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 FREEDOM. (siodan)

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FREEDOM. (siodan) Vide
MessageSujet: FREEDOM. (siodan)   FREEDOM. (siodan) EmptyVen 21 Fév - 20:23


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Chasser. Chasser pour se nourrir, pour survivre, pour s'échapper, pour s'évader, pour partir, pour oublier. Chasser, chaque jour, est devenu le quotidien d'Aidan. La base de son alimentation, de ses gains. Il a appris il y a quelques années, grâce à des amis, et depuis, il ne peut s'en passer. Tous les après-midi, il prend le risque qu'est quitter le district, illégalement, violer le règlement, comme bien trop souvent. Une fois de plus, après avoir quitter amèrement ses camarades mineurs, laissant derrière lui ces maudites pioches, il s'empresse de passer le grillage, que rarement électrifier. Puis, il devient libre. Enfin. Une liberté qui ne cesse de l'attirer davantage chaque jour. Son regard se perd au lointain, dans cette vaste étendue opaque et remplie de verdure, et il se laisse complètement aller. Mentalement, physiquement. Il pourrait s'enfuir, partir, loin de cette prison, de cette odeur de mort, de cette injustice, de cette misère, de cette pauvreté. Il en est capable, il le sait. Mais il a sa soeur, sa mère. Il ne peut se résigner à les abandonner, tel un lâche. Elles sont tout ce qui lui reste, et leur visage fatigué, marqué par la faim et la misère de leurs conditions de vie, le ramènent durement à la cruelle réalité. Cet enfer qu'est devenu la réalité. Ses muscles se contractent, ses traits se durcissent. Une liberté qu'il ne peut se permettre, une liberté inaccessible qu'il ne peut que regarder, tenter d'approcher, en vain. C'est rageant, horrible, ça le bouffe de l'intérieur et il n'attend qu'une seule chose ; briser cette bulle invisible, et la saisir, enfin, être libre. Libre. Le mot hante ses pensées, comme souvent, bien trop souvent. Pourquoi ne se contente-t-il par d'avoir peur de ces fous, comme tous les autres ? Parce qu'ils sont fauves, parce que son frère est mort par leur faute, parce qu'il a soif de vengeance, parce qu'il est sur le point d'exploser, parce que tous ses malheurs sont causés par ces gens là. Et ils les détestent, plus que tout.

Aidan court entre les arbres, rapide, agile, tel un souffle qui balaye les feuilles humides de cette période. Il connait chaque sentier par coeur, chaque clairière, chaque ruisseau, chaque pente, par coeur. Depuis combien de temps chasse-t-il ? Peut-être une demi-douzaine d'année. Il se souvient encore de sa première prise. Un écureuil, juste entre les deux yeux. Un coup magistral, qui a été couronné de succès par les contrebandiers de la plaque. Depuis, chaque jour, il s'y rend, et l'endroit est devenu un vrai lieu de rendez-vous pour le jeune homme. Il y retrouve beaucoup de connaissances et d'amis, des rebelles, pour la plupart, comme lui. Il est fier d'appartenir à cette grande famille qu'est le groupe de protestants du district douze. C'est pourquoi il s'obstine, il se borne dans sa haine contre le Capitole, contre les Jeux, contre les pacificateurs. Au fond, il rêve d'un monde meilleur, comme tous les autres. La différence, c'est que lui, il y croit. Un léger craquement de brindille, les sens en éveil, il tourne automatiquement la tête et son expression se durcit. Il ne pense à rien, il n'en a pas le temps. Une fraction de seconde de trop, de moins, et il pourrait passer à côté de son repas du soir. Un léger mouvement sur sa gauche, il n'hésite pas une seconde et décoche la flèche. Puis, le silence. Il l'a eu. Aidan s'approche de sa proie, rapidement, les jambes fléchies. Un sourire satisfait se dessine sur ses lèvres lorsqu'il arrive sur les lieu. Un lapin. Vendu à un bon prix sur le marché. C'est heureux de sa touche qu'il décide de continuer son ascension. Il n'est plus qu'à quelques dizaines de mètres des collines qui bordent le district douze et sa forêt, il n'est pas rare qu'Aidan s'y rende. Il y trouve ce qu'il recherche inlassablement, là-bas ; de la liberté, du bonheur, à l'état pur.

Le léger vent balaye son visage alors que le soleil commence doucement sa descente vers la ligne d'horizon. Aidan n'a pas vu le temps passer, et c'est toujours ainsi lorsqu'il part chasser, les minutes paraissent des secondes, les heures des minutes. Enfin, les arbres se font moins denses, et en quelques pas, il se retrouve sur le haut de la première colline. Un magnifique paysage, dont il ne se lassera jamais d'admirer, s'offre à lui, dans toute sa pureté et sa splendeur. Mais il n'est pas seul. Elle est là. Il pourrait la reconnaitre entre mille. Laura ? D'abord étonné de croiser la jolie brune ici, il finit par conclure qu'après tout, elle est aussi sauvage que lui, et chasse, elle aussi. Elle tourne légèrement la tête, elle est si belle, même de profil. Etrangement, Aidan sent son coeur s'emballer, et rater un battement lorsqu'il croise le regard de la belle. Cependant, il garde une expression impassible, ignorant son esprit qui s'embrouille, sa vue qui se bloque sur cette perfection inaccessible, son estomac qui se tord, sa gorge qui se noue. Une semaine sans lui avoir adresser la parole. C'est long, trop long. Elle lui manque, tellement. Alors, dans un élan de courage et guidé par son instinct, il s'avance de quelques pas et fait un demi-tour, le visage à quelques dizaines de centimètres de celui de la rebelle. Il plante son regard dans le sien, n'esquisse pas l'ombre d'un sourire. Ecoute Siobhan.. Il marque une courte pause, baissant légèrement la tête, choisissant avec soin ses mots. Il est rare qu'il l'appelle Siobhan, préférant Sio, ou Laura. Tu m'manques, j'aime pas quand tu fais la gueule. Déclare-t-il en dessinant un très léger sourire charmeur sur ses lèvres, redressant à nouveau le regard. Joueur et audacieux, peu lui importe la réaction de Siobhan, il sait très bien qu'il ne repartira pas sans l'avoir serrée à nouveau dans ses bras, sa tête posée contre son torse. Il n'attend que cela, en réalité.


Dernière édition par Aidan Greyson le Dim 23 Fév - 8:57, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: FREEDOM. (siodan)   FREEDOM. (siodan) EmptySam 22 Fév - 18:25

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Courir, courir pour survivre. Courir parce qu'elle perd patience, parce qu'elle cherchait un peu d'espoir. Courir pour trouver sa liberté, pour faire taire cette douleur sourde, pour faire taire le cri de son palpitant. Elle avait juste à courir, courir jusqu'à ce qu'elle n'en puisse plus, jusqu'à ce que son corps refuse tout mouvement. Elle n'avait qu'à courir, mais même cela, aujourd'hui, elle ne le voulait plus. Elle voulait simplement se jeter dans un ruisseau et laisser le courant la mener plus loin, jusqu'à ce que son corps ne serve de nourriture pour je ne sais quelle horrible bête. Mais c'est la dure réalité qui revenait, comme un message d'erreur. Un message qui revenait continuellement et qui lui disait sèchement que sa famille compte sur elle. Une réalité trop douloureuse. Ses pieds n'en purent plus. Alors, ils stoppèrent tout mouvement et Siobhan se retrouva devant le petit lac rempli d'eau limpide, à genoux, en train de fixer intensément le ciel noir. Peut-être aurait-elle dû rester chez elle, et tenter de dormir au chaud. Mais elle n'y arrivait plus. Les cauchemars, et Moïra incapable de dormir venaient de la dissuader de regretter son choix. Elle avait la triste impression de posséder des vêtements collants, de suer plus que de raisonnable, et surtout, de trembler. Elle ne savait pas bien pourquoi elle n'aimait pas cette sensation. Son estomac noué et ses idées tourmentées ne l'avaient jamais enchanté, mais les tremblements la clouaient vite sur place. Et cette peur bleue de la peur elle-même ne datait pas d'hier. C'était ancré en elle, comme la moisson ou sa sœur était partie. Il y a des choses qui ne nous quittent jamais vraiment.

Son tee-shirt tomba au sol, suivit de son pantalon brun, quand elle-même entrait rigoureusement dans l'eau froide. Si elle rentrait dans cet état-là, elle risquait bien plus qu'un simple remontage de bretelles, et elle le savait. L'effet de l'eau sur sa peau la calma immédiatement. Il faut dire qu'il ne faisait pas terriblement chaud non plus, mais ce n'est pas quelques degrés qui feraient d'elle une proie facile. Après être restée quelques instants sur place pour s'habituer à la température, son corps entier se logea dans l'eau, ses yeux écarquillés admirant un spectacle inattendu. La beauté des eaux n'auraient donc jamais fini de la fasciner. Mais Siobhan semblait avoir oublié un détail : elle ne respirait pas sous l'eau, et était elle-même en train de s'étouffer. C'est avec un peu de mal qu'elle remonta à la surface, recrachant toute l'eau qu'elle put, tremblante de froid. Ce n'était décidément pas son jour. Sans trop savoir comment rentrer avec le noir de la nuit, Laura se rhabilla, se glissa sous un arbre, à l'abris des malheurs et des cauchemars, et fixa la lune jusqu'à ce que le sommeil ne se décider à montrer le bout de son nez. Quand Siobhan ferma définitivement les yeux, l'aube se levait. Sa mère ne lui pardonnerait jamais une nuit complète, mais si la journée suivait, ce serait bien pire. Et Laura n'était pas prête à entendre sa figure maternelle lui répéter que ce qu'elle faisait était mal, que ce qu'elle vendait ne lui rapportait rien. Laura ne comprenait plus sa mère, de toute façon. Celle-ci l'enguirlandait pour des choses qu'elle aurait dû approuver. Sa fille se battait pour une chose qu'elle voyait comme essentiel : la liberté. Siobhan vendait bien moins cher ce qu'elle avait à la Plaque, et était sûre que c'était d'honnêtes gens pauvres qui les récupéreraient.  Elle ne comprenait donc pas pourquoi sa mère, fille de pauvres mineurs, désiraient tellement éloigner sa fille d'une tâche cruciale.

Se relever fut plutôt simple. Déduire ou elle était le fut aussi, mais savoir quel chemin emprunter fut une rude épreuve. Ses pieds commencèrent à marcher d'eux-mêmes, car Laura n'avait aucune idée du chemin à emprunter. Quand elle s'était mise à courir, la veille au soir, il avait fait bien trop sombre pour trouver des repères dans le paysage. Elle était donc en cavale, sans doute la seule fuyarde priant pour retrouver son district. Siobhan, durant le chemin, tenta de se rappeler de pourquoi elle avait quitté si vite le district. Elle avait assommé Darius, sans le faire trop exprès, et celui-ci s'était mis en tête de le lui faire payer. Or, des coups de fouet au petit matin n'était pas ce qu'elle aimait le plus, et encore moins devant les gens qu'elle aimait. Car malgré sa fâcheuse habitude à apparaître comme froide et autoritaire, Siobhan ne supportait pas de se montrer faible face à ceux pour qui elle se battait continuellement. Laura ? Siobhan était perdue dans ses pensées quand une voix la sortit de ses rêveries. Elle connaissait cette voix mieux que personne, elle aurait d'ailleurs aimé l'entendre hier soir, quand elle tentait de trouver le sommeil. Ses bras réconfortants n'auraient pas été de refus et ... Laura se gifla mentalement. Elle était censée être fâchée, et voilà qu'elle s’imaginait aux creux de ses bras. En entendant son deuxième prénom, la jeune fille se tourna face à Lui, mais n'esquissa aucun sourire amusé. Elle était bien trop mal, pleine de courbature, mal coiffée et de mauvaise humeur pour tenter de se rabibocher avec Lui. Greyson.Siobhan ne le nommait jamais ainsi, mais elle n'avait pas réfléchi, et avait tenté l'approche la plus froide et impassible possible. Or, la suite de son discours empêcha toute rébellion possible. Tu m'manques, j'aime pas quand tu fais la gueule. Laura n'avait plus aucune volonté. Tout celle-ci venait de tomber au sol, et Aidan l'avait bien heureusement écrasé, piétiné, déchiré jusqu'à ce qu'elle n'existe plus. Laura ne put se résoudre à rester éloigner, et son sourire finit de la convaincre. Viens-là. Son murmure dut lui parvenir, car le jeune homme approchait vers la jeune brune, qui entourait déjà ses bras autour de lui. Elle avait l’impression d'avoir passé mille ans loin de tout, et bien dix milles stupides années loin de lui. Vu la soirée chaotique qu'elle venait de passer, elle méritait bien un peu de réconfort. Enfin, c'était ce qu'elle essayait de se dire, mais il n'était pas simple de s'auto-convaincre. Elle le vit retirer une feuille de ses cheveux, et Siobhan esquissa un léger sourire amusé.
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MessageSujet: Re: FREEDOM. (siodan)   FREEDOM. (siodan) EmptySam 22 Fév - 19:59


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Aidan frémit lorsque Siobhan se retourne, l'appelant par son nom de famille. Il n'a pas l’habitude, et n'aime pas du tout cette appellation, mais n'esquisse pas la moindre grimace, tente de l’attendrir avec ses paroles. Il ne veut pas la perdre, il tient trop à elle pour la laisser partir. Jamais il ne s'est posé la question au sujet de ce qu'il ressent réellement envers Laura. Trop de rebondissements, une relation trop tumultueuse pour avoir le temps de se poser des questions. D'un an sa cadette, il l'a toujours énormément apprécié, et plus encore. Aidan se souvient encore de leur rencontre, il y a quelques années de cela, à la Plaque. La jeune fille tentait de négocier le prix d'un fromage de chèvre, il passait dans les alentours, venant de vendre sa belle prise de l'après-midi contre son repas du soir. Comme tous les jours. Sauf que cette journée-là l'a réellement marqué. Ils se sont abordés et rapidement, se trouvant de nombreux points communs, ils ont été amenés à plus se fréquenter, s'inviter les soirs, passer de longs moments ensemble, qui resteront tous encrés dans l'esprit du jeune homme. Il aime la compagnie de la belle brune, sa fraicheur, sa chaleur, sa détermination, ses idées, son ambition, sa rage, sa gentillesse, son humour. Il a beau lui chercher des défauts, plus il la regarde, plus l'idée d'une perfection absolue se confirme dans son esprit. Et plus il s'enfonce, dans les profondeurs diables que sont celles de l'amour. Il croise son regard, prend la parole, lui annonce qu'il n'aime pas lorsqu'ils sont dans ce genre de situation. Loin, l'un de l'autre. Et son expression se radoucie, elle semble fatiguée, il ne l'a même pas remarqué, et il s'en veut. Il s'en veut parce qu'il pense que c'est sa faute, qu'il n'aurait pas dû, qu'il n'a pas bien fait. Et de toute façon, il ferait tout, pour la belle. Sa belle. Viens-là. Le murmure parvient à son oreille, un léger sourire tendre se dessine au coin de ses lèvres et ses yeux croisent celui de Siobhan. Elle n'a pas passé une très bonne journée, il peut le lire dans son regard, comme dans un livre ouvert. Il ne se laisse pas prier, et en une fraction de seconde, il se retrouve près d'elle, et elle se réfugie dans ses bras, sa tête contre son épaule. Comme c'est bon, de la retrouver. Les mains autour de sa taille, Aidan enfouit sa tête dans la chevelure de la jeune femme, profite de cet instant de retrouvailles. Il fronce les sourcils en trouvant une feuille dans ses cheveux, et la retire d'un geste léger. Où est-elle allée, avant qu'il la trouve en haut de cette colline ? Alors, il se rend petit à petit compte que les signes ne trompent pas ; les cernes sous ses yeux, le teint pâle, la peau froide, glacée même, les cheveux sales, la fatigue apparente. Il lui est arrivée quelque chose. Il se redresse, le visage à quelques centimètres de celui de Laura, son regard dans le sien. Il apporte les mains aux visage de la brune, passe délicatement ses pouces sous ses yeux, où ses traits sont marqués par la fatigue, et incline légèrement la tête. Tu es froide. Et fatiguée. Que c'est-il passé ? Un sourire, un regard, un ton inquiet, l'état de Siobhan a une réelle influence sur celui d'Aidan.


Dernière édition par Aidan Greyson le Dim 23 Fév - 8:58, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: FREEDOM. (siodan)   FREEDOM. (siodan) EmptySam 22 Fév - 21:09

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Elle se demanda alors si elle rêvait. Elle n'avait pas bien dormi, et n'avait pas mangé. Elle qui mettait un point d'honneur à être toujours plus habillée que les autres se retrouvait en piteux état, et ses sens étaient réellement affectés avec cette dure nuit qu'elle avait passé allongé à même le sol. Elle ne se sentait même plus capable de discerner la réalité du rêve, et tout cela semblait bien loin. La Siobhan qu'elle connaissait n'aurait pas cédé et aurait vivement repoussé son étreinte. Étreinte qu'elle s'était surprise à proposer. Mais elle se sentait si bien au creux de ses bras, que tenter d'en sortir était devenu impossible. Enfin, avant que lui même ne brise leur lien. Il n'est pas bien loin d'elle, mais semble accaparée par une idée. Tu es froide. Et fatiguée. Que c'est-il passé ? Siobhan, qui était semble-t-il calme, redevenait rouge. Pourquoi fallait-il toujours qu'elle explique ses moindres faits et gestes ? Laura soupira et fixa le jeune homme, sans même tenter de baisser les yeux au sol. Ce n'est rien. Elle repensa alors au nombre de fois ou elle avait tenté de dire ce n'est rien. Sa mère y avait cru, trop aveuglée par son propre chagrin quant au départ de sa fille. Sa sœur y avait cru, quand elle était rentrée des jeux. Sa propre famille n'était pas capable de démêler le vrai du faux. Siobhan doutait quand même d'Aidan, mais elle se ravisa. Si quelqu'un pouvait s'arranger pour que ce ne soit rien, c'était bien lui. C'est Darius. J'étais partie lui vendre ce qu'il m'avait demandé.. elle haussa les épaules. Elle faisait souvent affaire avec le gros monsieur, car il payait vraiment bien, et elle redonnait cette même argent à la Plaque, qui s'occupait d'offrir quelques prises, l'argent déjà en caisse. Siobhan vivait dans le luxe, depuis le retour de sa soeur. Elle n'avait jamais oublié que la Plaque avait été là pour elle quand sa mère pleurait sa fille. Abandonner cet endroit, c'était abandonner une part d'elle. Et la Plaque lui avait apporté nombre de choses : Elle y avait, par exemple, rencontré Aidan. Mais je ne sais pas quel miracle, je l'ai frappé au visage avec une poêle. Il était soûl, et en colère. Il voulait tester son nouveau fouet tout droit sortit du Capitole. commença-t-elle à dire, en marchant toujours plus loin du district, vers le lac plus exactement. Siobhan voulait lui montrer. A défaut de pouvoir le faire avec sa sœur, ou sa famille. Un léger sourire amusé vers le garçon en pensant à la poêle qu'on lui avait mis en main apparut sur les lèvres de la jeune fille avant qu'elle ne regarde devant elle. J'ai couru. Il faisait nuit noir, et je ne savais pas ou me cacher, je suis donc sortie du district. Elle haussa les épaules et passa sous des feuillages, avant de passer une main dans ses cheveux bruns. Je me suis retrouvée perdue ici. Je me suis baignée pour être propre quand je rentrerais, mais je ne savais plus comment faire, alors j'ai dormi. A mon réveil, je ne connaissais plus le chemin à prendre, alors j'ai marché, et tu m'as trouvé. Siobhan passa encore quelques arbres avant de tomber devant le lac, qui était encore plus beau à la lumière du soleil. Elle y glissa sa main, avant d'en déduire que l'eau n'était pas trop froide, elle pourrait donc, avant de quitter ce lieu, se laver au moins les cheveux. Siobhan se retourna vers Aidan avant de croiser ses bras sur sa poitrine.
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MessageSujet: Re: FREEDOM. (siodan)   FREEDOM. (siodan) EmptyDim 23 Fév - 9:29


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Siobhan soupire en plantant son regard dans celui d'Aidan. Il incline la tête, inquiet. Il est fatigué de sa journée à la mine, fatigué de cette dure heure de chasse, mais il veut l'écouter, à nouveau, la retrouver, lui parler. Elle lui manque et il voudrait la serrer dans ses bras, éternellement. C'est un sentiment étrange, qu'il ne se connaissait pas. Fallait-il attendre une telle dispute pour qu'enfin il s'en rende compte ? Presque effrayé par la puissance et la rapidité des battements de son cœur, il garde une expression de marbre et un sourire tendre sur son visage. Ce n'est rien. Comme toujours. Il secoue légèrement la tête, ne croyant pas la jeune brune une seule seconde. Pourquoi ne veut-elle pas lui raconter ? Pourquoi garde-t-elle tous ses démons au fond d'elle ? Elle a tant de choses à cacher, tant de choses enfouies dans son esprit, dans son cœur, dans son âme, il en est persuadé. Il veut l'aider. Plus que n'importe qui. Dis-moi. On ne peut déceler aucune trace d'autorité ou de frustration dans sa voix douce et chaleureuse. Et elle abandonne sa carapace. Enfin. Elle prend la parole, lui raconte toute sa journée de la veille, sa nuit. Daruis, la poêle, le nouveau fouet. Perdue, cachée, seule. La nuit, le lac, le chemin. Aidan l'écoute attentivement, toujours aussi près d'elle, réagissant à ses paroles par de simples froncements de sourcils, ne la coupant pas. Ce qu'elle raconte l'importe vraiment, il a envie de savoir ce qui l'a rendu dans un pareil état, pourquoi ses joues sont si froides, pourquoi elle a quitté le district si précipitamment. Et maintenant, il comprend. Depuis le retour de sa sœur des Jeux, Siobhan vit bien évidement au village des vainqueurs, dans le luxe, ou du moins ce qu'on appelle ainsi dans le district douze, avec le reste de sa famille. Aidan a déjà entendu des gens la critiquer, ou plutôt, la jalouser, pour cela. Il les a remis à leur place à chaque fois. Il comprend Siobhan mieux que quiconque ; elle tente de paraitre heureuse et forte auprès de Moïra, auprès de sa mère, alors qu'en réalité, des diables enragés viennent l'assaillir, chaque jour, chaque nuit. Et elle s'enfuit, se cache dans la forêt, pour ne pas se montrer perdue, fatiguée, désœuvrée. C'est ce qu'il fait, chaque jour, lorsqu'il part chasser, lorsqu'il a besoin de s'isoler tard le soir où lorsqu'il se rend à la Plaque, pour vendre son gibier, et trouver alors des gens qui sont dans la même situation que lui. Idéologiquement parlant. Ceux qui n'en peuvent plus, ceux qui veulent un nouveau monde, un jour meilleur. Ceux qui veulent la chute du Capitol, une égalité entre tous. Ceux qui ont la rage, le désespoir, l'espoir. Laura s'éloigne, zigzague entre quelques arbres, et Aidan suit sa silhouette, ils arrivent près d'un lac, à quelques pas. Elle se penche, plonge sa main dans l'eau et Aidan la regarde, à quelques mètres, avec un sourire triste dessiné sur ses lèvres. Il est déjà venu ici, accompagné de son frère, trois ans auparavant, avant que ce dernier soit envoyé aux Jeux. Le jour de ses dix-sept ans. Il n'est pas revenu depuis. Il entend le rire de Peter, ses vannes pourries, ses propos décalés qui faisaient tant rire son grand frère. Il lui manque, tellement, terriblement. Assassiné par un tribut de carrière, il l'a vu mourir, à la télévision, la gorge tranchée par une épée. Une vision d'horreur qui restera gravée à tout jamais dans l'esprit du garçon. Il s'approche, s'accroupit auprès de Siobhan. La dernière fois que je suis venue ici, c'était avec.. Peter. Sa gorge se noue lorsqu'il prononce le nom de son défunt frère, on décèle une douleur apparente, un cruel manque. C'est étrange, d'être ici. Avec Siobhan. Il tente de se souvenir des moments passés en ces lieux. L'eau est toujours aussi tiède, le soleil se reflète toujours de la même manière sur la chlorophylle abondante des arbres et feuillages, donnant un côté très féérique aux alentours du lac. L'hiver, il est gelé, et Aidan se souvient même d'une année où cette étendue d'eau a fait office de patinoire. Ils étaient si jeunes.. Adolescents inconscients, fourbes et irresponsables, l'un n'avait que dix-sept ans, l'autre quatorze. Tous deux susceptibles d'être moissonnés. Pas inquiets le moins du monde. Et pourtant. Tu sais ce que c'est de voir un proche être envoyé dans leurs putains de Jeux. J'ai pas eu le temps d'avoir mal. Faut prendre ses responsabilités, nourrir la famille sans aucun soutien, continuer de prier pour qu'il rentre vivant, alors qu'on n'a plus aucun espoir au fond, mais qu'on n'ose pas l'dire. Le ton est monotone, il n'accuse personne, ne dénonce rien. Les yeux dans le vides. Un équilibre instable. Il s'assoit dans le parterre de feuilles humides. Il parle pour rien dire. Pour évacuer. Pour se confier. Pour faire vivre l'image de son frère dans sa mémoire. T'étais pas encore là pour moi, à l'époque. Ajoute sans détourner le regard, ni observer la réaction de Siobhan. Il est clair que la jeune femme a une importante considérable dans sa vie, et même s'ils passent les trois quarts du temps à se disputer, le dernier quart est un réel soutien pour le garçon qui en a besoin, même s'il ne l'avoue pas. C'est dur de parler de soi, de sa famille, de son passé. Il n'aime pas. Avouer ses faiblesses, c'est se rendre plus fort, d'après ce qu'on dit. Aidan n'est pas réellement de cet avis. Il soupire, attrape un caillou et le jette dans le lac. Cinq ricochets. Peter en faisait six.
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MessageSujet: Re: FREEDOM. (siodan)   FREEDOM. (siodan) EmptyDim 23 Fév - 11:19

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Elle n'avait même pas vu cet air fatigué sur son visage. Il avait travaillé à la mine. Laura n'y était jamais allée, mais elle savait la dureté de ce travail, quand son propre grand-père y était mort. Laura, elle, travaillait comme guérisseuse, elle le faisait souvent gratuitement pour les gens de la Veine. Elle n'avait pas besoin d'argent. Mais Siobhan continuait de penser qu'aujourd'hui, comme toujours, Redpath ne pensait qu'à elle. Il pencha la tête d'un air inquiet. Elle doutait de sa propre histoire, peu intéressante, si ce n'est le fait qu'une fois rentrée, elle aurait sans nul doute droit à ce qu'elle avait fui. Parce que Siobhan fuyait, depuis toujours. Dès qu'un problème semblait tout aussi insurmontable, elle abandonnait. Elle était lâche et ne s'en rendait compte que maintenant. Lors de la moisson, elle aurait pu retenir sa sœur, l'empêcher de grimper quitte à mourir pour une cause qu'elle croyait juste. Mais elle avait laissé, son esprit lui avait empêché de voir le reste, de voir la multitude de visage qui ne comprenaient pas. Car personne n'avait jamais compris pourquoi la douce petite princesse n'avait pas laissé Laura partir. Si une des deux auraient dû survivre, ce n'était aucunement Moïra. Et une fois toutes ses croyances effondrées, le retour de sa sœur au district, le retour de la personne qui n'avait tué aucun être mais qui avait survécu, que vous reste-t-il ? Vous n'êtes plus sûrs de vous, vous n'y arrivez plus. Vous aviez misé sur ça, vous pensiez dur comme fer que vous étions la plus forte, et voilà que celle qui ne pouvait vous détrôner venait de devenir une idole, une star, une gagnante. Laura n'avait jamais accepté. Elle n'avait jamais réussi à s'en contenter. Tout ce que sa sœur avait, Laura l'aurait. Et elle s'était mise dans de beaux draps pour ça. Dis-moi. Il avait compris le mensonge, le plan. Laura s'était toujours contentée d'un ce n'est rien, et elle n'avait jamais su raconter les histoires. Sa sœur avait un vrai don pour ça, mais Laura, elle, en était incapable. Et malheureusement, il y a des choses qui ne se volent pas. Aidan avait parlé tout doucement, sans tenter un ordre sec ou une approche spéciale. Il lui avait juste demandé, et elle n'avait pu le lui refuser. Aidan n'était pas quelqu'un à qui on pouvait refuser quelque chose. Il avait ce sourire, ce petit sourire qui la faisait vite revenir sur ses jugements. Elle se souvenait alors de River, quand elle-même racontait son récit. Siobhan était allée toquer à sa porte, mais n'avait trouvé que ses deux sœurs, et la plus grande semblait inquiète. Rose ne l'était jamais et avait même réussi de trouver du bon dans une mort peu honorable. Cette gamine valait tout l'or du monde. Laura avait discuter avec Septi, ainsi la surnommait-on à l'époque, car son chiffre préféré était le sept, et dans les jeux du district, elle était bien une des meilleures, gagnant toujours avec son fabuleux sept. Celle-ci lui avait dit que River était parti là-bas, sans que Siobhan ne comprenne trop. C'est après, quand ses pieds la conduisirent vers la Plaque qu'elle sut, il était parti chasser. Alors, Laura était partie à la Plaque pour demander si il était déjà rentrer et donner ses proies avant d'acheter un peu de viande pour Moïra. Or, impossible de marchander, au début. Mais ce serait mal connaître la jeune Redpath si vous pensiez que celle-ci partirait sans sa viande. Quand celle-ci fut achetée, Siobhan se retourna et pensait aller dans la forêt retrouver son meilleur ami. Enfin ... Laura rencontra alors Aidan. Elle en oublia complètement River. Comme elle venait d'oublier complètement le garçon. Laura secoua la tête et fixa le lac en souriant. Ce lieu était tellement beau. Mais Aidan ne semblait pas de cet avis. La dernière fois que je suis venue ici, c'était avec.. Peter. Laura n'avait connu Peter que de nom, et de tête peut-être. Mais voir un garçon du district douze mourir, cela avait touché tout le monde. Siobhan glissa sa main vers celle d'Aidan, et elle-même se rapprocha du garçon. Elle n'aimait pas le voir comme ça. Elle détestait cette impression de ne rien pouvoir faire pour atténuer ses mots. Elle n'avait aucun contrôle sur ces choses. Alors, elle se contenta de le laisser parler, parce que cela le libérerait surement un peu. Elle l'espérait, tout du moins. Elle l'entendit parler des jeux de la faim, et sa propre gorge se noua. Elle ne voulait plus jamais entendre parler d'eux. Plus jamais. Mais elle devait écouter Aidan, elle devait l'entendre dire que ça fait mal de perdre ceux qu'on aime, l'entendre dire l'affreuse vérité qu'elle ne voulait plus écouter. Car même si sa sœur était revenue, elle n'était plus la même. River, lui, n'était jamais revenu. Et elle ne pouvait compter le nombre de personnes qu'elle avait connu partir aux jeux. Et aujourd'hui, elle continuait d'avoir peur. Rose, sa petite sœur de substitution, elle, venait à peine d'atteindre l'âge pour les jeux. Laura se croyait sauvée, mais cela ne s'arrêterait jamais. T'étais pas encore là pour moi, à l'époque. Laura eut un léger sourire, et ses joues furent légèrement saupoudrés de rouge. Elle serra un peu plus sa main, quand Aidan, de sa main valide, lança une pierre. Elle esquissa un sourire mais lui ne semblait pas s'en réjouir. Il fallait qu'elle trouve quelque chose pour lui changer les idées, n'importe quoi. Laura glissa ses doigts dans l'eau pour venir éclabousser le garçon, ce qu'elle fit avec brio. Un rire s'échappa de ses lèvres quand elle-même s'apprêtait à courir. Elle redoutait déjà sa vengeance. Siobhan était une grande joueuse, même si elle ne gagnait que rarement. Elle reste intimement convaincu que le chemin en valait la chandelle, et que le résultat n'importait pas. Elle trouvait cette idée particulièrement bonne.
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MessageSujet: Re: FREEDOM. (siodan)   FREEDOM. (siodan) EmptyDim 23 Fév - 13:20


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Nostalgique. Les yeux rivés sur les ondulations que provoquent le contact de la pierre plate avec l'eau claire. Le dos courbé, la tête légèrement inclinée vers le bas. Aidan ne s'est jamais senti aussi faible et mis à nu, sentimentalement. C'est la première fois qu'il se livre autant au sujet de son frère. On le sait très atteint par cette perte, c'est ce qu'on entend, ce qu'on dit. Mais on ne l'a jamais entendu prononcé son nom depuis. Aucune allusion, aucun objet souvenir, aucune attitude trompeuse. Peter n'est plus, et ne sera jamais plus. Aidan l'a bien compris. Et si son frère lui manque terriblement, il faut tourner la page. Faire preuve de force, ne pas totalement l'effacer des esprits. Continuer à le faire vivre, dans son cœur, l'honorer. Le venger. Oh, comme Aidan aimerait venger son frère. Faire souffrir son véritable assassin, son ennemi juré, qui n'est pas ce pauvre carrière, qui n'a fait que sauver sa peau, combattre pour survivre, croire en cette chance que lui offre le Capitol de rentrer chez lui, cet espoir. Le Capitol. Ensemble de criminels. Des salauds. C'est définitivement le premier mot qui vient à l'esprit d'Aidan. Et leurs Jeux, une pourriture. Ce sont des assassins, qui n'ont que la mort pour les divertir. La mort d'adolescents innocents. Ainsi que la mode, le strass, les paillettes. Ils cherchent tous la gloire, la popularité, la renommée. Les stylistes sont adulés pour leurs créations sur les futures victimes, les concepteurs félicités pour l'originalité de leurs meurtres. Ils n'ont pas la notion de vie, pas la notion de mort. Ne se rendent pas compte de l'importance que peut avoir un simple bout de pain dans la journée d'un habitant du district douze, le misérable. Ne savent pas la misère, la pauvreté, la faim, le froid. Ne connaissent pas les joies de la forêt, le sentiment de liberté, l'odeur de l'herbe fraiche, la chaleur d'une famille soudée. Et ils s'en fichent, après tout. Seuls le nouveau bracelet de la dernière vainqueur et la nouvelle couleur à la mode pour changer leur couleur de peau les importent. Ils sont pathétiques. Aidan sursaute presque, quittant ses lointaines pensées, lorsqu'il sent la main de Laura se glisser délicatement dans la siennes. Ses yeux se ferment inconsciemment. Une chaleur nouvelle l'importe, loin de toutes ces sombres pensées. Elle le transporte près d'elle, dans son univers vital, là où rares sont les personnes autorisées à entrer. Et il la découvre davantage encore, tout au long de son voyage. Comme c'est agréable. Un silence s'installe. A vrai dire, il ne gène nullement Aidan. Il pourrait rester des heures ainsi, assis à côté de Siobhan, à écouter le crépitement de l'eau et les cris des animaux sauvages. La main dans la sienne, au milieu de nulle part. Ils pourraient s'enfuir. Partir vivre ensemble dans la forêt, écrire leur histoire, à deux. Si seulement ils le pouvaient. Alors, la main de la jeune femme se dérobe, il rouvre les yeux. Il voit Laura approcher ses doigts de l'eau du lac, et il comprend son intention une fraction de seconde trop tard ; d'un geste vif, elle l'éclabousse et, le tee-shirt trempé, les bras légèrement arqués, il tourne lentement la tête, bouche bée, ne s'attendant pas à une telle réponse. Immobile, il la regarde, d'un air faussement indigné, les sourcils haussés. Un léger rire s'échappe de ses lèvres, rire qui le fait fondre une nouvelle fois, et rapidement, elle se lève et s'éloigne en courant, redoutant sûrement une proche vengeance du mineur. Sans hésiter une seule seconde, il se redresse à son tour, et la poursuit en riant. Tu ne t'en sortiras pas aussi facilement, Siobhan Laura Redpath ! Elle n'est qu'à une demi-douzaine de mètres devant lui, il est beaucoup plus rapide, et en quelques secondes, il sera à sa hauteur. Elle a réussi à lui faire oublier toutes ses sombres pensées. Et rien que pour ça, il lui est extrêmement reconnaissant. Il l'attrape enfin par le bras, stoppe sa course et malgré ses grands gestes, réussit à la porter sur son épaule, bloquant ses jambes. Riant d'avance de sa vengeance, il rebrousse chemin, et une fois devant le lac, se baissant légèrement, jette la jolie brune dans l'eau tiède. Entrainé par la main de cette dernière, agrippé à son avant-bras, il se retrouve à son tour complètement immergé sous l'eau, les vêtements collants et les cheveux complètement en désordre. Il remonte à la surface et, voyant Siobhan à quelques mètres de lui, explose de rire en la rejoignant. Il reprend soudain son sérieux, jette un regard mystérieux à son amie, et disparait une nouvelle fois sous l'eau, pour réapparaitre quelques secondes plus tard, renversant Laura. Souriant, il ne pense plus à rien, si ce n'est au doux visage de la belle. Elle est définitivement la seule à pouvoir exercer ce pouvoir envoutant sur lui.
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MessageSujet: Re: FREEDOM. (siodan)   FREEDOM. (siodan) EmptyDim 23 Fév - 14:28

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Laura n'aimait pas le voir ainsi. En fait, cela dépassait tout bonnement le fait d'aimer ou de ne pas aimer, elle ne supportait pas de le voir malheureux. Car une fois atteint par ses idées noires, il se retrouvait bien loin d'elle, et elle ne le voulait pas. Elle voulait qu'Aidan reste près d'elle, malgré les disputes. Car ils ne faisaient que ça. Seuls, ils s'entendaient merveilleusement bien, mais une fois entouré d'un peu de monde, Laura redevenait celle qu'elle était, avec cette carapace qui lui colle à la peau, et sa jalousie n'était jamais loin. Et Aidan s'énervait trop rapidement. Trop fort. Ils n'arrivaient pas à s'entendre. peut-être s’appréciaient-ils juste trop mal. Quand Siobhan vit qu'il semblait ailleurs, elle glissa sa main dans la sienne, et la serra plus qu'elle n'aurait dû le faire. Comme si elle s'accrochait à lui. Mais il s'en allait déjà vers un autre monde, l'emmenant avec lui. Ils étaient tellement bien, tous les deux. Ils ne devaient rien à personne, et se complétaient parfaitement. Ils auraient pu tout abandonner, tout laisser derrière eux. Ils auraient réussi. Mais c'est la réalité qui la frappa de plein fouet. Ils ne pouvaient pas. Laura se tourna vers le garçon, et lâcha sa main. Cela eut l'effet voulu, mais il semblait toujours aussi mal. Alors, elle décida de lui changer les idées. Sa main se glissa dans l'eau et l'éclaboussa. En voyant sa mine ahurie, elle ne put retenir ce petit rire moqueur avant qu'elle ne prenne ses jambes à son cou. Elle se mit à courir aussi rapidement qu'elle put. Même si elle battait facilement la plupart des gens, Aidan était trop rapide et la rattrapa trop facilement. Tu ne t'en sortiras pas aussi facilement, Siobhan Laura Redpath ! Alors qu'elle courrait en direction de je ne sais ou, la main masculine d'Aidan se posa sur son bras et l'empêcha de repartir en courant. Elle riposta, faisant de grands gestes, tentant même les menaces, mais rien n'y fait, il était plus fort, plus grand, plus rapide et plus déterminé que jamais à se venger. Alors, elle bascula contre son dos, sur son épaule, fixant le sol, les jambes maintenues par les bras d'Aidan. Lâche-moi. Je te laisse une dernière chance. Elle était totalement sérieuse, mais quand elle vit le lac, elle sut. Il allait la jeter dedans. Et c'est ce qu'il fit, mais Laura attrapa son bras, et se tint à sa main. Alors, quand Siobhan tomba dans l'eau, Aidan suivit joyeusement. Il éclata de rire et vint la rejoindre. Aidan fut sérieux un instant, et lui lança un regard qu'elle ne comprit que trop tard. Car il était déjà sous l'eau, Elle ne le vit pas arriver, et elle-même tomba dans les profondeurs de ce petit lac. Elle se sentait tellement mieux. Elle n'avait plus peur, plus mal, elle était libre de faire ce qu'elle voulait, et avec qui elle voulait. En remontant à la surface, la jeune fille recracha la tasse qu'elle venait d'avaler, avant de se mettre à rire. Elle s'approcha du bord et retira simplement sa veste trop lourde et mouillée à présent. Laura glissa ses mains sur ses cheveux qu'ele rabattit en arrière avant de revenir à la charge. Tu vas me le payer, tu le sais ça ? Laura lui lança un regard enjôleur et innocent avant de s'approcher. Mais plus la brune avançant, plus il reculait. Elle croisa les bras sur sa poitrine en levant les yeux au ciel. Il avait peur d'une fille. Aidan, viens me voir. Elle était tellement bien. Laura était dans une bulle, plongée dans un bonheur qu'elle ne connaissait pas. Il n'y avait qu'elle avec lui. Il n'y avait plus les insomnies, ni la crainte de la perte, la douleur aussi était loin. Il n'y avait qu'avec lui ou elle pouvait laisser tout ça, juste l'espace d'un instant. Car Aidan la comprenait. Et il ne la jugeait pas. Il aurait pu, après tout. Elle n'était pas la fille la plus pauvre de naissance, mais aujourd'hui, elle gagnait sans même travailler. Elle avait encore toute sa famille. Et elle mangeait à sa faim. Tous le monde ne voyait que ça. Mais Aidan ne s'en était pas contenté. Il avait cherché les détails qui avaient fini par achever la belle brune. Et il les avait trouvé. Il la connaissait bien, trop bien, et il savait quand elle mentait. Elle-même avait dû mal à savoir quand elle se mentait. Nombre de fois étaient celles ou elle s'assurait que tout allait bien, que cela ne faisait pas mal. Que ce qu'elle ressentait, cette douleur sourde qui crépitait dans son corps entier, n'était pas réel. Mais tout ceci avait toujours été là. Aidan le savait, Laura le découvrait. Et bientôt, elle en saurait tout autant sur lui. C'était important qu'elle sache. Elle voyait sa comme une technique d'approche et de chantage possible, mais c'était bien plus. Tout le monde savait que Siobhan et Aidan, c'était bien plus que ça.
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MessageSujet: Re: FREEDOM. (siodan)   FREEDOM. (siodan) EmptyDim 23 Fév - 19:46


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La joie et le bonheur l'envahissent, et pour la première fois depuis bien trop longtemps déjà, Aidan se sent vivant. Libre comme l'air, de faire ce qu'il veut, où il veut, quand il veut, avec qui il veut. En l’occurrence, avec Siobhan. Il voudrait la garder près d'elle, à tout jamais. La tenir par la main et s'enfuir, dans les bois, créer une vie, une histoire, à deux. Laisser leur trace, chasser, s'amuser, être libres, enfin. Ils violeraient le règlement, certes, mais Aidan ne veut pas penser aux règles. Et pour une fois, il ne veut penser à rien d'autre qu'au sourire de la belle, à son bonheur, à leur bonheur. Il ne veut pas se soucier de Maïwenn, de sa mère, de Rosa, de la mine, de la journée du lendemain, de Fleur, de son frère, il n'a pas envie de se prendre la tête et veut profiter de l'instant, tant qu'il en est encore temps, avant qu'il ne soit trop tard. Car un jour ou l'autre, il sera trop tard pour faire ce genre de choses. Ils finiront par les rattraper, quoi qu'ils fassent, jamais plus ils ne pourraient ressentir cette adrénaline et cette palpitation dans son cœur. Jamais plus cette flamme danserait aussi ardemment dans son âme, jamais plus il ne pourrait avoir un instant aussi pur en compagnie de Siobhan. Il redevient enfant, en sa compagnie, insouciant et inconscient, il sourie et vie sans se soucier du monde qui l'entour. Et au fond, ça lui plait. Comme il aimerait retrouver cette fraicheur d'antant, cette jeunesse bien trop vite quittée et oubliée. Contraint à grandir trop vite, il avait dû prendre des resbonsabilités accablantes qui pesaient lourds sur ses épaules. Sans lui, Maïwenn et sa mère seraient au fond du gouffre, sûrement dans la tombe à l'heure qu'il est. Et même s'il est fier de faire vivre sa fratrie, même minablement, même s'il aime ce sentiment de gratitude, même s'il sait qu'ainsi, il se rend utile, juste une fois, il aimerait ne plus avoir à penser à personne d'autre qu'à lui-même. Et à Siobhan, peut-être. Elle tombe dans le lac, et rie. Son rire l'envoute, le fait voyager, loin, dans un monde qu'ils construisent ensemble, petit à petit. Et plus les minutes passent, plus Aidan se sent transporté dans ce monde imaginaire qu'il affectionne tant, qu'il sait désormais sa deuxième maison. Un endroit chaleureux et rassurant, qui ne le trahira jamais, sans lois, sans injustices. Juste lui et elle. Personne d'autre. Tu vas me le payer, tu le sais ça ? La belle arrive en courant dans l'eau, après avoir jeté sa veste sur la rive, et d'un geste gracieux, balayé ses cheveux en arrière. Aidan, quant à lui, a gardé son tee-shirt et son pantalon, complètement trempés, qui lui collent aux muscles, mais il s'en fiche. Rien ne peut perturber cet instant parfait. Il recule jusqu'à avoir de l'eau jusqu'en haut du torse, ne quitte pas la belle du regard, alors qu'elle s'avance vers lui d'une démarche féline, un regard de défi rivé sur lui. Comme j'ai peur. Se moque-t-il ironiquement, un sourire amusé dessiné sur ses lèvres. Aidan, viens me voir. Il hausse un sourcil, se redresse et s'avance de quelques pas. Évidement qu'il n'a pas peur d'elle, mais plutôt qu'il l'incitait à venir le rejoindre dans les endroits les plus profonds du lac. Il disparait à nouveau sous l'eau, plus longtemps, cette fois-ci. Trop longtemps. Siobhan doit être inquiète de ne pas revoir son ami à la surface, il le fait presque exprès. Et, dans un dernier souffle, il prend une impulsion au sol, immerge derrière la jeune brune, l'attrapant par la taille. Ils ont de l'eau jusqu'aux cuisses. Mais je suis là. Murmure-t-il à son oreille, doucement. Il la serre un peu plus, quelques secondes, avant de la lâcher et de s'écarter de quelques pas, faisant volte-face. Il s'assoit sur la rive, retire son tee-shirt sale et trempé, le jette à côté de la veste de Siobhan. Il redresse le regard vers son amie, lui adresse un sourire radieux. Les oiseaux chantent, le soleil se couche doucement, l'instant est magique. Une idée lui vient à l'esprit. Il se souvient vaguement de chansons que lui a appris son père, lorsqu'il était petit. Avec Peter et Maïwenn, ils s'amusaient à les répéter à tue-tête lorsqu'ils venaient au bois, car c'était bien les seules refrains qu'ils arrivaient à mémoriser par cœur. L'école, ça n'a jamais été pour les enfants Greyson. L'un hyperactif, l'autre dyslexique, le troisième autiste, même si Maïwenn n'est pas un cas extrême, aucun n'a déjà été premier de la classe ou même bon élève, tout court. Ils préféraient les virées dans la forêt, les parties de cache-caches interdites entre les arbres, les baignades dans ce même lac, les cabanes à construire. Unis comme trois doigts de la main. Et on les a brisés, anéantis, séparés. Peut-être représentaient-ils une menace, après tout, peut-être avait-on appris leurs actes illégaux. Aidan n'en a que faire. Ils lui ont pris son frère. Mais, absolument pas d'humeur à être nostalgique, ce qu'il était pourtant quelques instants auparavant, il tente de se souvenir de ces paroles et de cette mélodie facile à retenir. Je me souviens d'une chanson, que m'a appris mon père, quand j'avais huit ans.. Le cri de l'oiseau, quelque chose comme ça. On m'avait prévenu de ne pas chanter ça devant les pacificateurs.. Tu connais ? Demande-t-il en relevant le regard vers Siobhan. Les rayons du coucher-de-soleil se reflètent sur sa chevelure sombre, créant des reflets cuivrés. Il sourie, commence à chanter les paroles dont il se souvient. Ca parle d'amour, de joie, de liberté. Des mots qu'il n'oserait pas prononcer devant les représentants du Capitol. Quoi que, par simple provocation, il les crierait sur tous les toits. Il s'arrête à la fin du premier refrain, ne se souvenant plus des paroles du deuxième couplet. J'sais pas pourquoi, mais quand je chante cette chanson, je pense à toi. Déclare-t-il en posant son regard sur le ciel orangé, admirant la beauté du couchant.
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MessageSujet: Re: FREEDOM. (siodan)   FREEDOM. (siodan) EmptyLun 24 Fév - 13:12

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Elle n'avait jamais connu cette impression de voler totalement. Elle avait l'impression de planer, plus rien n'avait d'importance. Ses problèmes, ses plans foireux, tout était loin. Il n'y avait plus qu'elle, et lui, perdus dans un monde qu'elle ne connaissait pas. Elle se souvenait de cette vague sensation de ne plus toucher terre. Elle l'avait ressenti quand River lui avait fait manger une feuille spéciale. Il l'avait volé à Darius, justement. Trop soûl pour se rendre compte que le plaisantin lui faisait les poches, sans doute. Il lui avait donné cette feuille, elle l'avait glissé dans sa bouche, et tout ce qui suivait n'était que rêves voluptueux. Elle ne connaissait plus rien du monde extérieur, et se rendait compte de la magnificence d'un monde qu'elle pensait réel. Le retour au district fut dur. Elle avait volé parmi les anges, elle avait été drogué jusqu'au bout, et revenir avait été un sacré effort. Elle savait que quitter Aidan, quitter ce lac, cela reviendrait au même. Et cette idée ne l'enchantait pas. Peut-être devrait-elle accrocher le garçon à un arbre pour qu'il ne parte pas. Mais pour l'instant, personne ne serait capable de les séparer. Siobhan tomba dans l'eau, et éclata de rire. Elle fixa le garçon avec un air de défi, et lui annonça de vive voix qu'il allait lui payer. Elle ne savait pas encore quand, mais elle se vengerait. Laura posa sa veste pour pouvoir bouger plus librement. Elle glissa ses mains dans sa chevelure, parce qu'elle ne voyait plus rien. Comme j'ai peur. Siobhan esquissa un sourire amusé. Puis fronça les sourcils avant de lui demander de venir. Il haussa un sourcil, et disparut dans l'eau. Siobhan se souvint des Hunger Games qui avaient eu lieu tout autour d'un immense lac. Elle avait pu les voir se noyer, agoniser, ne jamais savoir remonter. Alors, quand elle vit qu'Aidan ne remontait pas, Siobhan déglutit et commença à le chercher. Elle s'apprêtait à l'appeler quand des mains se refermèrent sur sa taille. Un frisson la parcourut toute entière, un sentiment qu'elle ne connaissait pas germa, prenant de plus en plus de place dans son corps, lui retournant presque l'estomac.  Aidan... Elle soupirait plus de soulagement qu'elle ne murmurait son prénom. Siobhan n'opposa aucune résistance à son étreinte, et aurait préféré qu'il ne la lâche pas. Mais je suis là. avait-il murmuré à son oreille avant de s'éloigner. Laura ne manqua rien de son cheminement vers la rive. Elle le regarda aussi retirer son tee-shirt du coin de l’œil. Quand il redressa le regard vers elle et lui adresse ce fameux sourire qui la faisait fondre, elle baissa les yeux et vint le rejoindre. Laura s'allongea à même le sol, à côté d'Aidan. Elle glissa ses doigts sur son tee-shirt trop collant à son goût, et soupira en voyant qu'il n'y avait rien à faire. Laura se contenta de se redresser et de croiser ses bras sur sa poitrine. Je me souviens d'une chanson, que m'a appris mon père, quand j'avais huit ans.. Le cri de l'oiseau, quelque chose comme ça. On m'avait prévenu de ne pas chanter ça devant les pacificateurs.. Tu connais ? Laura sembla réfléchir un instant, avant de secouer la tête négativement. Sa mère ne lui avait appris que l'arbre du pendu, et même celle-là, elle en avait oublié les paroles. Sa mère aimait le Capitole, ou le craignait, quoi qu'il en soit, elle n'était pas portée vers les rebelles et ne le serait jamais. Elle avait toujours refusé que son sang, sa chair, sa petite princesse y aille, et Moïra, après les jeux, n'avait pourtant nourri aucun besoin de vengeance. Siobhan avait encore désobéi, et avait décidé de venger sa sœur. Non, je ne la connais pas. Laura haussa les épaules et l'écouta chanter le premier couplet en souriant. La chanson était jolie, enfantine, douce, et rendait l'instant un peu plus magique. J'sais pas pourquoi, mais quand je chante cette chanson, je pense à toi. Laura esquissa un sourire amusé, comme elle le faisait souvent, et se tourna vers lui, en penchant la tête. Laura se releva et fixa Aidan avec un air de défi sur le visage. Serait-ce une déclaration, joli cœur ? Laura sembla amusée. La jeune fille se leva, et s'approcha d'un petit buisson qu'elle fixait depuis tout à l'heure. Elle cueillit les fruits que cachait ce petit arbre, et revint vers son ami, partageant sa cueillette avec lui. Ne t'inquiète pas, je ne vais pas t'empoissonner. Laura se mit à sourire avant d'engloutir deux petites baies d'un coup, tout en fixant l'horizon. Elle n'avait jamais eu de moment de pure insouciance. Elle n'y arrivait pas. Les cernes de fatigues, les pleurs, les lamentations constantes la ramenaient à la triste réalité. Elle était l'aînée, ou du moins grâce à son caractère sévère, parfois cruel, et sa perspicacité, elle pouvait jouer ce rôle à la perfection. Mais Siobhan n'était pas la plus généreuse, et donner à sa sœur, aux gens, était un véritable effort. Mais tout semblait bien loin. Bien loin d'elle, bien loin de ce petit coin de paradis, bien loin de cet homme. Tu sais, je suis ... désolée. Pour la dernière fois. Elle s'excusait pour sa crise de jalousie qui venait de nul part, en fin de compte. Aidan ne lui appartenait pas, et ne lui appartiendrait sans doute jamais. Elle n'avait pas à poser ce titre de propriété sur son être. Il faisait ce qu'il voulait de lui, de son corps et de son esprit. Elle n'avait pas à lui dicter sa conduite, et ses rencontres. Mais quand elle l'avait vu avec cette fille ... Ce n'était pas une simple jalousie qui touchait tout le monde, non. Cela ressemblait plus à de la rage pure. Un dragon qui refuse que l'on touche à son trésor. C'était stupide et puérile. Tu fais ce que tu veux, et avec qui tu veux. Laura haussa les épaules avant de jeter lâchement un cailloux dans l'eau, sans même oser affronter le regard du garçon. Elle ne s'excusait que rarement. Mais l'instant s'y prêtait, après tout. Et personne ne pourrait répéter que Siobhan Redpath venait de s'excuser. C'est du moins ce qu'elle aimait se faire croire.
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