tente de garder une contenance. Elle se sait filmée, elle sait que sa famille regarde, que ses sponsors observent. Pleurer en cet instant ne serait pas digne de son district, du chemin parcouru pour en arriver là. Alors elle attend, contemplant ses mains de son regard vide d’expression. Au milieu de la plaine, ses cheveux volent au vent. Elle imagine déjà sa styliste s’extasier devant son écran, ravie de l’effet qu’offre sa protégée. Elle jette un œil à ce corps inerte à ses pieds, celui de son ultime adversaire. Un tribut de carrière, massif et redoutable, qui avait étranglé à mains nues son camarade du district 12. Scylla n’avait rien pu faire pour lui, et n’avait eu que le temps de fuir, ignorant qu’elle serait de nouveau face à lui quelques jours plus tard. En vie, étonnement. En la traquant pendant des heures, son opposant avait dû regretter les mots durs qu’il avait portés contre elle avant leur entrée dans l’arène. Alors qu’ils n’étaient qu’en phase d’entrainement, il avait dévisagé Scylla des pieds à la tête. « Encore une mal nourrie du district 12. Tellement maigre que je lui briserais les os sans aucun mal. » Il avait ri, fier d’avoir amusé la galerie, ravi de l’effet que sa remarque avait produit chez les autres tributs de carrière. Et si son assurance l’avait un temps servi, son arrogance avait causé sa perte face à celle-là même qu’il avait pris tant de joie à dénigrer.
Mais maintenant, toutes ces préoccupations semblent bien futiles, et terriblement lointaines. Elle tremble comme une feuille au milieu d’une arène dont elle est la seule survivante. Personne n’aurait donné cher de sa peau, au départ. Elle n’avait pas été la plus forte, mais la plus maligne. Se glissant furtivement près de ses ennemis, en empoisonnant la nourriture des uns, en tuant les autres dans dès qu’une occasion se présentait… Scylla s’était montrée redoutable, bien plus qu’elle ne pouvait elle-même le soupçonner. Par chance, elle avait mis la main rapidement sur quelques lames tranchantes, jouant de sa dextérité avec les armes blanches. Chez elle, dans le douze, elle aidait parfois les braconniers à vider les animaux qu’ils rapportaient à la plaque. Elle n’aurait jamais pensé que dans cette arène, elle traiterait ses ennemis avec la même indifférence que les animaux qu’on lui présentait. Mais possédée par un désir de vivre insoupçonné, Scylla avait mis de côté ses regrets. L’instinct de survie vous fait parfois redoubler d’intelligence. S'il y a une chose que son existence dans le district 12 lui avait appris au fil des années, c'était la débrouille. Scylla avait une volonté de vivre plus féroce que quiconque dans cette arène. De longues minutes s’écoulent, sans qu’elle n’ose bouger, sans qu’elle n’ose s’éloigner du corps de son dernier adversaire. Elle essuie ses mains pleines de sang contre son pantalon, et se rend compte alors qu’elle ressent une vive douleur contre sa cuisse. Un simple coup d’œil, et elle comprend en voyant son pantalon lacéré et rouge de sang qu’elle n’est pas sortie aussi indemne du combat qu’elle le pensait. Elle attend, en vient à douter : a-t-elle vraiment gagné ? Y-a-t-il encore quelqu’un dans cette arène pour lui disputer la victoire ? Pourquoi ne vient-on pas la chercher ? Alors que sa jambe commence à supporter avec peine le poids de son corps, elle entend un bourdonnement lointain d'hovercraft. Enfin, quelqu’un vient. Scylla en est désormais convaincue : elle a survécu. Et alors qu'elle distingue l'hovercraft, une voix raisonne dans l'arène. « Scylla Lethbridge, du district 12 est la grande gagnante de la douzième édition des jeux de la faim »

***

« Magnifique ! Il ne pouvait rien nous arriver de pire… Pourquoi le sort s’acharne sur moi ? » La matriarche Lethbridge n’en finit plus de gesticuler dans tous les sens, ramassant les débris du vase qu’elle vient de renverser. Elle bougonne encore un instant, avant de se retourner vers Scylla, l’air fautif. Elle vient de comprendre son énième maladresse. Un sourire bienveillant se glisse sur ses traits, elle fait comme s’il ne s’était rien passé. En passant près de sa fille, elle lui ébouriffe les cheveux, comme si, puisqu’elle avait tourné la page en quelques secondes, Scylla se devait d’en faire autant. Mais sa fille reste figée sur place, le souffle coupé par autant d’aplomb. Elle sait déjà qu’elle n’aura pas le cran de lui faire une remarque. Avant, tous les prétextes étaient bons pour s’engager dans une dispute avec sa mère. Désormais, elle baisse les bras, résignée, déjà lassée. Scylla n’en peut plus d’être traitée comme une enfant. Elle a survécu aux jeux, et quelques semaines après son retour, sa mère fait déjà comme si de rien n’était. La voilà qui s’agite, prépare le déménagement. Malgré les réticences de sa fille, toute la famille la suivra dans sa nouvelle demeure. A seize ans, elle s’estime assez grande pour vivre seule. Elle n’apprécie plus la compagnie des autres comme elle pouvait le faire autrefois. Elle sait qu’ils la regardent, et s’ils ne le font pas, elle est persuadée que c’est parce qu’ils ont peur. Sa mère se moque, lui assure qu’elle est paranoïaque. Elle ne semble pas voir que sa fille est brisée, à jamais sous le coup de l’épreuve qu’elle a subi. Scylla a besoin d’air. Elle pose sur la table le carton qu’elle remplissait de bibelots, et se dirige droit vers la porte, ignorant les remontrances de sa mère qui déjà tente de la rappeler à l’ordre. « Ca suffit, Clara. Fiche lui la paix ! » Son père n’intervient jamais, d’ordinaire. Mais en cet instant, il avait compris. Il semble, comme souvent, le seul à comprendre sa fille. Et Scylla lui en est infiniment reconnaissante. Alors, libérée, elle se met à courir, pour distancer au plus vite cette maison qui ne sera bientôt plus la sienne. Les gens se retournent sur son passage. Elle est la nouvelle célébrité locale, au moins jusqu’aux prochains jeux. Elle maudit son statut, et si rester en vie ne lui avait pas tant coûté, elle aurait déjà songé à écourter son existence. Quand elle s’arrête, le souffle court, elle est au bout d’un chemin de terre boueux. Dans cette partie du district, les mineurs les plus pauvres sont entassés dans l’indifférence générale. En bordure du reste du district, loin des regards. Mais c’est chez elle, à des années lumières de ces autres districts plus aisés dont on se plait à rêver. En jetant un œil au triste décor autour d’elle, il est difficile pour la jeune fille de s’imaginer qu’à présent, elle fait partie des plus fortunés. « Scylla ? » Elle sursaute, brusquement tirée de ses pensées. Luther. Essoufflé lui aussi, il l’a suivi en la voyant courir comme si la mort était une nouvelle fois à ses trousses. « Tout va bien ? » Elle ne lui a plus parlé depuis son retour. Elle s’en veut de l’avoir maudit pendant des semaines, persuadée qu’il était un porte malheur, comme sa mère lui avait dit si souvent. A présent qu’elle est de retour, elle se rend compte à quel point elle a été stupide. Pourtant, lui est resté, elle n’a pas eu cette chance. A présent, un fossé les sépare. Elle ne sait pas quoi dire. Non rien ne va. Il le sait, il connait les ravages que le Capitole peut faire à un être. Il a perdu son frère dans une arène presque semblable à celle qui a vu Scylla triompher. Alors, s’avançant sans un bruit, il la prend dans ses bras. Ce simple geste que personne n’avait osé faire jusqu’à présent. Comme si toucher la jeune fille pouvait vous salir. Reconnaissante, Scylla fond en larmes. Elle est brisée, et sait qu’elle ne pourra jamais redevenir celle qu’elle était il y a encore quelques mois.

***

Depuis son écran de télévision, elle regarde la triste scène qui se déroule sous ses yeux. Le jeune homme de son district, Priam, n’a plus que quelques secondes à vivre. A côté d’elle, elle sent le regard perçant des sponsors surveiller du coin de l’œil les moindres de ses réactions. Mais Scylla est imperturbable. Elle a déjà vu cette scène, avec un autre contexte, un autre figurant. Mais la fin est toujours la même. Ses tribus finissent presque toujours par mourir. Scylla termine d’un trait le verre de whisky qu’on vient de lui servir. A l’écran, Priam rend son dernier souffle. Désormais, il n’y a plus aucun représentant du district douze dans l’arène. Adressant un dernier coup d’œil à ceux qui l’entourent, elle descend du tabouret de bar sur lequel elle est juchée. « Je crois, messieurs dames, qu’il ne me reste plus qu’à vous souhaiter une bonne soirée. A l’année prochaine, je présume. » Sans un mot de plus, elle se dirige vers la sortie. Elle n’a pas vu son tribu gagner, certes. Mais au moins, elle en a fini avec le Capitole pour cette année. Un maigre soulagement qu’elle compte bien mettre à profit en reprenant dès demain la route vers chez elle. Le parfum entêtant des femmes du Capitole n’a rien d’agréable, à la longue, et l’odeur particulière qui se dégage du district douze lui manque presque.
« Il s’est bien défendu » fut tout ce qu’elle trouva à dire à la famille du garçon. Pour la fille, elle n’a pas beaucoup d’efforts à faire, elle n’avait plus de famille proche, personne pour la pleurer avec sincérité. Scylla n’est pas très douée pour l’empathie. On dit que depuis qu’elle est revenue de l’arène, c’est un véritable glaçon. Elle ne fait pas d’efforts pour changer cette réputation, elle craint toujours le regard des autres, et la savoir froide dissuade la plupart des gens de l’approcher. A son grand regret, les gagnants de son district se font rare, et elle compte parmi les rares à porter la gloire des siens. A presque 24 ans, elle commence à trouver le temps long. Mais les mois passent, et déjà, le temps est venu de recommencer cet éternel manège. Une représentante du Capitole, sur-maquillée, se présente à elle, avant de lui ordonner de la suivre jusqu’à la place principale. Scylla n’aime pas ce cirque, elle a l’impression d’envoyer ces enfants à l’abattoir. De participer à un système qui la dégoute, et contre lequel elle ne peut rien. L’envoyée du Capitole commence par la fille. Honneur aux dames, dit-elle avec l’espoir insensé de déclencher un petit rire parmi la foule. Derrière elle, Scylla est affligée, et peine à ne pas lever les yeux au ciel devant tant de bêtise. Elle se ressaisit. Se sachant filmée, diffusée sous toutes les coutures au Capitole, elle ne veut pas afficher ouvertement son mépris. Cela nuirait à ses tributs. Pire, cela pourrait lui nuire à elle. Une enfant s’avance bientôt, terrifiée, comme tous les autres avant elle. D’un simple coup d’œil, Scylla a tranché : trop maigre, trop petite. Elle ne tiendra pas trois jours au milieu des autres. Puis vient le garçon. Il n’est pas très vieux, mais semble solide. Scylla se dit que s’il n’est pas trop bête, elle pourra toujours en tirer quelque chose. Il n’a peut-être pas ce qu’il faut pour un futur vainqueur, mais il pourra toujours faire une place d’honneur. En le voyant s’avancer, elle lui adresse un bref signe de tête en guise d'encouragements.

***

Scylla a la mine sinistre, le teint blafard, de larges rides sous les yeux. Voilà des jours qu’elle ne dort plus. Peut-être parce que pour une fois, elle a quelque chose qui l’intéresse suffisamment pour la maintenir éveillée. Ou peut-être parce qu’elle n’a pas bu un verre d’alcool depuis des jours, tentant de garder l’esprit clair. Elle n’en peut plus d’attendre, il lui faut des réponses, vite. A cran, elle se montre impatiente, plus sèche encore qu’à l’accoutumée lorsqu’on vient l’aborder. Les années ont passé et il semble qu’elles ne l’aient qu’aigri encore davantage. Son cœur s’est noirci, ses pensées n’ont jamais quitté l’arène. Tout ce qu’elle fait éveille un souvenir, une crainte, qu’elle pensait enfoui ou disparu. Scylla est l’exemple, s’ils en ont besoin, pour les quelques survivants de son district, qu’on n’oublie jamais vraiment l’arène, qu’elle reste en vous et vous ronge jusqu’à ce que vous soyez totalement perdu. Scylla est exaspérée. Voilà des heures qu’elle scrute le poste de télévision, suppliant presque Panem d’envoyer un bulletin d’informations. Une gamine du quartier rentre, apportant son courrier à l’ancienne gagnante. Elle tri ses lettres à la hâte, cherchant là encore une lettre venant du plus haut rang. Elle sait qu’on n’annoncera rien par courrier, mais elle regarde, à tout hasard. « Les rumeurs ne disent rien de nouveau, Scylla. Seulement que ça sera exceptionnel » Scylla se tourne vers la gamine, les yeux exorbités. Le manque d’alcool fait ressortir le moindre de ses vaisseaux sanguins, lui donnant un air plus effrayant que jamais. « Je me moque des rumeurs, je me fiche de l’exceptionnel. Je veux savoir s’ils comptent m’y renvoyer, Leda. » Elle passe ses mains dans ses cheveux bruns, tentant de calmer le mal de tête qu’elle sent déjà naitre. « Je ne peux pas y retourner. Je ne veux pas revivre ça ! » Ses craintes sont justifiées. Quand on parle des jeux de l’expiation, personne ne sait à quoi s’en tenir. Les rumeurs les plus folles courent à leur sujet, et puisqu’il s’agit d’une grande première, chacun se laisse aller à propager des bruits improbables. Renvoyer les anciens ? Voter pour des nouveaux ? Les idées les plus farfelues émanent toujours d’en haut. Et Scylla n’a qu’une crainte : faire partie des tribus désignés. Elle ne pourrait pas y survivre une seconde fois. On la pense déjà à moitié folle, un peu trop portée sur la boisson, sévère et indifférente avec les tribus qu’on lui confie. On lui colle tous les défauts du monde, mais au moins, elle est en vie. Et elle ne souhaite pas remettre cela en cause. Alors, si le Capitole décide de renvoyer les anciens, elle ne compte pas se laisser faire. Elle n’a jamais rien fait qui puisse nuire au Capitole. Elle les craint trop pour se mettre en travers de leur chemin. Mais elle n’est pas la seule survivante de son district. Et elle est prête à tout pour envoyer n’importe lequel d’entre eux mourir à sa place, si c’est ce que le sort leur réserve. Il n’y a aucune lâcheté là-dedans, rien d’autre que cet instinct de survie qui ne l’a plus quitté depuis ses premiers pas dans l’arène. Là où elle a appris que tous les coups étaient permis.
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