saskia aylin

« Mais qu'importe l'éternité de la damnation à qui a trouvé dans une seconde l'infini de la jouissance ! »

papiers d'identité. nom : aylin. prénom(s) : saskia. surnom : sunshine. âge : vingt-six ans. district de naissance : douze. quelques traits de caractère : attachante, tactile, pétillante, volcanique, exubérante, frondeuse, têtue, insouciante, curieuse, rusée, dynamique, optimiste, rêveuse, déterminée, audacieuse, sensible, généreuse, bavarde, rayonnante. groupe : we ignore the rules. métier/occupation : braconnière & rebelle. personnage : scénario. sous le visage de : blake lively. crédits avatar : nowadays. sous le masque. pseudo : wild child. prénom : devinez. âge : vingt ans. pays : france. ton avis sur le forum : je ne vais leurrer personne, si j'ai décidé de m'inscrire c'est parce que je suis tombée sous le charme de ton scénario, mon cher Prométhée. C'est un magnifique forum, mais ce personnage que tu as inventé est d'autant plus magnifique qu'il a réveillé en moi une inspiration étouffée depuis longtemps   Cependant je m'éloigne un peu de la question alors pour donner matière à répondre je tiens à dire que je trouve l'idée de jouer seulement sur le district douze, novatrice. C'est la première fois que je découvre un forum basé sur la saga hunger games qui est adopté ce concept. Et l'originalité me plait. Tout comme les teintes choisies pour le décor, c'est apaisant     un dernier mot :    Code: <t>blake lively</t> ≈ saskia aylin.

may the odds be ever in your favor.
que penses-tu du capitole ? Je pense que c’est un tout autre monde que le mien. Je ne connais le luxe et l’outrance que pour en avoir une idée. Une image. Je n’ai vécu ni l’un ni l’autre de toute mon existence. Quand mon frère me parle du Capitole, il fait le portrait d’une dimension sans limite. Les habitants vivent dans l’excès et l’abus d’une vie qu’ils n’ont pas choisi. Ils sont nés là-bas. Ils font ce qui leur semble normal, ordinaire sans avoir conscience que ça ne l’est pas. J’ai longtemps cru qu’ils étaient dépourvus d’humanité mais la réalité est bien plus déstabilisante. Je pense qu’elle est enfouie sous les couches de maquillage qui habillent leur visage, sous les couleurs ardentes qui ornent leur apparence, sous l’excentricité qui entretient leur image. Ils ont été formatés, comme nous. La seule différence c’est qu’ils ne se battent pas pour retrouver leur liberté.
et les jeux, tu as un avis dessus ? Ils ont brisé mon frère. Ils lui ont arraché une partie de son âme comme si c’était permis. Juste avant de piétiner son cœur et de le déchirer. Je recolle les morceaux depuis qu’il a quitté l’arène mais rien ne lui rendra ce qu’il a perdu là-bas. Rien ni personne. Pas même moi. C’est la raison pour laquelle la révolte existe, elle ne peut tolérer un tel châtiment.
la plaque, tu connais ? tu y vas de temps en temps ou pas ? Je connais très bien cet endroit, c’est même l’un de mes préférés. Je venais, petite, avec mon père, pour vendre notre gibier aux marchands noirs. Leur nom m’attirait, leur profession davantage. Mais le braconnage est un héritage familial. Un honneur. Être hors la loi est une voie qu’on ne choisit pas, elle nous choisit sur son passage.
imagine, on t'offre un souhait. quel serait ton vœu ? Keera. Elle détient le cœur de mon frère dans la paume de sa main. J’ai beau m’acharner à le faire battre, ma ténacité ne peut réparer ce qui a été fait. Si elle revenait d’entre les morts pour ramener à la vie Prométhée, mon existence aurait tout son sens. Je sais que ce vœu est aussi improbable que la paix universelle mais si nous arrêtons de croire et de rêver, nous avons perdu un combat qui n’a même pas encore commencé.

any last advice ? stay alive.

if we burn, you burn with us.

« Tu vois ces oiseaux, dans le ciel, qui volent contre le vent ? Ces oiseaux défient le sens du souffle qui va et vient, qui suinte de mille odeurs, des centaines de couleurs à en crever le cœur. Ils déploient leurs ailes de toutes leurs forces dans l’espoir fou d’atteindre le soleil ; quitte à cramer leurs plumes à la cadence d’un brasier qui renaît de ses cendres. Comme un phœnix qui jamais ne meurt ... nous sommes ces oiseaux.

Nous sommes les battements d’un même cœur qui insuffle l’espoir à tout un peuple. L’écho d’une ère en provenance d’un nouveau monde. Nous sommes la parole des morts qui murmure dans les airs. L’entends-tu ? Chacun de ses mots résonne sur ta peau ... à l’encre noire. C’est bien plus indélébile qu’un tatouage. Qu’une cicatrice. C’est ancré en toi.

Nous sommes le rythme effréné de la vie qui refuse de ployer tel un poison qui coule dans nos veines. Car nous avons fait de nos faiblesses une force à l’unanimité. Et nous battons des ailes dès que le vent souffle vers nous. Dès qu'il attise la flamme de nos âmes. Nous sommes la révolte. »


Je crois que mon père aimait la révolte comme il aimait une femme. Il avait dans le regard cette lueur incandescente, presque insensée, quand il parlait d’elle. Et c’était magnifique. Il donnait l’impression d’être heureux, à croire qu’il portait en lui un peu de bonheur.

Ce n’était pas quelqu’un de très bavard, loin de là mais quand elle habitait le reflet de ses yeux, les mots s’échappaient de ses lèvres comme d’une prison. Il la décrivait à la manière d’un être fait de chair et de sang, il la rendait réelle ; on aurait presque pu la toucher, l’effleurer du bout des doigts.

J’ai grandi avec elle, d’une certaine façon elle comblait l’absence de ma mère. En tout cas la plupart du temps. J’ai longtemps posé des questions à mon père, curieuse de connaître la vérité. Jusqu’à me rendre compte de la peine qu’il éprouvait à chaque fois qu’on l’évoquait. C’était douloureux. Et déconcertant.

J’ai cru qu’elle était morte. Pendant dix ans. Alors qu’elle était là, si près de moi. Il m’aurait suffi de me tromper de maison pour toquer à sa porte et la rencontrer. Juste la voir. Mais cette erreur n’est arrivée que dans mes rêves. A la bordure de mon imagination clandestine. Et dans ce monde, elle prenait ma main, avec toute la douceur d’une femme, l’amour d’une mère, pour m’emmener loin de cette guerre. Elle me présentait pour la première fois mon frère, ma moitié. Prométhée.

Rongé par la culpabilité, mon père a fini par m’avouer ce qu’il me cachait depuis l’aube de ma naissance. De cette compagne d’une nuit à lui … cet enfant, ce tribut au milieu de l’arène. Mon double. Je l’ai aimé. Dès la première seconde. Je l’aimerai. Jusqu’à la dernière. C’est mon âme sœur, ma raison de vivre.

Ce qu’il y a entre nous … la plupart des gens ne comprennent pas. Mon père n’a pas compris. Il s’attendait à quelque chose d’autre. Quelque chose qu’il aurait pu contrôler. Mais nous étions hors de son atteinte. Comme deux fugitifs en quête d’un trésor inestimable : l’amour.

Nos différences ont fait de nous ce que nous sommes. Une entité unique. Par delà les mots, une force nous lie. Nous habite. Je la sens brûler dans chaque recoin de mon corps, sur chaque parcelle de mon être. Elle murmure son nom tel un secret. Prométhée.

Quand il était loin de moi, au Capitole, le temps avait l’allure d’un siècle qu'on aurait ralenti pour me punir. Et pourtant le manque me prouvait qu’il était là. Dans mon cœur. J’ai appris à supporter son absence, à m’épanouir en sa présence et l’une comme l’autre m’ont permis de grandir.

J’ai tenté de retrouver mon père. J’étais persuadée de parvenir à le récupérer mais la distance entre nous avait bâti un mur de pierres. Derrière lequel une couche de métal m’attendait. Je ne voulais pas l’admettre à cette époque, mais c’était un combat perdu d’avance. Même la révolte ne pouvait nous rendre ce que le temps nous avait pris.

Lorsqu’il est tombé malade, il n’a pas cherché à me le cacher. A croire qu’il avait compris la leçon. Ou peut-être était-il fatigué de mentir. Peut-être voulait-il commencer par la vérité. Il sentait la mort l’approcher, lentement, telle une ombre derrière son dos. Et il tenait à lui faire face. Il ne voulait l’aide de personne, ni de moi ni de mon frère. Il parlait de cette épreuve comme d’un signe.

Encore aujourd’hui je repense à cette nuit. Il était tellement affaibli qu’il n’avait plus la force de quitter son lit. Il ne disait rien, il se contentait de regarder l’horizon comme si le soleil se levait. Je me suis assise à côté de lui, j’ai pris sa main dans la mienne et j’ai regardé dans la même direction.

« Tu vois cet oiseau, dans le ciel, qui vole contre le vent ? Cet oiseau a appris à battre des ailes, jour après jour, pendant des années. Il est tombé, de toute sa hauteur, dans la douleur de l’échec, dans la peur de cet instant. Mais il s’est relevé, animé par l’espoir fou d’atteindre le soleil car un jour quelqu’un lui a dit que c’était possible. Je suis cet oiseau.

Je suis les battements de ton cœur qui continuent de vibrer à travers les fibres de mon souffle. L’écho d’un chant en provenance d’un ancien monde. Je suis la parole avisée de toute une vie. L’entends-tu ? Chacun de mes mots résonne sur ta peau … à l’encre blanche.

Je suis le rythme saccadé d’une génération qui refuse de fléchir telle l’adrénaline qui court dans mes veines. Car tu m’as appris à faire de mes faiblesses une force à l’unanimité. Et je bats des ailes dès que le vent souffle vers moi. Dès qu’il attise la flamme que tu as allumé dans mon âme. Je suis la révolte »