any last advice ? stay alive.if we burn, you burn with us.
Le Capitole. La ville principale de Panem. Une ville où tout est possible, tout semblait réalisable. On pouvait toucher les rêves du bout du doigt. Enfin ça, ce n'est possible que quand on naît dans cette ville. Heureusement on peut dire qu'Octavia eut cette chance. C'est par un jour de pluie qu'Eden Eddowes mit au monde son premier enfant. Après plusieurs heures de travail, l'enfant qu'elle portait depuis neuf mois naquit. Des cris raisonnèrent dans la pièce, l'enfant allait bien, ce qui rassura les jeunes parents. Une fois lavée et emmaillotée, la petite fille fut remise à ses parents. Eden et Hayhtam sourirent en voyant leur enfant. Une des guérisseuses s'approcha des nouveaux parents et leur demanda quel nom ils avaient pensé pour leur petite princesse. Ils se regardèrent et Haytham annonça
« Octavia Calypso » Une princesse... Lorsque l'on naît au Capitole, le vie ne peut être que luxe et plaisir. La vie d'Octavia n'était que joie et bonheur. Elle passait ses journées à jouer, à courir et à rire. C'était une petite tête blonde pleine de vie qui animait chaque instant les journées de ses parents. Enfin surtout de sa mère. Eden était mère au foyer, Haytham gagnait suffisamment d'argent pour pouvoir nourrir et couvrir de cadeaux ses deux femmes. L'homme de la famille travaillait pour le Président, avec qui il était d'ailleurs devenu très proche. Il s'occupait principalement de la logistique de ce que devait les districts. Ses assistants s'assuraient que les districts payaient ce qu'ils devaient et tout était ensuite centralisé au bureau d'Haytham. S'assurant que tout arrive à bon port et surtout dans les poches du Capitole. Des chiffres, des dossiers, Octavia avait toujours vu son père sous des piles de feuilles avec des symboles compliqués. Mais quand elle essayait de comprendre ce que faisait son père, sa mère se dépêchait de la prendre par la main, lui disant que son père avait besoin d'être seul pour se concentrer. En tant que fille unique, Octavia avait toujours l'impression d'être seule et elle avait besoin de s'accrocher à ses parents, elle avait besoin de compagnie, d'amie. Et pour ça, sa mère fut très présente. Douce et aimante, Eden adorait les enfants et tenait à bien éduquer sa fille pour qu'elle soit un jour une femme enviable au Capitole. A ses yeux, Octavia n'aurait jamais à travailler, elle devrait trouver un mari qui sera l'entretenir et prendre soin d'elle, comme elle avait trouvé avec Haytham. Alors que son père était dans les chiffres, Eden était plutôt artiste. Adorant la musique, comme son mari, elle aimait également dessiner, une passion qu'elle voulut transmettre à sa fille sans vraiment grand succès. Octavia avait beau aimé dessiné et essayer de retranscrire quelque chose sur le papier, il fallait bien avouer que le talent n'était pas au rendez vous mais peu importé pour Eden. Sa fille essayait, prenait plaisir à vouloir faire quelque chose de bien et cela la satisfaisait au plus haut point. La relation mère-fille fut plus que fusionnelle et les années qui passèrent renforcèrent encore d'avantage leur lien. Jusqu'au jour où tout s'arrêta brutalement. Alors qu'elle avait environ dix ans, elle rentra de l'école, elle aperçut un médecin dans la chambre de ses parents. Son père, debout à côté du docteur, se passait la main dans ses cheveux, signe distinctif quand il était contrarié. Octavia avança doucement jusqu'à ce que son père remarque sa présence. Il alla à la rencontre de sa fille et s'accroupit pour lui dire
« Ta maman est très fatiguée ma chérie. Ne t'en fais pas, le docteur Archer s'occupe bien d'elle » Il essaya de sourire comme pour se rassurer lui même. Octavia jeta un coup d’œil à l'intérieur de la chambre mais son père se releva et l’entraîna dans le salon
« Tu n'as pas des devoirs à faire Octavia? » Un subterfuge pour la faire penser à autre chose. Ce manège dura quelques jours avant qu'un soir elle ne rentre et découvrir à nouveau exactement la même scène avec toutefois un changement significatif. Lorsqu'elle s'approcha de la chambre de ses parents, son père vint la voir et la prit par l'épaule, l'emmenant à l'intérieur de la pièce, ce qu'elle n'avait jamais pu faire jusque là. Ils s'approchèrent du lit où sa mère semblait dormir. D'une voix peu rassurée, son père finit par lui dire
« Dis au revoir à ta maman, chérie... » Eden était allongée dans son lit, ses mains posées son ventre, les yeux fermés. On aurait dit qu'elle dormait mais c'était un sommeil sans espoir de réveil. La petite fille ne put retenir ses larmes et se jeta dans les bras de son père, pleurant à chaudes larmes la perte d'une mère mais pas que. Pour Octavia, sa mère avait été tout, elle perdait son repaire, son modèle. Cet épisode fut le pire de sa vie, le plus traumatisant et le plus marquant. Octavia eut beaucoup de mal à faire son deuil, à aller de l'avant. Elle mit en place une stratégie de refus total, ne pouvant supporter ces souvenirs et tout ce qui se rattachait à sa mère. Refusant d'ailleurs catégoriquement que l'on continue de l'appeler Octavia, elle ne répondait plus que sous son deuxième prénom Calypso, l'écrivant sur ses copies de classe ou trouvant toujours un moyen de ne plus utiliser Octavia. Plus jamais...
La petite fille souriante et heureuse devint de plus en plus maussade, se renfermant sur elle même. Elle s'éloignait au fur et à mesure de ses amis, ne voulant plus s'amuser comme avant. Au lieu de ça, elle s'enfermait des heures dans sa chambre à bouquiner. Plus rien d'autre ne l'intéressait, même pas ces Hunger Games que tout le monde raffole. Lors des jeux, son père l'obligeait à se mettre devant l'écran et à regarder les tributs s'entre-tuer ne faisait pas partie des activités qui l'intéressaient. Voir la souffrance et la mort, elle en avait déjà assez vu pour ne pas s'infliger ça tous les ans. Elle devait bien être une des seuls enfants de sa classe à ne pas aimer ces jeux. Tout le monde disait que les districts le méritaient, que c'était pour leur rappeler où étaient leur place. A cela, Calypso ne répondait rien, elle n'avait pas envie de faire polémique en disant que ça ne servait à rien. Laissons la populace s'amusait des plaisirs aussi bas et futile que d'assister à la mise à mort d'une personne. Ce comportement inquiété tout de même Haytham même si malheureusement sa charge travail n'avait pas diminué depuis qu'il était veuf et qu'il avait à charge une adolescence. Il ne pouvait donc pas éduquer sa fille que pouvait le faire sa défunte femme. Calypso se retrouva forcée d'être plus indépendante que le reste des enfants de son âge, devant parfois faire à manger ou même s'occuper de certaines tâches ménagères. Haytham voyait bien que sa fille s'éloignait de l'idéal que voulait atteindre sa femme. Qu'Octavia, enfin Calypso maintenant, devienne une femme élégante qui soit l'objet de toutes les convoitises. Il s'imaginait déjà qu'elle devrait trouver un travail minable car personne ne voudrait d'elle. Et pourtant... Il fut surpris de découvrir qu'elle lui ressemblait plus qu'il ne l'espérait. Il découvrit que tous les espoirs n'étaient pas perdus pour sa fille lorsqu'une après midi le président était venu chez eux pour parler d'un problème. Ils s'étaient installés dans le salon où Calypso était allongée entrains de bouquiner. Le président se tourna alors vers Haytham
« Il n'y a pas de risque que... » Son père sourit et le rassura
« Aucun monsieur le président. Calypso ne dira rien. » Et puis de toute façon, elle est tellement absorbée par son bouquin qu'elle n'écoute pas ce qui l'entoure. Le président regarda la jeune fille puis il reprit
« Nous avons un gros problème Haytham ! Si un district commence à réussir à nous entourlouper que va t'il se passait ensuite? Le Capitole ne peut se permettre de laisser passer ça ! Quelle image allons nous donner au district si on peut détourner aussi allègrement des ressources?! » Le président semblait furieux, ne supportant pas être pris en dérision de cette façon. Haytham essaya de tempéré la situation et reprit
« Il doit y avoir une erreur. Soit le maire du district a des tendances suicidaires soit il doit y avoir une erreur dans les chiffres. Ce n'est pas possible de ne pas essayer de cacher un détournement aussi important. Il nous devait 15000, avec le retard qu'il avait accumulé depuis les derniers mois, et sur le registre on a enregistré que 8570, ça fait un écart de... » « 6430. » Le président et Haytham se retournèrent alors vers Calypso qui n'avait pas levé les yeux de son livre. Ils étaient abasourdis par sa réponse, surtout qu'elle n'était pas sensé écouter. Haytham déglutit et demanda alors
« Je te demande pardon Calypso... » « La différence entre 15000 et 8570, ça fait 6430. » La réponse était tellement évidente qu'aucun des deux hommes ne releva. Haytham n'arrivait pas à croire que comme lui, sa fille était dans les chiffres. C'est vrai qu'à l'école, ses meilleures notes étaient en arithmétiques mais il n'avait jamais pensé qu'elle puisse être une petite tête. Cette idée traversa également l'esprit du président qui ne manqua d'échanger un regard malicieux avec Haytham. Ils continuèrent leur réunion mais ils n'étaient plus vraiment dedans. Ils n'arrêtaient pas de penser à ce qu'il venait de ce passer et à ce qu'ils pourraient avoir en tête. Haytham se souciait pour l'avenir de sa fille. Peut être n'aurait il pas dû... Lorsqu'ils estimèrent avoir bien avancé sur le dossier, le président se leva et serra la main de son employé. Il s'approcha alors de la jeune fille qui n'avait pas bougé d'un pouce
« Calypso. » Elle leva alors les yeux et regarda le président, intriguée de ce qu'il pourrait bien lui dire. A cet instant un pressentit de réprimande se profila, allait il lui en vouloir d'avoir intervenu de cette manière? Mais elle n'y pouvait rien c'était plus fort qu'elle... Il sourit et finit par lui demander posément
« Tu as déjà réfléchi à ton avenir ? » Ah ça... Ce n'était pas du le genre de question qu'elle s'attendait avoir, elle se mit à balbutier, ne sachant pas vraiment quoi répondre. Elle regarda alors son père qui se tenait en retrait, il avait lui aussi le sourire aux lèvres. Elle regarda alors à nouveau le président qui reprit
« J'ai peut être quelque chose pour toi. »Cette question entraîna de véritables changements dans la vie de Calypso. A peine avait elle fini l'école que le lendemain son père alla la réveiller pour lui dire que le président voulait la voir le jour même. Et évidemment quand le président veut quelque chose, mieux vaut ne pas trop le faire attendre. La jeune femme se retrouva alors dans son bureau et il commença alors à parler
« J'espère que tu aimes toujours les chiffres. Je me souviens de ton rapide calcul il y a quelques années et j'aurais aimé que tu travailles pour moi. Ton père fait déjà parti du département auquel je pensais t'affecter. Pour ce travail c'est tout simple, tu vas refaire la même chose que ce que tu as déjà fais. Tu regardes les chiffres, tu vérifies que tout va bien et tu calcules. Je peux compter sur toi ? » Un travail... Effectivement avec le sourire de son père ce matin là, ça ne pouvait être qu'une nouvelle de ce style. Les chiffres, Calypso avait toujours aimé ça et c'était certainement la seule chose qu'elle sache vraiment faire. Elle n'avait jamais cherché ce qu'elle voudrait faire plus tard et étrangement un travail comme celui ci semblait être la meilleure idée qu'elle aurait pu avoir. Elle acquiesça, le président se leva alors de son fauteuil, enjoué
« Voila qui est parfait ! Je vais te laisser entre les mains de ton père, il va t'expliquer tout ce que tu dois savoir. » Elle retrouva alors son père derrière la porte et il l'aida à s'habituer à son nouveau travail. Une pile de dossier à examiner, fouiller, voire même fouiner, s'assurer que les chiffres sont exacts et si ce n'est pas le cas, faire un rapport en conséquence. Etrangement ce métier qui pouvait semblait rébarbatif plut très rapidement à Calypso. Elle avait eu beaucoup de mal depuis le décès de sa mère mais ce métier lui perit de s'épanouir pleinement, reprenant petit à petit goût à la vie et redevenant sociable avec ses collègues. Son père était très fier de ce qu'était entrains de devenir sa fille. Elle avait un métier des plus respectables, travailler sous les ordres du président ce n'est pas rien, et cela lui permettait d'assister à différentes soirées ce qui ne l'empêchait pas de rencontrer différentes personnes et parmi elles, Haytham avait espéré son futur gendre. Un gendre qu'il aurait choisi avec soin évidemment. Bien que jusqu'à aujourd'hui Calypso avait refusé tout le monde, trouvant comme excuse qu'elle portait plus d'intérêt à son travail qu'à une relation et surtout à un mariage. Haytham n'eut d'autre choix que de s'y soustraire au moins sa fille s'affirmait d'une certaine manière. Calypso se transforma en une acharnée du boulot et surtout elle se découvrit maniaque de la justesse, ça devait tomber pile sinon ça ne va pas et elle pouvait passer une nuit complète à essayer de comprendre ce qui coince et à faire des rapports à n'en plus finir. Certains de ses collègues s'amusèrent à l'appeler la Banque. Toujours prête à vouloir recevoir son argent ou tout autre dû en temps et en heure, sans possibilité d'explication. Elle avait un côté impitoyable toujours assorti avec un immense sourire aux lèvres. Avec un acharnement pareil, le président ne put que la remarquer et être satisfait de son travail, il lui avait trouvé une vraie vocation. Mais depuis peu, Calypso se frotte un problème intellectuel qui lui provoque quelques insomnies. Elle n'est pas sur le dossier du district douze mais elle a entendu de ce qui se passait et cette histoire de marché noir. De quoi avoir des boutons quand on travaille dans la gestion. Et dire qu'elle avait espéré que ça ne serait jamais son problème... Et pourtant c'est devenu le sien. Un matin alors qu'elle travaillait comme d'habitude à son bureau quand la secrétaire du président lui annonça qu'il l'attendait dans son bureau. Chose étonnante et souvent peu rassurante. Elle entra après avoir frappé et s'assit en face du président. Il tira sur sa cigarette et commença son discours
« Ma chère Calypso... Depuis que tu es arrivée, tu fais du très bon travail, je n'ai rien à redire là dessus. Toutefois, tu es au courant qu'il y a un problème majeur au sein du district douze... Savoir qu'il existe un marché noir là bas est un vrai problème. J'ai déjà envoyé des gens là bas pour trouver les coupables et les corriger en conséquence. Cependant... Je ne peux m'empêcher de penser que le maire du douze cache quelque chose... Je veux que tu ailles là bas, tu fouines, tu cherches, tu fais ce que tu veux mais tu m'épluches tous les dossiers, tu vérifies tout ! Ligne par ligne s'il faut ! C'est clair ?! » Ca n'aurait pas pu être plus clair. Le président lui demanda de rentrer chez elle, elle partait dès le lendemain. Et effectivement vingt quatre heure plus tard, elle se retrouvait au district douze, le district des mines. Elle n'avait jamais imaginé comment cela pouvait être. Et maintenant elle le voyait. La misère, la pauvreté poussée à l'extrême. Elle ne savait si c'était à cause des mines, mais ici, elle avait l'impression que tout était gris, la terre, le visage des hommes et même le ciel. Autant dire qu'elle semblait faire un peu tache dans son tailleur impeccable. Escortée par quelques pacificateurs jusqu'à la mairie, elle eut plaisir de rencontrer le maire qui lui ne semblait pas partager cet avis. Il lui demanda qui elle était et elle lui répondit, le sourire aux lèvres
« Calypso Eddowes mais pour vous, je serais la Banque ! Vous n'êtes pas sans savoir que le marché noir appelé la Plaque est un problème inquiétant au sein du district douze. J'ai donc été envoyé par notre cher président pour vérifier que tout est en ordre et que vous ne devez rien au Capitole. Il serait regrettable que la mairie est quelque chose à voir avec cette activité illégale. » Cela voulait dire de façon courtoise, bonjour je vais fouiller tout ce qu'il y a dans la mairie, encore encore et encore jusqu'à ce que je trouve une vraie preuve que t'y ai pour rien et si c'est le cas je me prendrais un malin plaisir à te le faire payer. Cordialement. Une nouvelle vie au district douze commence et Calypso sent que ça ne sera pas de tout repos...