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 my head is an animal. (khalyse)

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Joe Sewell
Joe Sewell

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MessageSujet: my head is an animal. (khalyse)   my head is an animal. (khalyse) EmptySam 22 Fév - 23:56


selyse & khalan
my head is an animal


Elle plongea ses mains dans l'eau glacée. Assise au bord de l'eau, Selyse nettoie ses mains dont la peau est écorchée à force de travailler. Comme tous les jours, un quotidien lassant et monotone. Elle jeta un œil sur la montre et le briquet volés. Elle pourrait les échanger à la Plaque, avec un peu de chance. Elle ramassa la bassine de linge qu'elle avait lavé dans la journée en râlant. Faire la lessive des riches oisifs du district, un métier abject et humiliant qui ne lui permettait même pas de gagner suffisamment d'argent pour se nourrir. Selyse déposa le linge dans l'entrée en se plaignant. De toute manière, ils avaient besoin d'elle, aussi désagréable soit elle. La femme quitta l'entrée un instant, pour aller chercher un peu d'argent. Selyse glissa d'un mouvement le paquet de cigarette posé sur la petite table dans la poche. Elle en déposa un vide à la place, l'oreille tendu à l'affut du retour de sa cliente. On l'avait déjà prise à voler. Les Pacificateurs ne lui avaient pas fait de cadeau. La femme déposa les pauvres piécettes dans la main de la brune, qui retient une remarque acerbe sur son pauvre salaire. Selyse méprisait cette femme autant que la femme méprisait Selyse. La brune quitta la maison en proférant insultes et allégations entre ses dents. Elle détestait son travail autant que sa vie au douze.
Elle parvint à échanger la montre contre quelques denrées comestibles, de quoi ne pas crever de faim aujourd'hui encore. La Plaque, c'était son seul moyen de survie, comme à beaucoup d'autres.
Selyse avait souvent besoin de s'évader. S'évader de son quotidien trop monotone et de sa vie trop désastreuse. Son échappatoire, c'était la forêt. Et la poésie. Elle marchait d'un pas rapide dans les rues de la Veine. Tout autour d'elle était gris. Les maisons incrustées de poussière de charbon. La rue. Les vêtements. Même les visages des gens. C'était la Veine, là où elle avait grandi, là où elle mourrait. Selyse poussa la porte de son petit appartement. Elle grinçait horriblement. C'était devenu habituel. Elle enfila la vieille veste de mineur du vieux Ed. Le seul souvenir dont elle avait hérité de lui. Il n'avait rien, le vieux Ed. Sauf cet appartement miteux, une veste noircie par la mine, et plein de bonté. Selyse remplit une besace d'un carnet de poèmes à peine entamé, de quelques crayons achetés à la Plaque et de petits pains à la croûte trop noire. Elle savait que la forêt était pour certain un moyen de se nourrir, mais ce n'était pas le cas de Selyse. Elle n'avait jamais appris à chasser, et ne faisait pas la différence entre poison et plante comestible. Elle n'aurait pas tenu longtemps, dans les jeux. Elle serait morte de faim en quelques jours tout au plus.

Selyse traversa la Veine d'un pas rapide, pour rejoindre le sud du district. La forêt. La liberté. Elle trouva sans mal le trou dans le grillage que Rosaë lui avait montré, quelques années auparavant. Elle attendit un instant, s'assurant qu'aucun Pacificateur ne pourrait la surprendre avant qu'elle n'ait pu atteindre la lisière de la forêt. Selyse se faufila alors par le trou de le grillage, machinalement, sans même vérifier s'il était électrifié. Il ne l'était jamais, de toute manière. Elle courut quelques mètres, jusqu'à se trouver au couvert des arbres, puis elle s'arrêta un instant. Elle savourait la sensation de liberté qui emplissait son être dès qu'elle se trouvait en dehors du grillage. Elle se sentait libre. C'était un plaisir rare, au douze. Elle s'était souvent demandé ce que cela pourrait bien faire, si elle partait. Si elle partait simplement, à travers la forêt, pour ne plus jamais revenir. Partir dans les montagnes, pourquoi pas, ou marcher jusqu'à trouver la mer. Son monde était limité par des barrières. Mais elle avait toujours voulu découvrir ce que cachaient les barrières. Selyse s'enfonça dans la forêt, savourant consciencieusement l'odeur des bois, le son des feuilles qui crissent sous ses pieds, la liberté. Parce que dans quelques heures, elle serait à nouveau  enfermé dans son microcosme. Entre les barrières. Dans sa vie horriblement monotone. La brune marcha vers les Appalaches. C'était son point de repère, bien qu'elle n'ait jamais osé aller aussi loin. Mais elle s'était promis qu'un jour, elle verrait ce que cachait ces montagne. Promesse de deux enfants. Mais l'un des deux n'est plus. Elle sortit son carnet, y griffonna quelques idées folles, un sourire sur les lèvres. Échappatoire. Quand elle releva la tête, elle n'était plus seule. Elle toisa l'homme un instant, d'un regard glacial, tout sourire évanoui. Elle ne l'avait pas entendu arriver. Il venait sans doute du douze, sinon d'où ailleurs ? et son visage lui semblait familier. Bien qu'elle soit incapable de le restituer. T'es qui ? Aucune chaleur ni sympathie, juste un regard hostile et un ton suspicieux. Et tu fais quoi ici ? La désagréable sensation de le connaitre la dérangeait.
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Khalan Easton
Khalan Easton

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MessageSujet: Re: my head is an animal. (khalyse)   my head is an animal. (khalyse) EmptyDim 23 Fév - 21:12

Khal se réveilla en sursaut. Il inspecta les lieux rapidement, chaque arbre, chaque feuille, chaque cailloux. Il se rappela enfin s'être installé ici, la veille, afin de dormir quelques heures. Il était adossé à une vielle grange, à l'extérieur du centre. Un endroit où les pacificateurs venaient rarement. Il s'était installé sur un sac de farine, très peu confortable, mais c'était du grand luxe pour le jeune Easton. Il passa une main lasse sur son visage afin de chasser le sommeil qui engourdissait encore ses yeux. Il se redressa légèrement avant d'étirer son dos endoloris par une « nuit » de sommeil dans une position inconfortable. Chacun de ses muscles semblaient un peu plus meurtris à chaque jour qu'il passait dehors. Cela faisait presque un mois que Khal avait quitté son ancienne maison pour airer dans les rues du district, en priant pour ne pas croiser un pacificateur. Ce n'était pas de guetté de cœur qu'il était parti, ce n'était pas non plus un symbole de sa rébellion ou de sa haine envers le capitol, c'était juste pour le bien-être de sa famille. Bien sûr, son père ou sa mère ne lui avait jamais demandé de quitté la maison, ou même fait allusion aux difficultés auxquelles ils étaient confrontés quotidiennement. Mais le jeune homme n'était pas dupe, il savait que si il s'en allait, les choses seraient forcément plus simple pour eux : plus d'eau, plus d'argent, plus d'espace. C'était pour cela qu'il était parti, et pour rien d'autre. Néanmoins plus de la moitié de son salaire à la mine et de ses récoltes leurs revenaient toujours, déposés lors de la visite quotidienne de Khal. Le jeune homme continuait inlassablement de rassurer sa mère en lui disant qu'il vivait pour le mieux dans sa nouvelle petite maison, modeste, mais qui faisait l'affaire pour la personne qu'il était. Bien sûr, ce n'était que pur mensonge, mais Khal n'avait pas le choix.

Son regard se porta sur son petit chiot qui courait en toute innocence après un papillon. Khal siffla, et le petit berger allemand laissa tombé sa proie pour courir en direction de son maître. Après avoir sautait maladroitement sur le jeune homme, ce dernier le caressa vigoureusement avant de l'embrasser sur le haut de la tête. « Allez viens Levi, on va chercher à manger ! » lui dit-il avec conviction. Il parlait beaucoup à son chien, c'était son compagnon dans la misère, il avait autant besoin de lui, que Levi avait besoin de son maître. Il se leva, attrapa son maigre sac à dos et s"épousseta rapidement avant de prendre les chemins. Il déambula rapidement à travers le district, saluant quelques visages familiers. Le chiot le suivant de près, ils arrivèrent rapidement à la limite sud du district. Khal longea la clôture barbelée, regardant régulièrement par-dessus son épaule afin de surveiller que personne ne le voyait. Il trouva enfin le trou dans la clôture qu'il avait découvert quelques années auparavant. Il attrapa le petit chien et le fit passer délicatement de l'autre côté. Il jeta de nouveau un regard furtif avant de lui-même passer du côté de la forêt. Un fois fait, il pressa le pas et avança sur plusieurs mètres jusqu'à être sûr de plus pouvoir être vu. Il scruta le sol et la végétation afin de retrouver ses marques, et s'avança finalement vers un tronc d'arbre creux qui gisait sur le sol. Il en extirpa un arc qu'il passa en bandoulière, ainsi qu'un carquois. Il reprit sa route, toujours sur ses gardes, en direction des Appalaches. Le calme de la forêt était apaisant. Tout était silencieux, sans cri, sans pleure, juste le silence. C'était son endroit préféré, à la fois parce qu'il le nourrissait, mais aussi parce qu'il se sentait vivre ici. Lui et Levi s'enfonçaient rapidement au cœur de la forêt jusqu'à ce que le jeune homme trouve un petit point d'eau où il allait pouvoir se rafraîchir. Il s'agenouilla près du petit lac, dans lequel il plongea ses mains noircies par le charbon. Il les frotta vigoureusement, ainsi que ses avants-bras, et réussi à faire partir presque la totalité de la crasse. Il se lava également le visage et il en profita pour boire abondamment. Lorsqu'il eut terminé, il repéra un buisson de baies sauvages – et surtout comestibles ! Il se releva pour en cueillir une bonne poignée avant de continuer de s'enfoncer dans les bois.

Un bruit attira son attention. Il enfonça les quelques baies dans la poche de sa veste, ordonna à Levi qui était perdu dans un buisson de ne plus bouger, et il grimpa avec aisance dans le premier arbre qu'il trouva. Il observa du haut de sa branche qui venait. Un pacificateur ? Voilà ce qu'il redoutait. Finalement, une jeune femme apparue dans son champs de vision. Elle était brune, c'était la seule chose qu'il pouvait dire. Elle n'avait en rien l'air d'une pacificatrice ou de quelqu'un qui pourrait lui vouloir du mal. Il se pencha légèrement afin de voir son visage. Ce dernier lui était familier, elle vivait dans le district sans aucun doute. Il entreprit de descendre, ne voyant aucun danger. Il s'accrocha à une branche plus basse et de celle-ci, il sauta à terre. La jeune femme qui écrivait dans un petit carnet releva subitement la tête. Elle ne semblait pas apprécier d'avoir été interrompu de la sorte, ou tout simplement de rencontrer quelqu'un dans les bois – ce qui était compréhensible après tout. Elle le toisa avant de lui demander qui il était. C'est alors qu'il la reconnu. La jeune femme de la Grand Place. Il se souvenait s'être interposé entre elle et un pacificateur lors d'un châtiment corporel. Il se souvenait aussi qu'elle n'avait guère apprécier cet élan de « bonté » de la part du jeune homme... « Khalan Easton. Mais je crois qu'on s'est déjà rencontré. » lâcha t-il doucement. Elle lui demanda ce qu'il faisait dans la forêt. « Je pourrais te retourner la question. » dit-il nonchalamment. Il hésita un instant avant de reprendre « Tu es la fille de la Grand Place... et moi celui qui s'est interposé et que tu.... as renvoyé paître. » ajouta le jeune homme. Il n'avait jamais réellement compris pourquoi la jeune femme avait réagis de la sorte, puisqu'il l'avait fait sans arrière-pensées. « C'est pas très prudent de se balader de la sorte. » il était déjà quasiment sûr qu'elle allait de nouveau s'énerver contre lui, elle ne semblait pas très ravi de le voir et il n'était pas en train d'arranger son cas.
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Joe Sewell
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MessageSujet: Re: my head is an animal. (khalyse)   my head is an animal. (khalyse) EmptyLun 24 Fév - 1:06


Lèvres pincées, elle rangea son carnet dans sa besace, et croisa ses bras. Ne pas savoir était frustrant, d'autant qu'elle était certaine de le connaitre. Elle leva fièrement le menton, comme pour le presser de répondre à sa question. Khalan Easton. Mais je crois qu'on s'est déjà rencontré. Face à la froideur et l'agressivité de Selyse, sa douceur détonnait. Le contraste était parfait entre la brune, prête à lui sauter à la gorge au moindre faux pas, et Khalan, d'une nonchalance incommensurable. Toujours était-il qu'il venait de confirmer ses doutes. Ils s'étaient déjà rencontrés, au district douze. Peut-être elle, les cheveux en batailles et les poumons en feu après avoir fui les Pacificateurs. Peut-être lui, le visage et les mains noircies par le charbon, sortant d'une journée à la mine. Selyse était incapable d'extorquer ce souvenir à sa mémoire, mais de toute évidence, lui ne l'avait pas oubliée. Je pourrais te retourner la question. La nonchalance, le calme et la douceur qu'il dégageait avait le don de la rendre toujours plus agacée. Elle lui rit doucement au visage, d'un rire sarcastique, parfaitement faux et désagréable. Elle ne supportait pas d'être tournée en dérision. Elle haussa les épaules, affichant une détachement feint dans ses yeux clairs. Ça ne t'intéresserait pas. Elle ponctua sa phrase d'un sourire qu'elle voulait ironique. S'il éludait sa question, elle était capable d'en faire de même. Mais au vu de l'arc et du carquois qu'il portait, Khalan chassait. Il avait peut-être une famille qui avait besoin de lui. Selyse savait bien que les mineurs ne gagnaient pas plus qu'elle. Il n'était pas la pour le plaisir, il assumait juste ses responsabilités. Elle se sentirait presque piteuse de répondre qu'elle se trouvait dans la forêt pour le bonheur de se sentir libre. Parce que Selyse n'avait jamais eu besoin de s'occuper de qui que ce soit d'autre qu'elle. Et ça lui suffisait.

Tu es la fille de la Grand Place... et moi celui qui s'est interposé et que tu... as renvoyé paître. Le souvenir s'imposa doucement à son esprit. La scène lui revenait enfin, lui arrachant presque un sourire d'amusement, avec le recul. Vingt coups de fouet pour avoir volé un couteau. Quinze de plus pour avoir voulu s'enfuir. Tout s'était déroulé comme au naturel, dans le douze. On avait attaché ses poignets. Le Pacificateurs avait dégainé son fouet avec satisfaction. Selyse avait toujours détesté les Pacificateurs. Et toujours plus depuis l’exécution de Melchior. Puis les lanières du fouet avaient claqué contre son dos dénudé. Elle avait mordu sa lèvre pour ne pas crier. Question de fierté. La foule avait assisté à la scène avec une horreur presque religieuse. Seul lui, prit d'un élan d'héroïsme, et surtout de folie, s'était interposé entre le Pacificateur et le dos ensanglanté de la brune. Et la punition avait cessé. Selyse s'était relevée, elle avait titubé un peu, mais elle avait encore eu la force d'être acerbe, amère et insultante. Comme toujours. Aucun remerciement n'avait jamais franchi ses lèvres de poupée. Le souvenir était clair, désormais. Selyse releva la tête, un sourire en coin dessiné sur le visage. C'est pas très prudent de se balader de la sorte. Elle lui jeta un regard vif, amusé, agacé. Elle sourit un peu plus. La condescendance nonchalante qui perçait dans cette phrase l'amusait autant qu'elle l'agaçait. Selyse était fière, Selyse était téméraire. Elle ne supportait pas d'être prise pour une poupée fragile, perdue et inutile par les hommes de ce monde. Ce n'était rien d'autre que de la fierté mal placée. Tu vois, tu recommence. Comme sur la Grand Place, la dernière fois. Cette condescendance à mon égard est insupportable. Son prétexte que je suis une femme, je ne serais pas capable de supporter des coups de fouet ou de me défendre ? Elle se voulait éloquente et assurée, parlant d'une voix claire et glaciale. Son mépris, au moins, s'était évanoui.

Selyse croisa à nouveau les bras, commençant à regarder autour d'elle en passant sa main dans ses cheveux. Un sourire en coin, elle lâcha finalement Pourquoi tu t'es interposé ? Tu te prends pour un défenseur du citoyen opprimé, ou je ne sais quoi ? C'était abstrait pour elle. Elle n'avait jamais protégé qu'elle-même, et malgré sa témérité, elle ne se mettrait pas en danger pour un inconnu. Elle n'aimait pas grand monde au point de risque sa vie pour eux. Et Selyse n'avait pas assez foi en l'espère humaine pour défendre les anonymes châtiés sur la place publique.
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Khalan Easton
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MessageSujet: Re: my head is an animal. (khalyse)   my head is an animal. (khalyse) EmptyLun 24 Fév - 11:25

Cette air qu'elle prenait, Khal reconnaissait bien la jeune femme de la Grand Place. Avec plus d'assurance et de prestance bien sûr. Elle était en meilleur état que la dernière fois qu'il l'avait vu. Il n'avait jamais su pourquoi elle avait été condamné à un tel châtiment, et à vrai dire ça lui importait. Il était arrivé en plein milieu de la peine, et à la vu du dos ensanglanté de la jeune femme, il s'était précipité pour s'interposer. C'était idiot, enfin c'était ce que tout le monde avait dit. Ce n'était pas la première fois que Khal s'interposait, se qui faisait d'ailleurs enrager son père. Ce dernier était loin d'être un pacificateur sans vergogne, pour la torture et les châtiments corporels. Non, tout le monde le savait dans le District, Andrew Easton fermait les yeux sur les activités illégales, il était juste là pour surveiller les aller-venus à la gare à vrai dire. Mais le père Easton savait très bien que c'était risqué de s'interposer, et il avait peur pour la vie de son fils. Il avait beau lui rabâcher qu'il fallait qu'il cesse de vouloir sauver le monde, Khal continuait inlassablement.
La jeune femme était pressante dans ses questions. La tête haute, l'air fière et méprisante. Khalan était à l'opposé : calme et posé, doux voir presque amical. Il essayait de faire abstraction du mépris de la jeune femme à son égard. Il répondit donc calmement à ses questions, lui demandant à son tour ce qu'elle faisait dans la forêt. En un haussement d'épaule, elle lui répondit que ça ne l'intéresserait pas. Le mineur passa une main dans ses cheveux en bataille. « Je suis sûr du contraire. » répondit-il, un mince sourire étirant ses lèvres. Il n'était pas difficile de deviner pourquoi le jeune homme était là : un arc, un carquois, il suffisait d'un peu de bon sens pour savoir qu'il était venu chasser.

Khal lui rappela le jour de leur brève rencontre. Ce souvenir sembla amuser la jeune femme, puisqu'elle affichait à présent un sourire en coin. Peut-être était-ce la manière dont elle s'en était allée, sans remerciements, juste des remarques acerbes qui l'amusait. Khal ne préféra pas s'aventurer à lui demander ce qui l'amuser, et lui fit plutôt remarquer que ce n'était pas très prudent de se balader de la sorte. Le regard de la brune se posa vivement sur le mineur. Ce fût agacé qu'elle lui répondit « Tu vois, tu recommence. Comme sur la Grand Place, la dernière fois. Cette condescendance à mon égard est insupportable. Son prétexte que je suis une femme, je ne serais pas capable de supporter des coups de fouet ou de me défendre ? ». Le blond leva les yeux au ciel avant de les poser sur Levi qui venait de faire son apparition entre ses pieds. Un mince sourire se dessina sur ses lèvres. Il releva les yeux vers la jeune femme « Ce n'est pas de la condescendance, j'aurais dit ça à n'importe qui. Tu es désarmée et seule. Et ce n'est pas parce que tu es une femme que je me suis interposée, j'en aurais fait autant pour un gosse ou un homme qui aurait fait deux tête de plus que moi. Mais de rien, je t'en pris. » Il n'était pas du genre à dévaloriser les femmes, c'était juste son côté altruiste qui ressortait.

Il l'observa croiser les bras avant de passer une main dans ses longs cheveux bruns. Elle lui demanda pourquoi il s'était interposé et si il se prenait pour un défenseur des opprimés, un héros en quelque sorte. Khal laissa échapper un léger rire. « Un défenseur des citoyens opprimés ? Tu me prends pour un super-héros ? » il marqua un temps d'arrêt « Si j'ai fait ça, c'est parce que je déteste les méthodes des Pacificateurs, ou du Capitol en général. J'ai vu assez de gens mourir à se poteau... » il fronça légèrement les sourcils. « Désolée que tu l'ais mal pris. Je ne pensais pas à mal. » il était sincère. Ses yeux clairs posés sur la jeune femme, il espérait que malgré cette carapace d'assurance elle comprendrait les motivations du jeune mineur.
Il enfonça ses mains dans les poches de sa veste. Ses doigts rentrèrent en contact avec les bais qu'ils avaient cachés quelques instants auparavant. Il les sorti délicatement et en avala une. Il tendit la main ouverte sur ces quelques baies noires vers la jeune femme dont il se rendit compte qu'il ne connaissait même pas le prénom. « Tu en veux ? Ou tu vas encore croire que je remets en cause ta force ou je ne sais quoi ? ». Son regard allait des bais à la jeune brune, attendant une quelconque réponse de sa part.
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Joe Sewell
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MessageSujet: Re: my head is an animal. (khalyse)   my head is an animal. (khalyse) EmptyMar 25 Fév - 0:26


Je suis sûr du contraire. Selyse se contenta du silence pour réponse. Elle posa instinctivement la main sur sa besace, qui renfermait son précieux carnet. La poésie. La liberté. Ce n'était pas quelque chose qu'elle voulait partager avec qui que ce soit. Elle n'était pas certaine qu'il puisse comprendre, quand bien même elle lui expliquerait. Ces histoires qu'elle s'invente n'ont pas leur place dans le quotidien du douze. Pas quand on a une famille à charge.
Quand il leva les yeux au ciel, Selyse se permis un sourire, léger comme une ombre. Elle était agaçante, elle le savait, c'était voulu. Elle ne pouvait qu'admirer le calme de Khalan, qui dégageait toujours une douceur tranquille malgré ses attaques. Ce n'est pas de la condescendance, j'aurais dit ça à n'importe qui. Tu es désarmée et seule. Elle avança vers lui de sa démarche assurée, un sourire malicieux se peignant sur ses lèvres. D'un murmure doucereux, elle lui déclara : Ah oui ? Tu ne me connais pas. J'aurais peut-être pu t'égorger avec mes dents. Selyse passa un doigt sur la gorge de Khalan, puis s'éloigna avec superbe, son sourire malicieux plus flamboyant que jamais. Et ce n'est pas parce que tu es une femme que je me suis interposée, j'en aurais fait autant pour un gosse ou un homme qui aurait fait deux tête de plus que moi. Mais de rien, je t'en prie. Il était peut-être simplement un incommensurable altruiste, de ceux qui y croient encore. De ceux qui croyaient encore en l'espèce humaine, qui avaient encore de l'espoir d'une vie meilleure. Selyse n'était pas comme ça. Elle n'espérait plus rien pour l'espèce humaine. Elle était née sous la terreur, et crèvera dans la misère et la poussière de charbon. Elle s'y était faite. Elle avait cessé d'espérer à la mort de Melchior. Elle s'autorisait quelques minutes, quelques heures de poésie salvatrice, pour s'enfuir des maisons grises et de la poussière de charbon. Mais pour le reste, son optimisme était brisé.

Quand Khalan rit un peu, elle se décrispa doucement, laissant naitre à son tour un sourire. Ni malicieux, ni méprisant, juste un doux sourire. Un défenseur des citoyens opprimés ? Tu me prends pour un super-héros ? Selyse ne croyait plus aux héros depuis que son héros à elle avait été abattu par une balle dans la tête. Son héros, il avait été comme tous les autres. Chair rouge. Mais coeur d'acier. Si j'ai fait ça, c'est parce que je déteste les méthodes des Pacificateurs, ou du Capitole en général. J'ai vu assez de gens mourir à ce poteau... Elle haussa les épaules. C'était le cas de la plupart des habitants du douze. Pourtant, personne ne s'était jamais interposé entre un Pacificateur et elle. Désolée que tu l'ais mal pris. Je ne pensais pas à mal. Elle le savait. Elle le savait parce qu'il ressemblait beaucoup trop à Melchior. Melchior téméraire. Melchior juste. Et mort. Elle était brusque, elle était ingrate, parce que le dernier altruiste qu'elle avait aimé s'était retrouvé inerte sur la Grand Place. Le courage, c'était pas une qualité qui permettait de survivre au douze. Les téméraires ne duraient jamais bien longtemps. Mais Melchior, il l'avait toujours protégée, il avait toujours aimé transgresser les règles juste pour être différent des autres. Mais Selyse ne voulait pas qu'un inconnu meure pour elle. Elle ne se le pardonnerait pas. Ça pèserait beaucoup trop lourd sur sa conscience. Et la vie au douze était bien assez difficile à ses yeux sans qu'elle n'ait besoin de porter la mort d'un courageux altruiste sur ses frêles épaules. Elle offrit à Khalan un sourire contrit. J'sais. Mais le dernier courageux que j'ai connu a fini avec une balle dans la cervelle. Ta famille a trop besoin de toi pour que tu crèves pour moi, qu'elle aurait voulu ajouter. Mais c'était suffisamment clair pour tous les deux.

Tu en veux ? Ou tu vas encore croire que je remets en cause ta force ou je ne sais quoi ? Elle fit claquer sa langue avec agacement. Elle n'aimait pas qu'il se moque d'elle. A force, elle finirait par lui sauter à la gorge. Mais ça lui paraissait presque innocent. Merci, lâcha-t-elle finalement en prenant les baies, non sans rester méfiante. Comme quoi ce mot, bien qu'amer, ne lui était pas inconnu. Elle observa un moment les baies dans ses mains abîmées. De toute manière, elle ne faisait aucunement la différence entre poison et baie comestible. Elle avala les baies sans hésitation. Puis plutôt que de remarques acerbes elle choisi le silence, qui gagna quelques instants la forêt, avant qu'elle ne le brise. Selyse, déclara-t-elle. Mon nom.
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