any last advice ? stay alive.if we burn, you burn with us.
Le miroir renvoi à Scylla un reflet qu’elle n’aime pas vraiment. Elle est trop fluette, son teint trop pâle est accentué par ses cheveux sombres. On la croit malade. A dire vrai, dans son district, on lui pose trop souvent la question. Scylla est pourtant en parfaite santé. Peut-être un peu trop mal nourrie, mais elle est loin d’être la seule dans ce cas. Sa robe trop grande pour elle, héritée de sa cousine, n’aide pas vraiment à lui donner confiance.
« SCYLLA » dans la pièce d’à côté, elle entend sa mère. Il aurait fallu être sourde pour ne pas l’entendre. Elle ne fait que hurler, se plaindre à longueur de temps. De son mari, de ses enfants, de ce chien qui salit sa maison. L’enfant tourne la tête en direction des cris. Par la porte entre ouverte, elle croise le regard de sa mère.
« Ce garçon, il est encore là pour toi. » Elle glisse cette phrase avec suffisamment de dédain pour faire comprendre à sa fille qu’il n’est pas le bienvenu. Et elle le dit suffisamment fort pour qu’il l’entende depuis le pas de la porte. Scylla sourit, habituée. Elle renonce à arranger sa tenue, et file en direction de la porte d’entrée, attrapant sa canne à pêche au passage. Dehors, vêtu d’un tee-shirt abimé par le temps, probablement récupéré d’un membre de sa famille lui aussi, Luther l’attend en silence. Il a l’habitude des remarques de la matriarche Lethbridge. Tout le district s’en amuse. Elle ne sait que hurler en permanence. Bientôt, ils filent vers le bord du lac. Le seul point d'eau à proximité du district. Certains chassent. Eux ils pêchent, et ils refont le monde dans la foulée. La mère de Scylla n’aime pas Luther. Elle croit qu’il porte malheur. Son père est mort dans un coup de grisou, quelques années plus tôt, son grand père, ivre, a été tué après avoir bêtement attaqué des pacificateurs. Et surtout, son frère ainé débutera les jeux de la faim dans quelques jours. Scylla se souvenait du regard paniqué de Luther alors que le nom de son frère était déclamé haut et fort sur la place principale, ce jour-là. Elle se souvenait des larmes de sa famille, et d’une partie du district, compatissant. Entre le jour où ils avaient fait leurs adieux et le jour où les jeux commenceraient, le temps semble affreusement long. Scylla fait de son mieux pour occuper son ami. Ensemble, ils vont pêcher, aident sur le marché, réparent tout ce qui mérite d'être réparer. Dans la veine, il y a toujours du travail pour ceux qui veulent s'en donner la peine. Mais elle sait que Luther a l’esprit ailleurs. Son frère n’a que peu de chances de s’en sortir. Il est condamné d’avance. Luther fini par briser le silence, la voix tremblante.
« Et si ta mère avait raison ? » Scylla ne peut s’empêcher de rire. C’est bien la première fois que quelqu’un pense que sa mère puisse avoir raison sur quelque chose.
« Luther, personne ne porte malheur. Le sort s’acharne sur ta famille, mais ça n’est pas de ta faute. Personne n’est responsable. Et les gens qui pensent le contraire sont des idiots. » Scylla plante son regard dans celui de Luther. Elle veut qu’il comprenne chaque mot, qu’il s’imprègne de leurs sens. Sa mère, et ceux qui pensent comme elle, peuvent se montrer blessants. Mais elle refuse de voir son ami souffrir à cause de leur bêtise.
« Et ton frère n’est pas encore mort, à ce que je sache. C’est un battant, il a ses chances. » La conversation s’arrête là. Elle le sait, ses mots ont visé juste. Pourtant, elle ignore encore que le frère de Luther comptera parmi les premières victimes. Et que quelques années plus tard, elle sera couchée sur la liste des tribus à son tour. Emportant avec elle jusqu’au Capitole l’idée que, peut-être, Luther porte malheur après tout.
***
Elle lève ses mains devant elle, recouvertes du sang d’un autre. Elle titube, regarde partout autour d’elle. Elle a gagné. Elle sent des larmes couler le long de ses joues, elle respire difficilement, tente de garder une contenance. Elle se sait filmée, elle sait que sa famille regarde, que ses sponsors observent. Pleurer en cet instant ne serait pas digne de son district, du chemin parcouru pour en arriver là. Alors elle attend, contemplant ses mains de son regard vide d’expression. Au milieu de la plaine, ses cheveux volent au vent. Elle imagine déjà sa styliste s’extasier devant son écran, ravie de l’effet qu’offre sa protégée. Elle jette un œil à ce corps inerte à ses pieds, celui de son ultime adversaire. Un tribut de carrière, massif et redoutable, qui avait étranglé à mains nues son camarade du district 12. Scylla n’avait rien pu faire pour lui, et n’avait eu que le temps de fuir, ignorant qu’elle serait de nouveau face à lui quelques jours plus tard. En vie, étonnement. En la traquant pendant des heures, son opposant avait dû regretter les mots durs qu’il avait portés contre elle avant leur entrée dans l’arène. Alors qu’ils n’étaient qu’en phase d’entrainement, il avait dévisagé Scylla des pieds à la tête.
« Encore une mal nourrie du district 12. Tellement maigre que je lui briserais les os sans aucun mal. » Il avait ri, fier d’avoir amusé la galerie, ravi de l’effet que sa remarque avait produit chez les autres tributs de carrière. Et si son assurance l’avait un temps servi, son arrogance avait causé sa perte face à celle-là même qu’il avait pris tant de joie à dénigrer.
Mais maintenant, toutes ces préoccupations semblent bien futiles, et terriblement lointaines. Elle tremble comme une feuille au milieu d’une arène dont elle est la seule survivante. Personne n’aurait donné cher de sa peau, au départ. Elle n’avait pas été la plus forte, mais la plus maligne. Se glissant furtivement près de ses ennemis, en empoisonnant la nourriture des uns, en tuant les autres dans dès qu’une occasion se présentait… Scylla s’était montrée redoutable, bien plus qu’elle ne pouvait elle-même le soupçonner. Par chance, elle avait mis la main rapidement sur quelques lames tranchantes, jouant de sa dextérité avec les armes blanches. Chez elle, dans le douze, elle aidait parfois les braconniers à vider les animaux qu’ils rapportaient à la plaque. Elle n’aurait jamais pensé que dans cette arène, elle traiterait ses ennemis avec la même indifférence que les animaux qu’on lui présentait. Mais possédée par un désir de vivre insoupçonné, Scylla avait mis de côté ses regrets. L’instinct de survie vous fait parfois redoubler d’intelligence. S'il y a une chose que son existence dans le district 12 lui avait appris au fil des années, c'était la débrouille. Scylla avait une volonté de vivre plus féroce que quiconque dans cette arène. De longues minutes s’écoulent, sans qu’elle n’ose bouger, sans qu’elle n’ose s’éloigner du corps de son dernier adversaire. Elle essuie ses mains pleines de sang contre son pantalon, et se rend compte alors qu’elle ressent une vive douleur contre sa cuisse. Un simple coup d’œil, et elle comprend en voyant son pantalon lacéré et rouge de sang qu’elle n’est pas sortie aussi indemne du combat qu’elle le pensait. Elle attend, en vient à douter : a-t-elle vraiment gagné ? Y-a-t-il encore quelqu’un dans cette arène pour lui disputer la victoire ? Pourquoi ne vient-on pas la chercher ? Alors que sa jambe commence à supporter avec peine le poids de son corps, elle entend un bourdonnement lointain d'hovercraft. Enfin, quelqu’un vient. Scylla en est désormais convaincue : elle a survécu. Et alors qu'elle distingue l'hovercraft, une voix raisonne dans l'arène.
« Scylla Lethbridge, du district 12 est la grande gagnante de la douzième édition des jeux de la faim »***
« Magnifique ! Il ne pouvait rien nous arriver de pire… Pourquoi le sort s’acharne sur moi ? » La matriarche Lethbridge n’en finit plus de gesticuler dans tous les sens, ramassant les débris du vase qu’elle vient de renverser. Elle bougonne encore un instant, avant de se retourner vers Scylla, l’air fautif. Elle vient de comprendre son énième maladresse. Un sourire bienveillant se glisse sur ses traits, elle fait comme s’il ne s’était rien passé. En passant près de sa fille, elle lui ébouriffe les cheveux, comme si, puisqu’elle avait tourné la page en quelques secondes, Scylla se devait d’en faire autant. Mais sa fille reste figée sur place, le souffle coupé par autant d’aplomb. Elle sait déjà qu’elle n’aura pas le cran de lui faire une remarque. Avant, tous les prétextes étaient bons pour s’engager dans une dispute avec sa mère. Désormais, elle baisse les bras, résignée, déjà lassée. Scylla n’en peut plus d’être traitée comme une enfant. Elle a survécu aux jeux, et quelques semaines après son retour, sa mère fait déjà comme si de rien n’était. La voilà qui s’agite, prépare le déménagement. Malgré les réticences de sa fille, toute la famille la suivra dans sa nouvelle demeure. A seize ans, elle s’estime assez grande pour vivre seule. Elle n’apprécie plus la compagnie des autres comme elle pouvait le faire autrefois. Elle sait qu’ils la regardent, et s’ils ne le font pas, elle est persuadée que c’est parce qu’ils ont peur. Sa mère se moque, lui assure qu’elle est paranoïaque. Elle ne semble pas voir que sa fille est brisée, à jamais sous le coup de l’épreuve qu’elle a subi. Scylla a besoin d’air. Elle pose sur la table le carton qu’elle remplissait de bibelots, et se dirige droit vers la porte, ignorant les remontrances de sa mère qui déjà tente de la rappeler à l’ordre.
« Ca suffit, Clara. Fiche lui la paix ! » Son père n’intervient jamais, d’ordinaire. Mais en cet instant, il avait compris. Il semble, comme souvent, le seul à comprendre sa fille. Et Scylla lui en est infiniment reconnaissante. Alors, libérée, elle se met à courir, pour distancer au plus vite cette maison qui ne sera bientôt plus la sienne. Les gens se retournent sur son passage. Elle est la nouvelle célébrité locale, au moins jusqu’aux prochains jeux. Elle maudit son statut, et si rester en vie ne lui avait pas tant coûté, elle aurait déjà songé à écourter son existence. Quand elle s’arrête, le souffle court, elle est au bout d’un chemin de terre boueux. Dans cette partie du district, les mineurs les plus pauvres sont entassés dans l’indifférence générale. En bordure du reste du district, loin des regards. Mais c’est chez elle, à des années lumières de ces autres districts plus aisés dont on se plait à rêver. En jetant un œil au triste décor autour d’elle, il est difficile pour la jeune fille de s’imaginer qu’à présent, elle fait partie des plus fortunés.
« Scylla ? » Elle sursaute, brusquement tirée de ses pensées. Luther. Essoufflé lui aussi, il l’a suivi en la voyant courir comme si la mort était une nouvelle fois à ses trousses.
« Tout va bien ? » Elle ne lui a plus parlé depuis son retour. Elle s’en veut de l’avoir maudit pendant des semaines, persuadée qu’il était un porte malheur, comme sa mère lui avait dit si souvent. A présent qu’elle est de retour, elle se rend compte à quel point elle a été stupide. Pourtant, lui est resté, elle n’a pas eu cette chance. A présent, un fossé les sépare. Elle ne sait pas quoi dire. Non rien ne va. Il le sait, il connait les ravages que le Capitole peut faire à un être. Il a perdu son frère dans une arène presque semblable à celle qui a vu Scylla triompher. Alors, s’avançant sans un bruit, il la prend dans ses bras. Ce simple geste que personne n’avait osé faire jusqu’à présent. Comme si toucher la jeune fille pouvait vous salir. Reconnaissante, Scylla fond en larmes. Elle est brisée, et sait qu’elle ne pourra jamais redevenir celle qu’elle était il y a encore quelques mois.
***
Depuis son écran de télévision, elle regarde la triste scène qui se déroule sous ses yeux. Le jeune homme de son district, Priam, n’a plus que quelques secondes à vivre. A côté d’elle, elle sent le regard perçant des sponsors surveiller du coin de l’œil les moindres de ses réactions. Mais Scylla est imperturbable. Elle a déjà vu cette scène, avec un autre contexte, un autre figurant. Mais la fin est toujours la même. Ses tribus finissent presque toujours par mourir. Scylla termine d’un trait le verre de whisky qu’on vient de lui servir. A l’écran, Priam rend son dernier souffle. Désormais, il n’y a plus aucun représentant du district douze dans l’arène. Adressant un dernier coup d’œil à ceux qui l’entourent, elle descend du tabouret de bar sur lequel elle est juchée.
« Je crois, messieurs dames, qu’il ne me reste plus qu’à vous souhaiter une bonne soirée. A l’année prochaine, je présume. » Sans un mot de plus, elle se dirige vers la sortie. Elle n’a pas vu son tribu gagner, certes. Mais au moins, elle en a fini avec le Capitole pour cette année. Un maigre soulagement qu’elle compte bien mettre à profit en reprenant dès demain la route vers chez elle. Le parfum entêtant des femmes du Capitole n’a rien d’agréable, à la longue, et l’odeur particulière qui se dégage du district douze lui manque presque.
« Il s’est bien défendu » fut tout ce qu’elle trouva à dire à la famille du garçon. Pour la fille, elle n’a pas beaucoup d’efforts à faire, elle n’avait plus de famille proche, personne pour la pleurer avec sincérité. Scylla n’est pas très douée pour l’empathie. On dit que depuis qu’elle est revenue de l’arène, c’est un véritable glaçon. Elle ne fait pas d’efforts pour changer cette réputation, elle craint toujours le regard des autres, et la savoir froide dissuade la plupart des gens de l’approcher. A son grand regret, les gagnants de son district se font rare, et elle compte parmi les rares à porter la gloire des siens. A presque 24 ans, elle commence à trouver le temps long. Mais les mois passent, et déjà, le temps est venu de recommencer cet éternel manège. Une représentante du Capitole, sur-maquillée, se présente à elle, avant de lui ordonner de la suivre jusqu’à la place principale. Scylla n’aime pas ce cirque, elle a l’impression d’envoyer ces enfants à l’abattoir. De participer à un système qui la dégoute, et contre lequel elle ne peut rien. L’envoyée du Capitole commence par la fille. Honneur aux dames, dit-elle avec l’espoir insensé de déclencher un petit rire parmi la foule. Derrière elle, Scylla est affligée, et peine à ne pas lever les yeux au ciel devant tant de bêtise. Elle se ressaisit. Se sachant filmée, diffusée sous toutes les coutures au Capitole, elle ne veut pas afficher ouvertement son mépris. Cela nuirait à ses tributs. Pire, cela pourrait lui nuire à elle. Une enfant s’avance bientôt, terrifiée, comme tous les autres avant elle. D’un simple coup d’œil, Scylla a tranché : trop maigre, trop petite. Elle ne tiendra pas trois jours au milieu des autres. Puis vient le garçon. Il n’est pas très vieux, mais semble solide. Scylla se dit que s’il n’est pas trop bête, elle pourra toujours en tirer quelque chose. Il n’a peut-être pas ce qu’il faut pour un futur vainqueur, mais il pourra toujours faire une place d’honneur. En le voyant s’avancer, elle lui adresse un bref signe de tête en guise d'encouragements.
***
Scylla a la mine sinistre, le teint blafard, de larges rides sous les yeux. Voilà des jours qu’elle ne dort plus. Peut-être parce que pour une fois, elle a quelque chose qui l’intéresse suffisamment pour la maintenir éveillée. Ou peut-être parce qu’elle n’a pas bu un verre d’alcool depuis des jours, tentant de garder l’esprit clair. Elle n’en peut plus d’attendre, il lui faut des réponses, vite. A cran, elle se montre impatiente, plus sèche encore qu’à l’accoutumée lorsqu’on vient l’aborder. Les années ont passé et il semble qu’elles ne l’aient qu’aigri encore davantage. Son cœur s’est noirci, ses pensées n’ont jamais quitté l’arène. Tout ce qu’elle fait éveille un souvenir, une crainte, qu’elle pensait enfoui ou disparu. Scylla est l’exemple, s’ils en ont besoin, pour les quelques survivants de son district, qu’on n’oublie jamais vraiment l’arène, qu’elle reste en vous et vous ronge jusqu’à ce que vous soyez totalement perdu. Scylla est exaspérée. Voilà des heures qu’elle scrute le poste de télévision, suppliant presque Panem d’envoyer un bulletin d’informations. Une gamine du quartier rentre, apportant son courrier à l’ancienne gagnante. Elle tri ses lettres à la hâte, cherchant là encore une lettre venant du plus haut rang. Elle sait qu’on n’annoncera rien par courrier, mais elle regarde, à tout hasard.
« Les rumeurs ne disent rien de nouveau, Scylla. Seulement que ça sera exceptionnel » Scylla se tourne vers la gamine, les yeux exorbités. Le manque d’alcool fait ressortir le moindre de ses vaisseaux sanguins, lui donnant un air plus effrayant que jamais.
« Je me moque des rumeurs, je me fiche de l’exceptionnel. Je veux savoir s’ils comptent m’y renvoyer, Leda. » Elle passe ses mains dans ses cheveux bruns, tentant de calmer le mal de tête qu’elle sent déjà naitre.
« Je ne peux pas y retourner. Je ne veux pas revivre ça ! » Ses craintes sont justifiées. Quand on parle des jeux de l’expiation, personne ne sait à quoi s’en tenir. Les rumeurs les plus folles courent à leur sujet, et puisqu’il s’agit d’une grande première, chacun se laisse aller à propager des bruits improbables. Renvoyer les anciens ? Voter pour des nouveaux ? Les idées les plus farfelues émanent toujours d’en haut. Et Scylla n’a qu’une crainte : faire partie des tribus désignés. Elle ne pourrait pas y survivre une seconde fois. On la pense déjà à moitié folle, un peu trop portée sur la boisson, sévère et indifférente avec les tribus qu’on lui confie. On lui colle tous les défauts du monde, mais au moins, elle est en vie. Et elle ne souhaite pas remettre cela en cause. Alors, si le Capitole décide de renvoyer les anciens, elle ne compte pas se laisser faire. Elle n’a jamais rien fait qui puisse nuire au Capitole. Elle les craint trop pour se mettre en travers de leur chemin. Mais elle n’est pas la seule survivante de son district. Et elle est prête à tout pour envoyer n’importe lequel d’entre eux mourir à sa place, si c’est ce que le sort leur réserve. Il n’y a aucune lâcheté là-dedans, rien d’autre que cet instinct de survie qui ne l’a plus quitté depuis ses premiers pas dans l’arène. Là où elle a appris que tous les coups étaient permis.